Chapitre 14

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Confortablement assise sur le fauteuil qui faisait face au bureau du commissaire, je le regardais monologuer tout en lui montrant mon impatience par des gestes et tics visibles pour qu'il comprenne mon envie pressante de retrouver ma famille. Certes je comprenais leur stratégie, mais réapparaître pour moi était salutaire pour ma mère, mon mari et le reste de la famille.

Pour moi, l'essentiel avait été déjà fait, je leur ai donné ma version des faits du début lorsque je rencontrais ce gars à Dolisie jusqu'au jour du fameux rendez vous en omettant aucun détail sur la simulation de l'accident qu'ils avaient prévu sans compter les détails sur mon séjour au royaume de Milabelle.

Le commissaire m'avait alors donné un album photo dans lequel je devais reconnaître le visage de Sandrine la dame qui avait commandité mon kidnapping. Ce qui fût fait sans embarras devant l'émerveillement du commissaire qui pensait au fond de lui que mon état n'allait pas me permettre de le faire.

- Je salue votre facilité et votre promptitude à répondre vite à nos questions. Réponses sans lesquelles notre enquête ne pourra aboutir. Je vous demande une seule faveur madame Tchikaya.

- Je vous écoute mon commissaire !

- À l'heure où nous sommes et vu votre etat, il serait imprudent pour nous la police de vous laisser partir au lieu du deuil.

- Mais...

- Laissez-moi finir s'il vous plaît, je comprends votre pression à vouloir à tout prix retrouver votre famille mais croyez-moi, si on vous laisse partir tout tombera à l'eau. Vous êtes sans ignorer que mademoiselle Motoli est très friquée et si elle arrive à remarquer ce qui se trame, elle risque de corrompre plus fort que nous et nous perdrons le procès à coup sûr.

- Soyez un peu explicite je vous prie, là je ne vous saisie pas. Y a-t-il un procès ouvert sur l'affaire?

- Oui, j'oubliais ce détail, votre mari nous avait demandé de perquisitionner le domicile de cette dame parce que selon lui, il n'y avait qu'elle qui pouvait être derrière ce coup. Mais à notre grand désarroi, mademoiselle a porté plainte. Donc le procès aura lieu après demain juste après votre supposée inhumation. Alors, nous vous prions d'accepter notre proposition de rester deux jours enfermée quelque part. Cela vous permettra aussi de reprendre vos esprits et il y aura même un médecin qui s'occupera de votre bras.

J'acceptai malgré moi, même si c'était pour une bonne raison à savoir l'arrestation pour une longue durée de cette folle de Sandrine, je ne pouvais que me plier pour préserver le reste de l'humanité du danger qu'elle seule représentait. Jusque-là je n'arrivais pas à concevoir le fait qu'elle obstine à vouloir d'un homme qui de son côté ne la calculais même pas. Vraiment pathétique !

Nous sortions du bureau de l'agent de la police et je m'installais à l'arrière de sa voiture, talonnée de près par son garde du corps qui se mit à l'avant et lui-même prit place au volant. Les deux policiers me conduisirent dans une clinique privée où je fus directement admise en soins intensifs à cause de mon bras. J'y ai passé deux journées entières sous antibiotiques forts et j'étais soulagée de ma douleur comme par magie.

J'étais certes au point mais mon esprit était auprès de ma famille, j'avais hâte de prendre mon fils dans les bras encore une fois, je tenais tant à serrer ma mère dans les bras et luo chuchoter à l'oreille que ce n'était qu'un horrible cauchemar qui ne risquait plus de se reproduire. Mon coeur battait la chamade à l'idée de l'état dans lequel Bruce se trouvait depuis la nouvelle de ma supposée mort. Je mourrai d'envie de le retrouver pour qu'ensemble, nous puissions rigoler de la mauvaise blague.

Tant de jours coupée de la réalité et loin de mon petit monde m'avaient permis de réaliser à tel point que je les aimais du plus profond de mon coeur. Et si je mourrai comme l'avais souhaité cette tête de mule? Plus j'imaginais l'horrible scène préméditée par ces voyous, plus je me rendais compte de la grâce abondante de Dieu qui coulait en moi. Je ne faisais que le remercier pour avour déjoué les plans de l'ennemi et je me disais au fond de moi que j'avais fait le bon choix de coopérer avec la police parce que, je préservais par là d'autres personnes. Il était plus que mieux que Sandrine soit enfermée quelque part pour la pérennisation de la paix et de la quiétude dans le monde.

Trou D'air Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant