CHAPITRE 12 : De l'autre côté

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< NDA >

Et voici enfin la suite ! Désolée pour ce chapitre un peu tardif, j'espère qu'il n'y aura pas trop d'erreurs et que ça va vous plaire. N'hésitez pas à commenter pour me dire ce que vous en pensez, le dénouement, qui c'est, si c'est qui vous pensiez etc...
Bonne lecture !













« Vous !

- Oui Lucie, c'est bien moi ; répond la même voix masculine que tout à l'heure, mais je ne peux toujours pas y croire.

- Vous ! je répète incrédule. »

Il reste silencieux attendant sûrement que je réalise les évènements.

Je ne peux pas y croire !

De la même façon qu'il l'est sur le fauteuil de son bureau, mon psy est à présent assis dans le fauteuil à bascule à côté de la bibliothèque, un livre à la main. Son gros gilet noir contraste avec la blouse blanche avec laquelle j'ai l'habitude de le côtoyer, et qui s'accorde à la couleur de ses cheveux, platines, malgré sa petite cinquantaine.

D'un geste vif de la main, je claque la porte derrière moi, voulant sûrement marquer la fin de ce petit manège et exprimant ma volonté de ne pas retourner dans cette cave.
Malgré la surprise que je comptais susciter par mon mouvement, sa silhouette chétive ne sursaute pas même un peu.

« Reposez ce livre là où vous l'avez pris ! dis-je d'une voix ferme ne sachant que faire d'autre pour le moment, mais l'idée de le voir tenir un objet qui m'appartient de cette façon comme si il était chez lui, me dégoûte, me révulse, je ne peux pas l'accepter.

Étonnée, je le vois se lever et remettre le livre à sa place avant de se rasseoir :
- De toute façon je l'avais terminé.

Ah bah oui bien sûr !

- Ça va je vous ai pas trop dérangé ? J'ai pas fait trop bruit ? Excusez moi, je n'ai pas eu l'occasion de vous accueillir, une tasse de thé peut-être et des biscuits ?

Un rictus se dessine sur son visage à l'écoute de mon ironie, mais moi, ça me fait tout sauf rire, je reprends alors mon sérieux :
Comment êtes-vous entré ?

- Une erreur de jeunesse m'a permis d'apprendre comment crocheter une serrure à l'aide d'un trombone.

- Et je suppose que cette vie de délinquant vous a manquez visiblement !

- Non, Lucie ! Je t'en pris, essaie de voir les choses autrement, j'ai seulement fait mon travail.
Il parait vexé par ma pensée mais une sorte de déception transparaît dans son regard comme si il s'attendait à ce que je comprenne. Mais si il y a une chose dont je suis sûre en ce moment, c'est bien que je ne comprends rien à ce qui se passe, ce qui s'est passé.

- Ah oui ?! Vous m'excuserez, mais pour vous, pénétrer chez quelqu'un, enfermer une jeune fille dans sa cave et l'en faire sortir au moyen d'un jeu de piste, de psychopathe, ça fait parti d'un rendez-vous normal !! m'emporté-je avec une voie sèche.

- Tu as raison Lucie, cette expérience n'appartient pas aux rendez-vous conventionnels mais fait pourtant bien partie de ton processus de rétablissement ; explique-t'il calmement en me regardant au travers de ses lunettes.

- Vraiment ?! N'êtes vous pas normalement censé m'aider à me sentir mieux et à reprendre confiance en moi ?! Je ne suis pas médecin mais je ne crois pas que ce soit en me faisant vivre une expérience traumatisante que je risque d'y parvenir ! Et que je sache, je ne crois pas qu'on vous ait payé pour un "escape game" !! m'exclamé-je, alors que j'avais commencé sur un ton posé se voulant sévère tout agitant mon doigt au nez du médecin.

D'ailleurs ! Où est ma mère dans tout ça ?! Est-elle au courant ?! »

Il faut que je sache. Je dois savoir. Je dois savoir si ma mère est liée à tout ce ceci, si elle sait, si elle est au courant, et si ce n'est pas le cas, que lui a-t'il fait ? S'il est capable de m'avoir enfermé, il doit sûrement être capable de pire encore. J'ai peur. Je me sens tendue comme je ne l'ai jamais été, mes muscles sont raidis, et je crois être incapable de me déplacer. C'est ma mère, même si nous ne sommes pas toujours très proches, c'est ma mère.

« Je comprends tout à fait ton raisonnement Lucie.

Oh il m' insupporte à répéter mon prénom incessamment !

Il joint ses mains et croise ses jambes tout en prenant un air concentré comme s'il s'apprêtait à faire une longue explication :
Mais rassure toi. Ta mère va très bien. Je l'ai appelé dans l'après-midi pour lui dire que j'aimerais avoir une consultation avec toi. Elle voulait t'appeler mais je lui ai dit que je le ferai moi même. De plus, sache que ta mère est également ma patiente et qu'elle prête attention à mes conseils. Ainsi quand je lui ai recommandé d'éteindre son téléphone et de prendre du temps pour elle, elle m'a écouté, et si j'ai bien compris, elle devrait actuellement être au restaurant avec une amie, et devrait rentrer vers 21h. Comme tu dois te le demander, elle s'inquiétait de savoir si tu serais arrivée ou non. Je lui ai donc dit que je lui enverrais un message quand tu parviendrais à mon cabinet, et qu'elle n'aurait plus qu'à éteindre son téléphone après. Visiblement, elle m'a fait confiance puisque tu te posais la question. Elle m'a chargé de te dire de ne pas t'inquiéter. »

J'étais restée là, plantée devant la porte de cette cave, écoutant son discours jusqu'à la fin, sans le couper, les bras croisés et le visage fermé.

« Mais je ne comprends toujours pas... Comment pouvez vous faire une chose pareil ? Je sais que certains psys peuvent avoir des méthodes peu ordinaires mais là, c'est complètement de la folie ! m'écrié-je ne pouvant plus contenir la colère qui ne cesse de croître en moi. »

Je lève le bras et repousse mes cheveux vers l'arrière dans ce moment, où je me retrouve totalement désemparée.
Je baisse la tête en soupirant avant de la relever vers le visage souriant du médecin :
« Bien sûr, je compte sur toi pour garder ce rendez-vous secret, et dire qu'il s'agissait d'un autre tout à fait normal ; dit-il comme si cela était évident.

- C'est vraiment ce que vous croyez ?! m'exclamé-je. Il parait étonné.
Vous pensez vraiment que je vais vous laisser vous en tirer de cette façon ? Que vous allez vous en sortir comme si de rien n'était ?! »
Cette fois-ci, c'est moi qui ne comprend pas sa réaction. Je ne peux pas laisser passer ça. Il croyait pouvoir user de son autorité médicale sur moi, mais c'est inutile. De plus, il était censé m'aider à retrouver confiance en moi. Et j'ai suffisamment confiance pour défier cet homme ! Me croyait-il vraiment si dupe ? Imaginait-il mon niveau si bas ?

Il ne me répond pas, se lève en appuyant ses mains sur ses genoux , et s'avance vers moi.
Mais qu'est-ce qu'il fait ? Pourquoi il s'approche comme ça ? Je ne lui fais plus confiance moi...
Je recule mais il continue de s'approcher. Je m'éloigne mais il continue de s'avancer. Mais qu'est-ce qu'il veut ? Pourquoi il avance ? Pourquoi il s'arrête de parler ? C'est un truc de psy, parler non ?J'accélère et il accélère, alors je me retourne dos à lui et me mets à courir jusqu'à la porte d'entrée et appuie sur la poignée de cette dernière, mais une fois de plus — je crois que je suis maudite — elle reste bloquée.

Je me retourne lentement. Mes hanches d'abord, puis mes pieds, et pour finir, en dernier, ma tête. Je regarde à l'opposé de la pièce, les clés sont par terre, avec les débris de la porte de la cave. Devant moi, se dresse le psy, haut d'1m90, me barrant le passage. Je suis dans un cul de sac. Je suis coincée. Et il n'affiche plus du tout le même sourire qu'avant...

***

Ça y est, vous savez enfin qui c'est !
Mais ce n'est toujours pas fini, une porte bloque encore le chemin de Lucie vers la sortie qu'elle cherche désespérément. Parviendra-t'elle cette fois aussi à en réchapper ?

La cave [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant