Laisse-moi juste t'aider ! (Ereri)

Chapitre 1

PDV Livaï

    — Allez gamin, et tâche de ne pas te mettre toute l'école à dos pour une fois.

    — La ferme le vieux.

    Un soupir de sa part, puis j'ouvre la portière. En face de moi se tient deux bâtiments semblables comme deux gouttes d'eaux. De grands bâtiments, des bâtiments luxueux.

    Absorbé par la contemplation de mon nouveau lycée, je ne me rends même pas compte que Kenny est déjà parti, me laissant seul face à cette immensité que je ne connais pas.

    Aujourd'hui est un nouveau départ pour moi. Je rentre dans un tout nouveau lycée, celui dont j'ai eu la chance de recevoir une bourse capable de financer mes études. Après tout, quand on rentre au lycée Les Ailes de la Liberté, il faut bien avoir une bonne liasse de billet dans la poche, chose que je n'ai bien sûr jamais connu. Mais ce n'est pas grave, car maintenant j'ai de quoi vivre une nouvelle vie. Maintenant, je peux tout reprendre à zéro et laisser mes démons derrière moi.

    Après un buggue incroyable face à cette école faisant trois à quatre fois la taille de mon immeuble, je m'avance enfin vers la cours. Ici, nous portons un uniforme. Est-ce vraiment étrange pour une école aussi chère ?

    Tout le monde autour de moi semblent se connaître. C'est normal, j'entre pour ma troisième année de lycée dans cette toute nouvelle école, les autres se connaissent déjà depuis deux ans ou même plus. Quoi qu'il en soit, j'essaye de faire abstraction de toute cette amitié débordante dont je suis peu habitué pour essayer de trouver le Hall d'entrée.

    Mais cette école est bien trop grande pour moi ! En l'espace de dix minutes, j'ai déjà traversé deux cours dont l'herbe verte parfaitement entretenue pourrait faire allusion au jardin d'Adam et Eve. Cette fois-ci, je suis face à ce qui ressemble à un hall d'entrée, totalement vide. Génial, je vais arriver en retard pour ma première journée de cours.

    Tch.

    — Tu es perdu ?

    Je me retourne presque à la volée. Bon sang, je ne l'avais pas entendu venir lui.

    — Désolé, je ne voulais pas te faire peur.

    — Non, c'est bon.

    Son visage légèrement basané se fige en une expression assez drôle. Il me regarde encore quelques secondes avant de laisser un léger rire s'échapper.

    — Tu veux dire, non c'est bon je ne suis pas perdu ou non c'est bon tu ne m'as pas fais peur ?

    — Heu... je veux dire que tu ne m'as pas fais peur. Mais sinon oui, je suis bel et bien perdu.

    Un nouveau rire, puis il passe une main dans ses cheveux châtains.

    — Tu es le nouveau boursier c'est ça ?

    Ce petit air étrange dans sa voix m'interpelle. Il ne l'a pas dit avec dégout, plus comme s'il savait que j'allais me jeter dans le pire des pièges jamais créé. Et c'est alors que je me rappelle où je suis. Une école de riche où se trouve des enfants de riches. Quant à moi, je suis simplement boursier, la tâche sur le drap blanc immaculé.

    — Oui, je suis le nouveau boursier.

    — Très biens ! Alors suis-moi, tu es dans ma classe.

    Il me fait un nouveau sourire, sûrement celui qu'on offre aux nouveaux élèves pour les rassurer. Sans hésiter, je le suis.

    Je me rends compte une fois à côté de lui qu'il fait bien une tête de plus que moi. Et il a des yeux verts, aussi brillant qu'une pierre précieuse.