Un nouveau chez nous!

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- « Tu devrais l'attacher ...
- Elle dort...
- Oui mais si elle se réveille, elle voudra peut-être s'enfuir.
- Elle se réveillera demain.
- Fais comme tu veux mais tu prends des risques !
- Ok Ok... je vais le faire !
- Bien!... »

Et Jean l'attache. Il n'a pas envie de lui faire mal mais c'est vrai, c'est plus prudent ! Ils ont roulé pendant plus de deux heures. La ville la plus proche porte le nom de Prémanon. La cabane est plantée dans la forêt. Ici tout est calme. Ça faisait longtemps qu'il n'était pas venu. Avec son père, ils y venaient souvent quand il était petit. Son père n'aimait pas être trop longtemps entouré de gens. Il avait besoin de se ressourcer, de respirer l'air pur du Jura. Sa mère n'aimait pas tellement l'endroit. Pas assez de confort. Pas d'électricité, ni eau courante. Un vrai camping ! Tout ce qu'elle détestait ! Il fait les lits dans chaque chambre. Une chambre avec un lit double et l'autre, avec un lit simple. Les pièces ne sont pas grandes mais il y a tout ce qu'il faut. Par contre, il se rend compte de la poussière qui a pris place. Il éternue sans cesse. Il installe Anna dans le lit et se décide à faire un peu de ménage. Il allume d'abord un feu. Il range quelques courses. Les placards ne sont pas assez grands comme le reste de la maisonnette mais à l'arrière, son père avait construit une petite remise. Tout y sera bien rangé demain car il fait nuit et on n'y voit rien. Peut-être pourrait-il se reposer un peu. À son réveil, Judith aura peur. Il faudra qu'il soit attentif et prêt pour s'occuper d'elle. Il se couche enfin et s'endort aussitôt.

Durant ce temps, au restaurant où il travaille, tout le monde se demande pourquoi Jean n'est pas venu travailler. Le patron essaie de le contacter en vain. Il a comme disparu. Ses collègues sont inquiets. Il n'avait pas l'air en forme. Même si on ne peut pas dire que Jean soit du genre expansif ! En général, il arrive. Fait son travail. Et il est plutôt bon dans ce qu'il fait ! Sauf aujourd'hui ! Ma foi! L'erreur est humaine ! Tout le monde y va de son mot. À la fin du service, Georges finit par dire:

- « Vous n'avez pas trouvé que Jean était nerveux ?
- Il est souvent nerveux car il est perfectionniste ! Dit Marie.
- Non... Aujourd'hui, il y avait autre chose...
- Qu'est-ce que tu veux dire?
- Ché pas... tu sais, j'ai remarqué qu'il était devenu bizarre après que je lui ai parlé de la jeune fille disparue, Anna.
- Qu'est-ce que tu vas t'imaginer ?
- Moi, je l'ai entendu parler à quelqu'un quand il était aux toilettes et il a frappé un grand coup contre la porte, dit Benoît.
- Ah... tu vois que ce n'était pas comme d'habitude. En général, il est nerveux pour le travail mais là, c'était plutôt d'ordre personnel, répond Georges.
- Oui d'accord, mais rien à voir avec Anna. C'est peut-être un problème sentimental.
- Je crois avoir entendu « maman ».
- Bon, en tout cas, il ne s'agissait pas de la jeune fille, ajoute Marie.
- Oui... tu as peut-être raison mais tu sais, regarde le portrait robot . Il pourrait très bien être le type qu'ils ont dessiné.
- Arrête Georges. Ce n'est pas bien ce que tu fais ! Colporter des ragots ! N'importe quoi ! Tu sais, c'est très grave! Moi, je l'aime bien Jean. C'est vrai qu'il ne parle pas beaucoup mais à la limite, je pense que je préfère un homme qui ne parle pas beaucoup qu'un autre qui en dit trop!
- Bah... moi, ce que je dis, c'est juste ce que j'ai vu! On verra si mercredi il se sent mieux !
- Oui, on verra! »

Marie préfère arrêter la discussion. Et tous se séparent. Le restaurant ferme ses portes. Certains vont prendre un dernier verre dans un bar à côté et d'autres rentrent. Chez elle, Marie repense à ce qu'a dit Georges. Elle allume son ordinateur portable et cherche le portrait robot. Elle comprend ce que voulait dire Georges. Mais quand même, il n'est pas ce genre d'homme ! Ça fait cinq ans qu'elle travaille avec lui! Il est plutôt du genre discret. Non, elle ne peut pas le croire ! En plus, on ne voit pas ses yeux ! Ce portrait robot pourrait ressembler à n'importe qui ! Elle éteint l'ordinateur et va se coucher. Le sommeil ne vient pas. Elle essaie de se rappeler la date exacte de la disparition de la petite. On verra ça demain ! Et,au bout du compte , elle s'endort.

Mamie Aquarelle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant