Demain est un autre jour - Tome 3

Chapitre 18 - Coming Out

PDV Axel

- Maman ?! Ya Axel qui veut pas me laisser entrer !

Des pas qui se rapprochent.

- Quoi ?

La voix calme de ma mère qui contraste avec les cris de mon frère.

- Ax' a fermé à clé et je dois entrer dans la chambre. J'en ai marre qu'on doive tout partager !

- Ah ben ça, tu pourrais te trouver une colloque, plutôt que de te plaindre.

Alec marmonne, je ne comprends pas ce qu'il dit.

- Je le savais. Bon, je vais voir ce qui se passe. Axel ? Tu veux bien me laisser entrer ?

Je termine de prendre ma décision. Depuis qu'Al a martelé la porte comme un bourrin, je savais que maman allait venir et vouloir résoudre le problème. Ce que je ne savais pas encore, c'est si je voulais lui dire ou pas.

D'un pas traînant, je rejoins la porte et tourne la clé. Puis je retourne sur mon lit et serre mon oreiller contre mon torse.

Ma mère entre et, en me voyant dans cet état, chuchote quelque chose à mon jumeau avant de fermer la porte.

- Qu'est-ce qu'il y a mon chéri ? me demande-t-elle en s'asseyant au bord du lit.

En temps normal, je lui aurais marmonné de ne pas m'appeler comme ça. Mais soyons réalistes : j'ai beau avoir vingt ans, je viens de chialer comme un gamin pendant une demi-heure.

En pensant à ce qui me rend triste, je me remets à pleurer au lieu de répondre.

- Oh, Axel, murmure ma mère en me prenant dans ses bras.

Je me laisse aller, me disant que s'il y a bien une personne à qui je peux me confier, c'est elle. Entre deux sanglots, je réussis à hoqueter :

- Je veux pas sortir... avec Juliette...

- C'est pas grave, me dit ma mère d'un ton réconfortant.

Pendant quelques secondes, les seuls bruits dans la pièce sont mes gémissements et mes reniflements. Ma mère a l'air d'attendre que je continue. Une fois que je me suis calmé, je laisse couler les dernières larmes et respire un grand coup.

- Je veux pas sortir avec Juliette, parce que je l'aime plus.

- Tu veux dire, parce que tu ne l'aimes pas, dit-elle en insistant sur le dernier mot.

- Non, je- quoi ?

Me demandant soudain pourquoi elle m'a corrigé comme ça, je fronce les sourcils.

- Tu n'aimes pas Juliette comme tu ne pourrais pas aimer Charlotte ou Zoé, reprend ma mère.

Je comprends que nous parlons exactement du même sujet.

- Mais comment-

- Je le sais, Axel, m'interrompt ma maman.

- Tu sais ? je hausse les sourcils.

- Oui, réplique-t-elle avant de soupirer. Je l'ai su depuis que tu avais quatre ans.

- Quatre ans ? Comment tu pouvais savoir que j'étais gay avant moi ?

Me rendant compte des mots que j'ai laissés échapper, je plaque mes mains sur ma bouche. Ma mère rit.

- Tu allais me le dire de toute manière, non ?

Je hoche lentement la tête en ôtant mes mains. Elle a raison.

- Je l'ai su quand tu as fait ton complexe d'Œdipe, explique-t-elle.