Trou D'air Tome II

Chapitre 18

Je me surprenais en train de sourire de temps en temps au grand étonnement des autres passagers dans le bus m'emmenant à cette lointaine localité "Nzassi", ma nouvelle demeure pour six mois. Eh oui, il y avait de quoi rêvasser car je venais de passer un week-end endiablé dans les mains d'une merveilleuse femme, la splendide Marcelle. Elle était si magique, au-delà de toute performances que je pouvais lui attribuer. En plus d'être loquace, intelligente, elle était très habile dans ses caresses et une vraie diablesse au lit.

C'est vrai que Suzy me manquait énormément et je n'arrivais pas à l'oublier mais il me fallait  ce week-end car ça m'a permis un peu d'oublier mes déboires et si c'était à refaire, je le referai quand même. Je me refaisais petit à petit et tout ce qui était chamboulé dans ma tête il y a un temps, revenait à la normale lentement mais sûrement à mon grand bonheur.

Au final, je commençais à classer mon idylle avec Suzy dans un coin de ma tête. J'avais des doutes sur la survie de mon mariage et laissais libre cours à une éventuelle séparation. Pourquoi ne pas penser à me refaire avec Marcelle ? Mine de rien, cette femme m'avait fait sentir homme le temps d'un week-end même si quelque part dans ma tête, j'avais du mal à l'imaginer sans attache surtout qu'à Pointe-Noire, les gars BCBG avec situation stable foisonnaient comme des champigons.

Quoiqu'elle m'ait fait savoir qu'elle n'avait personne, je nourrissais comme des doutes. Marcelle était très bonne au lit, entreprenante et très aguichante, j'ai eu raison d'aller jusqu'au bout pour en découvrir tellement Marco me bassinait tout le temps les oreilles avec son corps de rêve. Comment une seule femme pouvait avoir autant de qualités ?

Je m'étais et pourtant dit au fond de moi que je ne sortirai en ville qu'à la fin de ma mission mais avec ce que j'avais vécu, tellement l'envie me montait, je finis par conclure qu'un week-end sur deux, je les passerai à Pointe-Noire e' compagnie de Marcelle.

Après quelques heures de route et une dizaine de minutes de traversée, nous arrivâmes enfin dans cette petite localité où je n'eus vraiment pas du mal à m'intégrer tellement tout le village affectionnait le nouveau douanier que j'étais. Au lait et au miel, je ne dépensais aucun sous pour manger car le commissaire de police en collaboration avec le représentant de l'enseignement m'avaient pris sous leur aile et avaient recommandé aux gens du village de s'occuper de moi. Logé, nourri, blanchi, j'étais au comble de ma satisfaction et passait mes temps sans réflexion et dans le désir de voir ce bonheur perdurer.

Pendant deux mois, je faisais la navette, un week-end sur deux, entre Pointe-Noire et Nzassi. Tout se passait merveilleusement bien jusqu'au jour où, après nos habituels ébats, Marcelle m'avoua être enceinte de deux mois. C'était comme si le ciel s'assombrissait sur ma tête, je perdais tout goût à la vie et me demandait ce qui allait advenir de Suzy et moi.

Ce même jour, j'avais compris qu'entre nous deux, ça ne pouvait pas marcher. Je me rendais enfin compte du fait que j'étais plutôt ébloui par le feu de la passion que par autre chose alors qu'en realité, je ne l'aimais pas vraiment ni ne voulais faire d'elle ma future épouse. Dans ma tête, c'était Suzy où rien.

- Tu es sûre que c'est de moi ? Parce que je ne me souviens pas t'avoir fait l'amour sans protection. En plus tu l'as toujours exigé toi-même. Lui disais-je dans l'espoir qu'elle me dise que c'était une mauvaise blague mais rien n'y fit.

Marcelle tenait mordicus si bien que ma contestation finit par la pousser à me mettre dehors en pleine nuit. Je pris le reste de mes affaires que j'avais l'habitude de laisser chez elle et sortis de cette maison sans regret ni compassion. Je n'étais pas si bête au point de coucher avec elle sans me protéger et même s'il y a eu des fois où nous étions bourrés tous les deux, j'avais toujours la lucidité de m'arrêter en pharmacie pour prendre des préservatifs.