La cave [Terminé]

CHAPITRE 3 : Provoquation

« MAMAN ! C'est toi ?! »

Aucun bruit. Silence.

Je pensais ma mère rentrée et ayant vu la porte ouverte, elle l'aurait refermée ne me croyant pas ici. Enfin, ça me parait tout de même assez étrange... je ne sais pas... elle aurait tout de même pu demandé avant si j'y étais . Et puis... elle aurait également pu signaler sa présence en rentrant. C'est d'ailleurs étrange que je n'ai pas même entendu la porte d'entrée claquer.

- « Maman ?! »

Mais toujours rien. Personne.

Personne.

Sûrement un courant d'air avec ce temps. Oui, ça doit être ça.

Je remonte les marches à l'aveuglette. Pose ma main sur la poignée. Tourne la poignée. J'appuie, mais sens que cela ne va pas jusqu'au bout. La clenche ne sort pas entièrement du trou qui lui est destiné, permettant alors d'ouvrir la porte. Je rappuie, je rappuie, je rappuie. Mais la poignée ne va pas jusqu'en bas, en bas, jusqu'au point où elle se débloque et s'ouvre. Mais là non ! La porte est fermée. Bloquée ! Mais le pire... c'est ... qu'elle est fermée à clé ! Elle a été fermée à clé !

Je commence à sentir mon cœur battre a tout rompre et frapper contre ma cage thoracique. Je sens ma chaleur corporelle augmenter. La pression dans mon corps augmente, au point que respirer devient douloureux. Je prends de petites inspirations saccadées. J'ai l'impression de transpirer, et j'ai envie de vomir. Je sens la tension dans mon arcade.
Je lève ma main, elle tremble sans que je ne puis m'en empêcher. Je ferme le poing, en espérant que cela se stoppera. Je forme un poing avec mon autre main tremblante également, et tambourine sur la porte.

BOOM ! BOOM ! BOOM ! BOOM ! BOOM ! BOOM !

« MAMAN ! MAMAN ! JE SUIS LÀ !»

Pas de réponse. Pas de bruit.

« MAMAN ! »

J'attends.

Rien. Aucun bruit. Silence. Personne.
Mais non ! Il ne peut pas y avoir personne ! La porte a été fermée à clé. QUELQU'UN a fermé cette porte à clé.QUELQU'UN m'a enfermée !
Et ce n'est sûrement pas ma mère...

Je commence à m'affoler intérieurement, et vient en moi, une motivation que je ne soupçonnais pas.
Je pousse contre la porte avec mon épaule.

Blam, blam, blam !

Mais la porte m'offre une résistance que mon poids ne peut vaincre.

Désormais fatiguée et désespérée, mais surtout désemparée et démunie face à cette situation, je me laisse tomber le long de la porte en soupirant.
Je ferme les paupières.
Je ne sais plus si c'est l'effort, le stress ou la peur mais j'ai tellement chaud que j'enlève mon pull, la pression ne s'étant quant à elle toujours pas évaporée.

J'essaie de reprendre mes moyens, et essaie de trouver une solution de sortie non plus par la force mais par la pensée.
Je réfléchis ...
Si la porte n'est pas bloquée mais fermée à clé, et que ce n'est pas ma mère qui l'a verrouillé, alors cela signifie forcément que quelqu'un est dans la maison et s'en est chargé.
Mais... j'avais refermé la porte d'entrée derrière moi...
Oh c'est pas vrai !
Alors ça veut dire qu'il y était déjà !
Mais qui ? Et comment ? Et pourquoi ? Et où était-il ? Comment se fait-il que je ne l'ai pas remarqué ?

Mais si ! Si ! Je l'avais remarqué !Du moins, je l'avais senti !
Voilà l'étrange sensation que j'avais eu en rentrant !

Mais quel psychopathe ! me dis-je me rendant enfin compte de la situation.

Je me retourne, mon visage vers la porte, ne sachant que faire d'autre. À défaut de pouvoir bouger, parlons :

« EH ! Je sais que vous êtes là ! Vous êtes qui ?! »

Attente. Rien.

« Vous êtes qui, bon sang ?! »

Attente. Rien.

« Vous voulez quoi espèce de taré ?! »

Attente. Toujours rien. Y a t-il vraiment quelqu'un ? Je commence à douter. Deviendrai-je parano ? Je dois savoir.

« MAIS RÉPONDEZ MOI !Je sais que vous êtes là ! Qu'est-ce que vous voulez à la fin ! » crié-je

J'enfouis mon visage dans mes bras, j'ai presque honte, je veux me cacher, je me demande en fait ce qui me prend.... suis-je folle de m'adresser ainsi à un inconnu potentiellement dangereux ?! Je m'en veux, je regrette de m'être laissée emportée de cette façon !Ma respiration s'accélère et je sens que je commence à paniquer, les larmes me montent aux yeux.
J'ai peur. Je ne comprends rien. Mes parents ne sont pas là. Je suis toute seule, enfin...
Oui, c'est ça, tant pis, peu importe ce que mon comportement provoquant peut avoir comme conséquences, c'est le seul moyen que je vois si je veux obtenir une réponse. J'ai besoin de savoir si je suis seule ou non. Je dois en être sûre !

« Vous savez quoi ?! Vous êtes un espèce de gros psychopathe qui séquestre les enfants ! »

Attente. Encore rien.

« Ouais ! C'est ça ! Espèce de pédophile ! »

Attente. Toujours rien.

« Putain ! Mais j'ai de la peine pour vous, je sais pas ce qui a de pire, la prison ou l'asile ?! » me libéré-je.

Cela fait un bien fou de se lâcher et se défouler dans une telle situation ! J'ai enfin pu évacuer cette pression, qui ne cessait de croître et de s'accumuler en moi.
Néanmoins, j'ai toujours aussi peur, mais ma peur devient colère, et ma colère devient provocation. Et puis, cela peut paraître inconvenant, de réagir de cette façon dans une telle situation, mais je ne peux m'empêcher d'être agacée par le silence de cette personne, car je suis sûre qu'il y a vraiment quelqu'un, enfin presque... c'est pourquoi j'ai tout de même besoin de savoir si il y a ou non quelqu'un d'autre derrière cette porte. C'est primordial !

Je reprends donc mon discours :
« - Vous préférez quoi ?! Parce que c'est ce qui vous attend, j'vous préviens !

- Tu vas la fermer, oui ? »

***

Lucie a la confirmation qu'elle n'est pas seule.
Était-ce bien ce qu'elle voulait ?
Qui est-ce ?
Que va-t-il se passer ?
Que va-t'elle faire ?
Que va-t'il lui faire surtout ?