Un amour tout chaud

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  Marguerite arrive à la maison de Jean Delaporte avec Robert. On les laisse entrer par compassion. Ils s'habillent avec des sortes de chaussons en papier comme dans les hôpitaux, et ils ont ordre de ne rien toucher. Il est vrai que le plus gros du travail a été fait pour la recherche de preuves mais cet endroit a certainement encore des choses à raconter. Marguerite regarde chaque objet, chaque pièce avec beaucoup d'attention. Des larmes coulent sur son visage en apercevant la chambre qu'Anna a occupée. C'est propre. Il y a une petite salle d'eau. L'homme avait l'air soigné. Elle espère que c'est une preuve du bon soin que sa petite fille a reçu ! Elle ressort de la maison. Et téléphone à Anne-Sophie qui est en route, accompagnée de Fabien et de Lilou. Comme Marguerite, elle voulait être sur place et voir l'endroit avec ses yeux. Ils logeront à l'hôtel. Robert leur a proposé de venir chez lui mais il n'a qu'une chambre et Anne-So ne voulait pas les déranger. Quelle affaire se disaient-elles ? Quand la chose arrive aux autres, on ne se rend pas vraiment compte de tout ce que cela engendre! Tous les sentiments de tristesse provoqués par la disparition de l'être aimé sont si puissants. Mais, il ne faut pas tomber, il faut essayer de rester fort! Et elles ne souhaitent à personne de vivre un tel drame! L'enfant est précieux dans une famille ! Bien plus que ce que l'on peut s'imaginer ! Anna! Anna! Anna! Que Dieu te protège ! Marguerite s'était remise à croire en Dieu ! Elle s'était surprise à plusieurs reprises à le prier. Elle demande à Robert de la conduire à la Cathédrale de Fourvière. Peut-être pas le meilleur endroit pour prier mais c'était là-bas qu'elle voulait être maintenant. Un taxi les y conduit. Le nombre de touristes ne facilite pas la communication avec Dieu mais elle s'est toujours bien sentie dans cet endroit magique ! Une cathédrale qui témoigne d'une grande beauté et qui fait la fierté des lyonnais !

-  « Penses-tu qu'Anna est toujours vivante ?
-  Je ne voudrais rien promettre mais j'ai vraiment envie de le croire. En fait, j'en suis convaincu !
-  Merci pour ces paroles réconfortantes. »

  Robert la serre contre lui. Les passants les regardent, touchés par la beauté et la douceur de l'étreinte. Mais si vraiment ils savaient leurs peines !!! Et c'est alors qu'une dame s'approche d'eux.

-  « Excusez-moi, vous êtes Marguerite ? La mamie de la jeune fille disparue, Anna?
-  Oui, je suis cette malheureuse grand-mère !
-  Madame, sachez que nous sommes nombreux à prier pour elle ! Nous ne devons pas abandonner !
-  Merci de tout coeur pour votre soutien.
-  Je vous en prie! Bon courage !
-  Merci vraiment ! »

  Et la dame s'éloigne. Le couple décide de rentrer. Ils vont préparer le repas pour les enfants. Ils arriveront dans la soirée. Leur retrouvailles se font dans de grandes étreintes. Le dîner se passe dans la paix. Anne-Sophie a vraiment compris les intentions de Robert mais aussi sa grande attention et affection pour sa mère. Le lendemain, ils vont tous à la maison de Jean ou plutôt à celle de sa mère. Marguerite garde la petite Lilou à l'extérieur du domicile. Anne-Sophie pleure beaucoup. Elle sent les coussins (bravant ainsi les interdits !) pour capturer la moindre petite odeur de sa fille. Elle sait que sa fille est vivante. Elle l'espère ! Elle y croit.
   Des jours passent. Et un jour un appel. L'inspecteur Berenger est au bout du fil.

-  « Il semblerait qu'il se passe des choses bizarres à deux heures trente en voiture d'ici ! Vers la petite ville de Prémanon. Un homme a reçu un coup de couteau et finalement, fut étranglé dans un village qui, jusqu'à aujourd'hui, était plutôt calme. Et deux autres ont disparus. Bizarrement, l'un des hommes a été retrouvé tué par l'arme du premier, toujours disparu, et le couteau de l'homme poignardé et étranglé à proximité de la main du cadavre. Mais ce qui est étonnant, c'est que le couteau révèle d'autres empreintes que celles de l'homme à côté de qui il a été posé. C'est comme si on voulait induire l'enquête en erreur. Nous allons confondre ces nouvelles empreintes avec celles retrouvées chez Jean Delaporte. Une photo retrouvée au domicile du suspect montre un homme et un petit garçon posant devant une petite cabane de montagne dans une forêt. D'après les photos qui m'ont été envoyées, je vois des similitudes entre les deux paysages. Je pense qu'il s'agit de Jean et de son père sur la photo. Bien sûr, je vous tiens au courant.
-  Merci inspecteur. À bientôt ! »

Mamie Aquarelle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant