Trou D'air Tome II

Chapitre 2

Déboussolé et ne sachant plus quoi faire, j'avais passé la pire nuit de ma vie à me tourner et me retourner les pouces comme si ma vie en dépendait. N'ayant pas du tout sommeil vu la menace du vaudou qui planait sur ma tête et après un long moment dans ma chambre, juste après que l'aurore ne se soit pointé, je degotais mon téléphone portable tout en hésitant soit d'appeler papa ou oncle Damien.

Habillé juste en caleçon rose Calvin Klein que ma chérie Magalie m'avait offert pour mon anniversaire l'an dernier, je parressais donc entre mon lit et la baie de ma fênêtre, téléphone en mains à ne rien faire et les yeux fixé dans le vide puis je branchais mon téléphone qui n'avait presque plus de batterie.

Je m'allongais sur le dos regardant les plafonds, les comptant et les recomptant un par un jusqu'à ce je décidai de me lever pour débrancher mon téléphone portable qui était afin d'appeler tonton Damien. C'était le seul issu pour moi et je préférais au loin ses remontrances à la sévérité de papa qui risquait cette fois-là de m'envoyer dans un pensionnat à Tombouctou.

Il était dix heures vingt cinq minutes et d'après mes calculs, tonton Damien devrait être à son bureau à cette heure-là. Toute la nuit, juste après avoir écouté Jacques Antoine, je voulais bien passer par tantine Brigitte, cette femme qui s'était montré aimable à mon égard lors de mon séjour à Lagos mais j'avais opté pour la démarche imposée par Jacques Antoine qui me semblait raisonnable et assez droit dans sa vie.

{Dring dring dring dring dring dring dring}

Après un long moment penché à mon téléphone en écoutant le bip sonore, tonton Damien décidait enfin de répondre. À la fois peureux et soulagé je lui faisais un Allô tonton tout timide puis il tiqua.

- Oui Bruce! Tu vas bien? Je sens que tu as un problème. N'hésites pas je t'écoute.

Au fond de moi, je me disais peut être que Jacques-Antoine lui avait déjà brossé la situation et je voulais abandonner la démarche mais je ravisais aussitôt et décidais de le lui dire quand-même.

- Évidemment tonton, tout n'est pas rose dans ma vie actuellement mais avant de me lancer, j'aimerais que tu me promette de ne pas parler à papa parce que c'est quelque chose de bien grave et que si lui venait à l'apprendre, je serais dans un grand pétrin tonton. Ce que je ne souhaite pas...... mais tonton s'il te plaît, je promets de changer Après cet épisode.

- Lances-toi mon ami, moi je ne suis pas une balance et tu le sais. En fait, combien de fois tu m'as promis changer et tu ne l'as pas fait? J'espère que cette fois-ci ce sera la dernière et la bonne?

- Oui promis tonton!

- Croix de bois...

- Croix de fer tonton.

- Alors vas-y mon grand, tu sais que tu peux compter sur moi.

Je lui expliquais enfin tout en détail puis il était resté silencieux pendant un long moment pour enfin me dire "Je te rappelle". C'était tout! Mon coeur faisait des bonds dans ma poitrine, je me demandais si le "je te rappelle" voulais dire qu'il étai en train d'appeler papa ou je ne sais quoi. Mon ventre ne faisait que gargouiller si bien que je suis resté longtemps aux toilettes pour ne rien sortir.

L'angoisse ne faisait que me gagner et jz tremblais de tous mes membres. Finalement ce n'était que moi qui causait du tort dans la famille.

Les mains sur la tête sans m'en rendre compte, j'avais passé la pire journée de ma vie depuis que j'étais à Cotonou. Olga était passée nous faire à manger, c'était du poisson braisé avec des plantins et du attiéké comme j'aimais, mais bizarrement je n'avais pas voulu descendre de ma chambre et je n'avais même pas d'appétit. Je décidais donc de rester tranquille à la maison et réfléchir.