Chapitre 12

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Je regardais Milabelle qui était d'une étrange beauté se mettre à mon service comme si elle n'était née que pour servir les autres puis une envie soudaine de faire d'elle mon amie me prit. Je la suppliais de plonger dans le bain avec moi en lui avançant comme raison que j'en avais besoin vu mon traumatisme.

C'est avec peine et après beaucoup d'insistance de ma part qu'elle accepta mais n'osa pas se dénuder entièrement et eut du mal pendant tout le bain à me regarder dans les yeux.

- Parles-moi de toi Milabelle, je veux te connaître car si je suis censée épouser le roi et que tu es censée à ton tour être à mon service, je dois bien de te connaître.

- Je ne connais pas mon histoire, tout ce que je sais c'est que je suis née des parents esclaves qui sont décédés. D'abord mon père qui est mort alors que j'étais dans le ventre Et ensuite ma mère en couche.

- Triste comme histoire! Il t'arrive de penser à eux?

- Tous les jours, toutes les minutes maîtresse. J'ai grandi dans la famille où mes parents travaillaient comme esclave. Avant j'étais traité comme tous les enfants puis lorsque j'ai eu mon CEPE, j'étais toute excitée d'aller au collège dans la grande ville lorsque ma maîtresse m'a cassé mon entrain en m'apprenant que ça n'allait pas être possible parce que je n'étais qu'une esclave.

Elle s'essuya une larme qui parlait au coin de son oeil avant de continuer son récit malheureux. J'étais en plein dedans et je ressentais de la douleur comme si je l'avais vécu moi-même. Je me demandais comment en plein troisième millénaire, d'autres personnes pouvaient vivre comme à l'antiquité. Quelque chose en moi me disais que je pouvais la sortir de cette souffrance mais j'ignorais comment ni par où commencer.

À l'entendre parler, Milabelle était tout sauf bête, elle exprimait l'émotion d'une personne qui souffrait au fond de son âme et son récit ne faisait qu'attirer ma colère envers son ancienne maîtresse qui n'a rien fait d'autre que de la maltraiter depuis son jeune âge.

- Elle me battait à chaque fois que je n'avais pu accomplir une tâche comme elle le voulait. Voyant que c'était trop, son mari qui est un des bras droits du roi avait décidé de me vendre à la défunte épouse du roi, une gentille dame qui n'a pas pu survivre à l'accouchement.

- Oh la la, je suis triste pour toi.

- Ça ne s'est pas arrêt là, l'histoire se répétait encore une fois. Tout le village, intrigué par mon ancienne maîtresse avait décidé de m'immoler parce que selon eux, c'est moi qui attirait la malédiction.

- C'est vraiment absurde dis donc! Disais-je les yeux grands ouverts de torpeur.

- Mais n'allez pas croire que c'est vrai maîtresse, je ne suis pas sorcière comme le prétend tout le village. Je n'y suis pour rien même si tout porte à croire que je le suis.

- Moi je te crois sur parole, j'ai cru en toi dès que mes yeux se sont portés sur toi mais crois que je ne suis pas venue en vain. Je te sortirai de là.

- Le village n'apprécie pas le fait que j'apporte de la nourriture à une vieille femme folle qui habite au fond du village abandonnée à son triste sort. Je t'assure Bouna est une gentille dame, elle prodigue des conseils bénéfiques et chaque samedi, vu que c'est mon jour de repos, je passe mon temps à l'aider dans les tâches ménagères.

- Elle a quel âge?

- Je ne sais pas mais elle est tellement vieille qu'on ne voit plus ses yeux.

Nous papotons encore un moment. J'appris que l'une des filles de l'ancienne maîtresse de Milabelle est mariée au vassal du roi dans une contrée voisine. Et la cadette qui est devenue folle le jour de son mariage avec le cousin du roi, erre sans but dans tout le village à vilipender le nom de sa maman.

Trou D'air Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant