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Louis

Cela faisait déjà plusieurs heures qu'on travaillait dans l'usine avec une température intérieure qui frôlait les 45ºC. L'air devenait irrespirable et la chaleur ralentissait nos mouvements. De temps en temps, mon regard croisait celui d'Harry et il me souriait gentiment en levant le pouce pour me donner du courage. Je lui répondais par des petits sourires pour éviter de me faire repérer par le surveillant. En temps normal, je n'aimais pas me sentir observé. Mais quand il s'agissait de sentir le regard de Harry posé sur moi, c'était une autre histoire. Quand il me regardait, je me sentais plus fort et je voulais lui montrer que rien n'était perdu, qu'il restait encore un peu d'espoir. Son regard me rendait simplement plus courageux. Je fermai les yeux tout en continuant d'astiquer un fusil qui venait de sortir de son usine de fabrication. Je sentais les doux yeux verts de mon ami qui m'observaient et une sensation de chaleur m'envahit. Je me laissai bercer par cette douce sensation quelques secondes de plus avant de rouvrir les yeux et de me remettre au travail.

Harry

La chaleur de l'usine était étouffante. Même les regards de Louis ne suffisaient plus à me faire ignorer la quarantaine de degrés qui flottait dans l'air. Je regardai l'horloge et me surpris peu de temps après à compter les minutes qui nous séparaient de la pause déjeuner. Plus que 10 minutes. 7 minutes. 3 minutes. Les dernières secondes paraissaient durer une éternité. Le surveillant siffla enfin l'heure du repas et nous nous précipitâmes tous en dehors de la salle. Le contraste avec le froid hivernal de l'extérieur me frappa de plein fouet. J'entendis Louis pester contre les éléments qui ne s'accordaient, selon lui, jamais. Je le rejoignis en souriant et passa un bras autour de ses épaules. Il se figea soudainement et regarda autour de lui, paniqué.
Harry: Louis, calme-toi. Tout va bien c'est moi.
Il me regarda et me tira à l'écart du groupe, tout en vérifiant que personne ne nous suivait. On s'arrêta derrière un tas de bois de chauffe. Louis commença à inspecter chaque recoin. Je lui saisis l'épaule pour l'arrêter.

Harry: qu'est-ce que tu cherches ?
Il éluda ma question et continua sa recherche. Au bout de quelques secondes il s'arrêta enfin.
Louis : c'est bon, aucune caméra.
Il m'entoura alors de ses bras et blottit sa tête dans mon cou. Surpris, je ne réagis seulement peu après. Je sentis mon cœur battre soudainement plus fort et je resserrai mon étreinte. Mon nez trouva son chemin vers le col de la chemise de Louis et j'humai son odeur. Je luttais contre l'envie soudaine d'embrasser le bel angle que formait sa mâchoire et ses délicates et pâles lèvres. Son souffle tiède s'infiltra dans ma nuque et se répercuta dans tous les recoins de mon corps. Louis se décolla alors de moi, me regarda droit dans les yeux et souris timidement en posant un doigt sur ses lèvres.
Louis : chut..
Il m'adressa un dernier sourire et reparti rejoindre le groupe pour aller manger. Je compris alors que ce câlin représentait bien plus que ce qu'on pouvait penser.

Louis
Jusqu'à mes 16 ans, j'étais claustrophobe. La simple idée de me retrouver enfermé dans un endroit quelconque me donnait la sensation d'étouffer. Une fois j'étais allé voir un spectacle avec mes parents. Les danseurs jouaient avec une sorte de grande bâche. L'un des deux s'était entièrement roulé dedans et faisait comme s'il n'arrivait plus à sortir. Je m'étais alors sentis à sa place et j'ai cru que j'allais étouffer.
Ce soir, dans le dortoir, entre les pleurs de mon camarade et les ronflements de certains, je retrouvai ces sensations que je croyais parties à jamais. Malgré le froid cinglant dû à l'absence de chauffage, j'étais en nage. Les goutes de sueur froide dégoulinaient sur les côtés de mon visage. Je me relevai pour essayer de reprendre mes esprits. Je sentais ma tête tourner et tout devenait flou. Ma vision était brouillée et ma respiration saccadée. La seule chose que je voyais clairement était la porte du dortoir. Je devais sortir. Je marchai tel un zombie jusqu'à la porte et abaissai la poignée. La porte ne bougea pas.

Elle était verrouillée. La panique m'envahit et je me laissai glisser contre le mur. J'avais l'impression que les murs se resserraient tout autour de moi. La nausée me prit la gorge et je tentais de trouver de l'air. Mais pas un soupçon d'oxygène ne semblait vouloir atteindre mes poumons. Une silhouette s'approcha de moi et posa ses mains sur mes épaules. J'aperçus des boucles brunes et reconnus la chevelure de Harry. Il ne devait pas me voir dans cet état. Il fallait que je me ressaisisse. Mais mes pensées étaient toutes dirigées vers la recherche d'une sortie.
Harry: Louis ! Louis regarde-moi !
Je plongeai mon regard dans le sien. Il posa ses mains dans les miennes et les serra.
Harry : respire en même temps que moi. Inspire, expire. Voilà, doucement.
J'obéissais à ses consignes, respirant à l'unisson avec lui. Bientôt, le calme me regagna et je laissai ma tête aller en arrière pour se poser sur le mur.

Louis : désolé. J'ai fais une crise de claustrophobie. Je ne pensais pas que ça pouvait encore m'arriver.
Harry: ça va mieux ?
J'inspira un bon coup. Oui ça allait mieux. J'hochai positivement la tête et regarda mon ami à nouveau. Nos regards s'accrochèrent et je n'eus qu'une envie : l'embrasser. Harry écarta légèrement les lèvres comme pour m'inviter dans sa bouche. Je ne me fis pas prier et posa mes lèvres sur les siennes.

Harry
Ce fut le baiser le plus doux et le plus sincère qu'on m'ait donné. Ses lèvres froides épousaient les miennes. J'entrouvris ma bouche pour laisser sa langue y entrer et danser avec la mienne. Mes doigts fouillaient ses cheveux et je voulais plus. Je voulais plus qu'un baiser. Je le voulais lui. Mais on savait tous deux que c'était impossible. Pas ici. L'envie de m'échapper prit alors une plus grande ampleur.
Harry: il faut qu'on s'échappe d'ici. Et vite.
Louis : on y arrivera, je te le promets.
On retourna nous coucher et cette nuit-là, mon sommeil fut calme et paisible.

WAR LOVE [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant