❝𝐈 𝐖𝐈𝐋𝐋 𝐊𝐈𝐋𝐋 𝐘𝐎𝐔, 𝐁𝐔𝐓 𝐈 𝐋𝐎𝐕𝐄 𝐘𝐎𝐔❞ ᵛᵐᵒᶰ

Chapitre 21

La tasse de café fumait depuis près de cinq minutes. Il ne l'avait pas touchée. Tout simplement parce qu'il n'aimait pas cette boisson, mais aussi parce qu'il ne voulait en aucun cas boire quelque chose fait par le diable. Déjà qu'être assis sur le canapé de Louis XIV était un calvaire. Le coloris et les motifs qu'avait le tissu le rendait aveugle. L'homme qui se tenait devant lui n'était qu'autre celui qui avait décider de faire vivre l'horreur à Taehyung. Il le haïssait, le maudissait, voulait le tuer, le faire autant souffrir qu'il ne l'avait fait à tous ces animaux sans défenses, pour tout le mal qu'il avait fait subir durant toutes ces années. La mort était facile, se donner la mort pouvait être difficile, mais vivre dans ces conditions était atrocement compliqué. Et c'est pour ça que dans ce cas là, la mort était le seul échappatoire. Sauf qu'avec ces êtres inhumains, ce semblant de bonheur n'était pas possible.

— Que me vaut cette visite si soudaine ?

— Je viens chercher personnellement mon argent. J'ai fait mon boulot. Et soyez honoré, je ne fais jamais cela.

— Qui me dit que c'est vous qui l'avez mis dans cet état ? Certes vous nous avez prêté main forte, mais il s'est écoulé un mois depuis. Vous auriez très bien pu le perdre ou même le chérir. Je sais que c'est un être doux, vous avez pu tomber sous son charme.

— Si vous auriez passé plus de temps à vous renseigner sur moi, vous auriez pu voir que je remplis mes missions entièrement depuis sept ans. J'ai tué tellement de personne que ce n'est pas un gamin qui allait me faire perdre mes moyens.

— Il s'est passé quoi alors pendant ce mois ?

— Je vous demande ce que vous faites dans votre métier ? Non, alors vous n'avez pas l'autorisation de le savoir pour le miens.

Lourde tension. Les deux hommes se fixèrent d'un regard tueur. Le muscle cardiaque de Namjoon battait à la chamade, qui sait ce qu'il allait ce passer par la suite. Le scientifique baissa le siens pour venir prendre sa tasse de café, d'une manière qui agaça l'autre. Celle d'un homme de haut rang, avec l'auriculaire en l'air. Il pria Sainte Mère de Dieu qu'elle le retienne de ne pas sortir son arme, cachée dans son dos, et lui tirer une balle à la tête. Malheureusement pour lui, celle-ci n'était pas silencieuse. Il aurait dû prendre plus de temps pour en choisir une adéquate à la situation. Son regard ténébreux se dirigea vers un coussin à ses côtés.

– Bon, vu que vous nous êtes venu en aide, reprit Banoh tout en reposant sa boisson, je vous propose de vous donner la somme de départ. Cela vous va ?

— Oui.

Un sourire satisfait et il se leva sur toute sa hauteur, puis s'élança en direction d'une armoire où il ouvrit un livre sur les gènes. Cette dernière glissa sur la droite, laissant apparaître un énorme coffre-fort. Il était dos à lui, c'était l'ultime et peut-être la dernière chance d'en finir avec lui. Alors, c'est ce qu'il fit. Il prit le coussin d'il n'y a pas une minute, sortit son pistolet et le pointa en direction du président, derrière. Son doigt pressa sur la virgule et le corps s'étala avec lenteur sur le sol. Aucun son, merci la mousse. Il s'avança en remettant son arme à l'arrière de son pantalon et cracha sur le corps sans vie.

— J'en ai rien à foutre de ton argent, j'ai autre chose en tête.

A partir de cet instant, le temps était compté. Il se pressa donc de chercher un quelconque indice, qui pourrait lui donner la position de Taehyung. Mais rien, il n'y avait rien. Même pas un seul dossier sur les autres cobayes. Et le fait que la pièce était sans dessus dessous, pour une raison qui lui était inconnue, n'arrangeait rien. Les portes claquèrent, le faisant sursauter et son regard croisa celui de l'être qu'il haïssait plus que tout au monde.

— Namjoon ?! Hurla l'homme en question, alertant la sécurité.

Comment l'a t-il reconnu ? Ses cheveux ? Merde, il n'avait pas du tout prévu que son père allait faire son apparition dans toute cette histoire. Un sifflement bref à son oreille le fit revenir à la raison : on venait d'essayer de l'abattre. Les gardes se comptaient maintenant en dizaine et les tires ne cessaient de retentir. Il se dépêcha de se cacher derrière le bureau et tira à son tour comme il put. Mais il y avait trop de personnes, trop de risque de mourir pitoyablement. Les pas se rapprochaient de plus en plus de lui, le tambourinement de son cœur retentissait dans ses tempes. Ses yeux furent attirés par la baie vitrée, juste devant lui. Il s'y rendit à quatre pattes et tenta de regarder ce qu'il se trouvait au pied du bâtiment. De l'eau, il y avait un petit lac. Alors il prit son courage à deux mains, essayant d'oublier la peur. Oui, il avait peur. C'était la première fois qu'il ressentait ce sentiment en exerçant son métier. Il souffla à plein poumon, et recula de nouveau vers le bureau reversé. L'un des gardes apparut à sa droite, le forçant à mettre en place son idée suicide. Il mit toutes ses forces dans ses muscles de cuisses et s'élança, en manquant de peu une balle, en plein dans la vitre. Celle-ci se brisa immédiatement et son corps disparut en quelques demi secondes. Tout mouvement se stoppèrent.

Namjoon venait de sauter de onze étages.