PROLOGUE : La tempête

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Je rentre enfin des cours !
Quelle longue journée, surtout le vendredi, on va pas se le cacher !

Encore une dernière année de collège et enfin le lycée où je pourrai vivre les joies de l'indépendance du scooter ! Malheureusement, mes parents refusent de m'en offrir un ...
C'est donc encore un an de discours sur l'environnement et le prix de l'essence qui ne cesse d'augmenter que je vais devoir subir. Car en réalité, je sais déjà que pour mon entrée en seconde j'aurai un scooter. En réalité, j'ai entendu un soir mes parents en parler dans le salon alors qu'ils me croyaient endormie. Non mais enfin, comme si à 21h30 je pouvais dormir, ils sont fous eux ! Qu'est-ce qu'ils croient ? Ils ont jamais été ados au quoi ?! Enfin bref, ils attendent juste que «  je prenne en maturité » et ils pensent que le lycée est une bonne occasion.
Bon, c'est donc à pied que je rentre chez moi, un soir de plus.

Ce matin il faisait un magnifique soleil, mais à présent le ciel est chargé de nuages lourds, noirs et menaçants... qui semblent chargés d'eau prête à se déverser sur mes cheveux que j'ai lissé ce matin !! , car évidemment avec le ciel de ce matin moi j'ai pensé à tout sauf à prendre un parapluie.

Je lève la tête juste histoire de déduire combien de temps le ciel pourrait tenir, mais visiblement ça ne risque pas de rester ainsi bien longtemps.

«Aller !! Plus que 50 mètres tu peux le faire ! Tu peux tenir !Si te plaît, ne pleut pas ? Ça ce dit ça au moins ? Oh et puis merde, je m'en fous je suis toute seule ! »

Oui en effet, j'ai tendance à parler toute seule, mais bon après tout... qui ne l'a jamais fait ?

Il est vrai que même si le temps est très mauvais, il n'y a vraiment personne.
Ce qui n'arrive jamais, ou que très rarement.
Tout le monde était-il au courant de la tempête sauf moi ?
Cela me paraît bizarre tout de même. Si ce qui approchait était d'une telle ampleur pour que tout le monde reste chez soi, l'info avait sûrement circulé. Mais oui ! Le problème est que ce matin je n'ai pas regardé les journaux matinaux.
À mon plus grand désespoir je regarde les infos tous les matins au petit-déjeuner. En réalité, je me lève en même temps que ma mère qui elle, les regarde mais disons que je n'ai pas vraiment mon mot à dire sur le choix de la chaîne. Évidemment j'apprécie beaucoup de m'informer sur l'actualité, surtout quand il y a de tels évènements par exemple j'aurais bien aimé être courant, mais le matin j'avoue que j'ai besoin de mon petit moment tranquille et tout ce qui se passe dans notre monde ça me gonfle un peu, alors là dès le matin ... je préfère un bon petits secrets entre voisins quoi ...
C'est donc ce que j'ai fait ce matin, puisque ma mère devait exceptionnellement se rendre à son travail plus tôt.

Je me dis que ce n'est pas grave et  j'essaie de ne plus me poser trop de questions. Je continue mon chemin en profitant du silence point troublé par le moteur d'une voiture, dont l'absence est si rare de nos jours !
Un silence qui dure jusqu'à Plouff !!
Une énorme goûte vient juste de tomber à côté de ma converse, dessinant un cercle parfait sur l'asphalte du trottoir. Vous savez ce genre de cercle, que même avec un compas, toi t'arrive pas à faire à ton contrôle de maths !

Alors je me mets vite à courir.

« S'te plaît, s'te plaît, s'te plait... Tiens, tiens... Jusqu'à ce que j'arrive..! »

C'est alors une course contre le temps, ben dans les deux sens du terme pour le coup, c'est le cas de le dire, que j'entreprends jusqu'à ma maison dont j'aperçois le toit de brique une trentaine de mètres plus loin.
Mais attendez ! Ce n'est pas une course, c'est un sprint !! Comme quoi, il y a plus motivant que de rattraper ses lattes avec une bonne note en athlétisme en cours de sport !!

Enfin !! Je parviens sur mon palier toute essoufflée et farfouille dans la poche avant de mon sac à dos. Vous savez ce genre de poche que vous laissez tout le temps ouverte, et qu'un camarade derrière vous, vous referme dans la queue de la cantine, en vous disant : « Désolé, ça me stress ». Ouais c'est ça ! C'est juste que tu te fais chier parce que tout le monde est sur son portable en train d'attendre le moment ultime où tu vas passer les bornes. (Attente qui peut s'avérer très longue quand on constitue un troupeau de 5 à 7 élèves de largeur et qu'y a que deux bornes. Forcément, l'effet entonnoir est à son comble.) Mais que du coup toi t'as pas de 3G, donc tu trouves une excuse pour t'occuper. Bon généralement je réponds un « merciiii » très cordial, mais je m'en fous complètement. Et puis si j'ai envie de la laisser ouverte ma poche, c'est pas vrai ça, quoi, je la laisse ouverte. Ou tu dis: «  Euh Lucie t'as ta poche ouverte au fait. » Voilà, comme ça c'est très bien !
Et puis, je voulais surtout en venir au fait, que c'est vraiment la poche où tu fous tout et n'importe quoi, les papiers bonbons et gâteaux que t'as fini mais y avait pas de poubelle ou t'avais juste la flemme de bouger ton cul pour y aller, des serviettes parce que évidemment t'as jamais tes règles au bon moment, des mouchoirs, alors rarement pour se moucher SON nez, généralement c'est ou parce que comme d'habitude y a pas de papier toilette mais t'as trop envie de pisser, ou l'autre enrhumé qui a jamais de mouchoirs et qui passe son temps à renifler pendant le contrôle de physique. Alors désespérée et agacée, tu lui donne un mouchoir « Tiens, j'ai un mouchoir si tu veux. » avec ma voix et mon air tout gentils... Mais dans ma tête, c'est « Dépêche toi de te moucher parce que bientôt, mon stylo va quitter ma main pour se retrouver dans ta figure. »
Du coup dans votre poche c'est juste le gros bordel et avec ça il faut toujours que le truc que vous cherchez soit vraiment tout au fond ! Donc évidemment là c'est mes clés !!

« Ah !! Ça y est enfin !! »

Je m'empresse d'enfourner la clé dans la serrure...
Et ça ne rentre pas...

«  Ah bah, c'est sûr que les clés de la cave vont pas ouvrir la porte d'entrée !»

Cette fois-ci je prends la bonne clé, et la brandis fièrement façon le nain de forboyart, « Passe partout ».
Bon là c'est surtout passe la porte Lucie parce que y a de plus en plus de goûtes !!

À peine les pieds sur le paillasson et la porte fermée que soudainement le ciel exprimait sa colère et un déluge se déversait dans la rue.
Je me retourne, juste pour pouvoir narguer le ciel et sentir le soulagement de ce à quoi je venais d'échapper.

Je reporte mon regard vers la salle de séjour où donne l'entrée, mais... je ne sais pas... il y a quelque chose de bizarre... quelque chose qui a changé, il y a un problème je le sens...

***

Quelle est cette étrange sensation ?
Pourquoi apparaît-elle soudainement et Lucie le découvrira-t'elle ?

<NDA>

Voilà pour le prologue ! J'espère que ça vous a plu et que vous continuerez votre lecture, 1er chapitre dans pas longtemps promis ! ;)

La cave [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant