Chapitre 17

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Deux mois s'étaient écoulés depuis que Suzy, encouragée par sa mère, avait pris l'avion pour les États-Unis emmenant avec elle mon fils et tout ce que j'avais de plus cher au monde. Mon univers venait de s'écrouler en un coup de vent comme un château de sable construit par un petit enfant au bord de la plage. Je me demandais jusque-là ce que j'aurai pu faire pour dissuader ma belle-mère dans son élan mais je ne trouvais pas toujours d'alternative quoi qu'ils furent déjà partis.

J'avoue que je n'avais pas fait d'efforts pour essayer de les garder, ce sentiment me rongeait au plus profond de moi-même et j'avais de plus en plus de remords mais j'étais incapable et à l'heure où nous étions, il me semblait un peu trop tard pour pouvoir agir. Suzy, je la savais hésitante dès le début et surtout partagée entre sa mère et moi, ce qui n'était que normal. Mais pour ma part, j'avais tout fait pour qu'elle me haïsse et qu'elle se fasse à l'idée que ç'en était fini pour qu'au moins elle ne puisse pas trop pensé à moi.

La nuit d'après le procès, Suzy n'avait pas compris le fait que je mette dans la chambre d'amis puis elle n'avait cessé de frapper à la porte mais comme réponse, je lui avais demandé, derrière la porte, de me laisser tranquille parce que j'avais besoin de réfléchir. Au lieu d'une seule nuit, l'habitude s'était tranquillement installée et c'était devenu ainsi pendant tout le temps qu'elle est restée à la maison, c'est à dire trois semaines après le procès juste avant leur départ vu que sa maman tenait à écouter ce fameux verdict de ses propres oreilles pour avoir le coeur net.

Juste après que le verdict ne soit tombé, Suzy, sa maman et mon fils s'envolèrent pour une lointaine destination. Je l'avais voulu moi-même et je ne voyais à quel saint me vouer en ce moment. J'avais moi-même compliqué les choses en adoptant un comportement exécrable.

Dès cette première nuitée, je m'étais mis à l'alcool et au tabac comme lorsque je sortais avec cette Nina, vu que c'est ce qu'elle voulait: détruire ma vie. Et à ce stade, je pouvais dire qu'elle avait vraiment réussi son coup cette pétasse. En parlant d'elle, la bonne dame avait écopé de vingt et deux ans de réclusion criminelle à cause de ce meurtre avec préméditation même si celle à qui tout ceci était destiné l'avait échappé belle. De même pour son compagnon Willy. Une tête de mule qui n'avait pas pensé à sa femme et ses deux gosses avant de s'engager dans cette folie meurtrière.

C'est vrai que les remords m'envahissaient et m'empoisonnaient de plus en plus l'existence mais j'étais content de savoir Suzy et DJ en sécurité. La pauvre, elle avait dû partir avec une mauvaise image de moi alors que je me saoulais pour ne pas penser, pour fuir la vérité et ne pas à la voir en face. Du jour au lendemain, je m'engouffrais de plus en plus dans le trou et chaque jour, je prenais un verre de plus que la fois dernière.

Un jour, alors que j'avais trop bu et beaucoup fumé que d'habitude, Suzy était venu me trouver dans mon refuge pour me demander ce qui n'allait pas et pourquoi je me saoulais de plus en plus, j'avais failli la cogner mais m'étais retenu car j'avais compris que c'était le geste ultime, le geste de trop après quoi Suzy s'était renfermé sur elle-même ne tentant plus aucune approche envers ma personne.

Un geste que j'ai regretté après Mais je ne pouvais plus rien faire parce que depuis ce jour, il avait suffit de ce bad trip pour que je redevienne moi-même malgré qu'il était trop tard pour envisager quoi que ce soit car Suzy était désormais renfermée dans une carapace de l'indifférence totale à mon égard et faisais tout pour que je ne voie pas mon fils.

L'hôpital qui se moquait vraiment de la charité, alors qu'elle savait d'emblée que c'était sa mère et ses décisions qui m'avaient mis dans cet état et qu'il lui suffisait juste de parler à sa mère en lui disant en toute franchise que sa place était ici avec moi et non ailleurs. Si c'était vraiment pour préserver sa fille du mal soi-disant, pourquoi ne quittait-elle pas son propre foyer pour venir veiller à sa fille ici sur place? Donc, le foyer qu'elle avait trouvé bon à détruire c'était le mien? Je me faisais de plus en plus à l'idée tout en me maudissant tous les jours. Je n'avais rien fait d'autre que d'enfoncer le clou. Eh oui, je contribuais moi-même à mon propre malheur: pathétique.

Trou D'air Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant