Kilomètre 888

Chapitre 14

« Tess ? »

Elle était là, il le savait. Les lumières stroboscopiques éclairaient l'entrepôt presque vide. Les rares cartons encore au rez-de-chaussée avaient l'air de jouer dans un film d'horreur. Stan monta au deuxième étage en se tenant à la rampe, les jambes déjà molles en ce début de journée Une porte était ouverte, laissant entendre une musique psychédélique à un volume à en faire exploser les tympans.

Oui, Tess était définitivement là. Et elle avait quelque chose à oublier.

Ça tombait bien. Lui aussi.

Il ne prit même pas la peine de cogner, il passa simplement le pas de la porte. Tess sautait en l'air, tournoyait sur elle-même, se défoulait de son mieux. Stan la dépassa, allant se chercher une bière au fond de la pièce. Il la décapsula d'un geste habile, puis porta le goulot à ses lèvres. Il descendit la boisson sans s'arrêter, le regard fixé sur sa compagne. Celle-ci agissait comme si elle n'avait pas conscience de la présence du jeune homme. Pourtant...

Pourtant, leurs yeux se croisèrent. Un court moment. Juste assez pour qu'un éclair de malice apparaisse sur le visage de Tess. Le brun lança la bouteille déjà vide au sol, le verre éclata. Lui aussi. Il fonça vers sa jeune femme, si vite qu'il ne put s'arrêter en la rejoignant. Ils continuèrent de se déplacer, jusqu'à ce que le dos de Tess rencontre le mur. Une boite en carton tout près tomba sous la force de l'impact. Stan plaqua ses paumes de part et d'autres de la tête de la jeune femme, avant de s'emparer de ses lèvres. Il les embrassa, les mordilla, les suça. Déjà, les mains de Tess se dirigeaient vers le bouton de son jean.

C'était parfait.

Il ne voulait pas prendre son temps.

Il tira les hanches de sa compagne contre les siennes brutalement. Il n'y avait aucune douceur dans leurs gestes. Seulement une envie de se perdre, une envie d'oublier que même l'alcool ne pouvait leur donner. Seuls leurs corps, peau contre peau, pouvaient réussir.

La main de Stan glissa sous le t-shirt de sa compagne, montant dans son dos jusqu'à trouver la bande de son soutien-gorge. En moins de deux, il l'avait détaché et ses doigts s'aventuraient vers l'avant. Tess laissa un gémissement lui échapper. Elle fit taire le second en mordillant le cou du jeune homme. Il perdit la tête.

« Tess... » murmura-t-il en lui retirant du même coup son t-shirt et sa brassière.

« Chhhhh... »

Elle s'attaqua à ses lèvres, coupant court à ses suppliques. Stan agrippa ses cuisses, la jeune femme les enroula rapidement autour de ses hanches. Il la plaqua encore plus au mur, ses mains parcourant chaque centimètre de sa peau nue. Les doigts de Tess se glissèrent sous l'élastique de son boxer.

Bordel.

Il avait besoin de ça, il avait besoin d'elle.

Il serra son bassin, l'approchant du sien. Leurs respirations s'accélérèrent, leurs mouvements aussi. Stan laissa ses baisers s'éparpiller, ses lèvres quittant celle de la brune. Elles parcoururent la peau de son cou, mordillant sa clavicule, descendant jusqu'à ses seins. Il en agrippa un, titilla l'autre de ses dents. Tess frissonnait, elle haletait.

La jeune femme le repoussa, ses pieds retournèrent au sol.

Pour un court moment seulement.

Elle le poussa au sol et, bientôt, s'étendit sur lui. Elle ondulait contre son corps, l'esprit de Stan cessa de fonctionner. Il la voulait près de lui, plus près encore...

Ses mains glissèrent jusqu'à sa taille, lui enlevant ses shorts. Ses doigts jouèrent avec le dernier morceau de vêtement restant, pendant que Tess couvrait son torse à présent nu de marques. Elle descendait, plus bas, encore plus bas... Et Stan perdait le contrôle. Il se perdait dans son toucher, dans la rudesse de leur étreinte.