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Louis

Notre premier baiser avec Harry remontait à cinq jours déjà. On n'avait pas eu d'autre occasion de s'embrasser mais un simple regard suffisait à échanger presque autant de sentiments qu'avec un baiser. Chaque fois qu'il posait ses doux yeux sur moi, je sentais chaque parcelle de ma peau s'embraser. Et chaque fois, le souvenir de la passion qui nous avait envahie cette nuit-là me revenait en mémoire.
Harry : Tu rêves ?

C'était l'heure de la pause du déjeuner et Harry et moi avions réussi à échapper à la surveillance des soldats pour nous retrouver près du tas de bois qui servait à chauffer les pieds des nazis. J'effleurai avec douceur le bout des doigts de Harry. Il lâcha un petit soupir et me sourit avec ses yeux pétillants. Ce geste était léger mais signifiait tellement plus.

Louis: Harry ? Je peux faire une petite folie et prendre quelques risques ?
Harry : Si c'est quelque chose de bien et de pas trop bruyant alors je t'en prie.
Je lui pris la main en riant et déposai furtivement mes lèvres sur son cou. Le contact ne dura qu'une fraction de seconde mais il suffit à réchauffer mon corps tout entier. Et le froid mordant d'hiver qui nous entourait ne pouvait plus m'atteindre car Harry était là, près de moi, et que je tenais sa main.
Le son strident du sifflet qui signifiait la reprise du travail m'ôta méchamment de mes douces rêveries. Harry et moi retournâmes à nos laborieuses activités non sans nous lancer des regards enamourés.

Harry

Plus je regardais Louis, plus l'envie de m'enfuir grandissait. Mais il semblait perdre espoir en cette idée et ça m'effrayait. Je devais lui en parler avant qu'il ne décide de laisser tomber ces plans de fuite. Je m'ôtai vite de mes réflexions. Louis ne ferait jamais ça. Pas mon Louis. Mon Louis était combatif, borné et intelligent. Il pensait sûrement à comment nous enfuir d'ici en ce moment. Ou peut-être qu'il était trop occupé à penser à autre chose... Les images de notre baiser et de ses lèvres sur mon cou me revinrent en mémoire et je dû faire des efforts considérables pour rediriger mes pensées ailleurs avant de lui sauter dessus, là, devant les yeux de tout le monde.
Plus tard dans la soirée, nous faisions tous la queue devant les deux seules cabines de douche auxquelles nous avions accès.

Des douches pour une centaine d'hommes. Mais qu'importait, puisque que je pouvais voir Louis dans son plus simple appareil, qui était son sous-vêtement. L'arrivée de Lucas, notre supposé futur camarade d'évasion, me tira des nombreux fantasmes qui commençaient à occuper mon esprit.
Lucas : Il va peut-être y avoir quelques complications à notre évasion. Disons que nous ne serons plus que quatre.
Harry : Comment ça ?
Lucas : Mes...mes amis ne veulent plus venir. Ils ont...peur.
Lucas baissa les yeux comme s'il avait honte.
Harry: Dans ce cas qui sera cette quatrième personne ?

Lucas : Daniel. Ce sera Daniel.

Et la lueur qui brilla dans ses yeux à cet instant m'indiqua que Daniel n'était pas qu'un simple ami pour Lucas. J'hochais la tête.
Harry: Bien sûr. Nous serons quatre alors. Et on s'en sortira.
Lucas esquissa un sourire et articula un « merci » silencieux avant de s'engouffrer dans une des douches. L'heure de l'extinction des feux arriva et, après que tous les soldats furent sortis du dortoir, je rejoignis Louis dans son lit. Je m'empressai de lui raconter ce que je venais d'apprendre au sujet de Lucas et de notre fuite. Il m'écoutait attentivement et semblait me dévorer des yeux.

Harry: Dis-moi, tu n'as pas laissé tomber cette idée d'évasion hein ?
Pour simple réponse, il plaqua sa bouche contre la mienne et laissa ses lèvres embrasser mon visage, mon cou, mon torse et encore ma bouche. Je me laissais faire, bouillant de plaisir et, quand il s'arrêta, je gémis de frustration.
Louis : Je t'interdis de penser que je pourrais laisser tomber cette idée. C'est clair ? Surtout que là j'ai juste envie de partir très loin d'ici pour qu'on puisse faire autre chose que de s'observer.
Mes sens s'éveillèrent vivement.
Harry : Quoi comme choses ?
Louis rit silencieusement et m'embrassa du bout des lèvres.
Louis : Retourne donc dans ton lit !

Je me levai non sans l'embrasser une dernière fois et regagnai mon lit. Je m'endormis le sourire aux lèvres, des rêves plein la tête.

WAR LOVE [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant