Chapitre 10

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*Bruce*

Je tournais en rond le long de la piscine sous la haute surveillance de mon père qui, malgré le fait qu'il était scotché au téléphone, ne faisait que me suivre du regard.

Le sentiment qui m'animait en ce moment là était inextricable, tout ce que je demandais à Dieu était de me ramener ma femme saine et sauve.

Rien de bon ne se laissait présager et toutes les pistes de la police avaient accouché d'une souris. Les policiers m'énervaient les uns comme les autres avec leur perspectives bidons, j'avais même failli gifler l'un d'eux qui avait avancé la raison selon laquelle Suzy avait fugué de son propre gré. Pathétique!

Sans me vanter, je mettrais ma main à couper si quelqu'un me disait un jour que Suzy pouvait nous abandonner DJ et moi.

Nous étions, avec sa maman bien sûr, tout ce qu'elle avait de plus précieux au monde. Même si d'autres personnes telles que Mimi et les autres membres de sa famille paternelle s'étaient ajoutés, nous trois étions sa priorité. Alors fuguer pour aller où, avec qui et pour avoir quoi?

Je regardais mon père qui affichait une mine très triste qui sous-entendait un sentiment de culpabilité. Je m'approchais de lui et prenais place juste en face de lui avant de le regarder tout droit dans les yeux.

- Papa tu n'as pas à faire cette tête, ce qui est arrivé est arrivé. Tout ce que je pourrais te dire c'est de suivre ce que je vous dis car je suis sûr à cent pour cent que c'est Nina qui est en tête de cette affaire.

- Ok Bruce, je vais appeler le commissaire pour le lui signifier mais je crains que nous soyons poursuivis au cas où ce ne serait pas elle.

- Mais il y a un alibi papa, Suzy a dit à Junior avant de se rendre à ce rendez-vous qu'elle allait rencontrer la patronne de San Auto Location. Et c'est bel et bien à Nina qu'appartient cette société.

- C'est bon, laisses-moi un peu communiquer avec le commissaire et je te dirai.

Junior surgissait de la maison au même moment chargé d'un plateau avec des rafraîchissement, et suivi de la ménagère qui elle, apportait à manger.

Je n'avais pas faim mais mob père m'avait convaincu que si je voulais avoir la force le lendemain, je devais goûter au moins un petit morceau.

Nous mangeons dans un calme plat contrairement à la coutume, mon père qui avait pour habitude de parler de tout ce qui est économie à table et qui suivait la bourse à la lettre, était tout d'un coup étonnamment muet comme un francolin pris.

Le bruit des couverts se faisant de plus en plus agaçant, je décidais, malgré moi, de briser ce silence.

- Papa j'ai la ferme conviction que l'on va retrouver Suzy, permets-moi seulement d'être l'indic dans cette affaire parce que je me rends compte que les policiers s'embrouillent pour rien.

- Nous allons tous le devenir demain, je te le garantie. Parce que je me rends compte que plus le temps passe, plus mon angoisse augmente et c'est très mauvais pour ma santé.

- Je peux le faire tout seul papa, Junior doit impérativement travailler demain parce que l'entreprise ne peut rester des jours sans pièce motrice.

Mon petit frère lacha soudainement sa fourchette, s'essuya la bouche et me regarda droit dans les yeux.

- Bruce ne pense pas que je suis aussi insensible au point d'aller travailler demain. Ce qui te touche, me touche aussi de la même façon. Je n'ai pas oublié le soutien énorme que toi et Suzy m'aviez apporté lorsque je perdais Charlene. Cette fille Suzy m'a non seulement materné pendant un temps mais l'a fait aussi pour ma fille comme si c'était la mienne. Et tu oses me demander d'aller travailler dans pareille circonstance?

Trou D'air Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant