PDV Alec
Je resserre mon étreinte autour des poignées de mon guidon en accélérant. Ça fait plus de quatre ans que je fais de la moto, mais mon corps ne s'est toujours pas habitué au froid des mois d'hiver. Je soupire en pensant au regard que ma mère me jette chaque fois qu'elle me voit sortir avec mon casque sous le bras. Je crois qu'elle ne comprend pas, contrairement à mon père, que la moto me fait me sentir vivant, comme la batterie. J'ai besoin de ces montées d'adrénaline qui augmentent avec la vitesse, de ce sentiment de liberté quand je passe entre les voitures et les camions, de ce bonheur d'effleurer le sol dans les tournants...
Et j'en avais surtout besoin aujourd'hui, après avoir passé la journée à réviser, alors que la période d'examens vient de commencer. La moto est le seul moyen de me changer les idées quand les choses ne veulent plus entrer dans ma tête. Dans ces cas-là, la percu ne m'aide pas, parce que je réfléchis trop. Mais quand je suis sur la route je ne pense à rien, sauf peut-être aux feux rouges. Est-ce que je viens pas d'en louper un ?
En jetant un regard à ma gauche, je remarque un camion qui démarre, et j'accélère pour qu'il ne me rentre pas dedans. Mais quelque chose ne va pas, parce que je me retrouve face à une voiture, et mon premier réflexe est de tourner brusquement mon guidon, qui ne répond pas. Sentant que je vais me faire écraser par le poids de ma moto, je saute et atterris par terre, roulant jusqu'à rencontrer un obstacle.
Un frisson parcourt mon dos, mes oreilles bourdonnent, ma vision se voile et j'arrive à peine à retirer mon casque pour pouvoir respirer.
- Ça va ? Vous êtes blessé ? Est-ce que vous-
La voix se tait quand j'ouvre les yeux, et je découvre des yeux verts, des sourcils bruns, un nez fin et des lèvres d'un rouge foncé qui forment un visage entouré de cheveux violet foncé. Je suis plus surpris par le choc de cette vision que par le fait que quelqu'un soit si proche de moi, et quand j'essaie de bouger, une douleur dans le dos me fait fermer les yeux, accompagnée par un souvenir.
Alors que je monte les escaliers du lycée pour me rendre en cours, une fille arrive en courant et je n'ai pas le temps de l'éviter. Heureusement, la seule conséquence du choc est de nous faire faire un demi-tour sur nous-mêmes, et j'ai le réflexe d'attraper le poignet de la fille en voyant qu'elle va perdre son équilibre.
Elle me dévisage avec un air surpris et une respiration courte, et je sens son pouls rapide sous mes doigts.
- Ça va ? je lui demande en l'aidant à se redresser.
- Euh... oui, oui, merci, dit-elle d'une petite voix.
- Fais plus attention à toi, je lui dis avec un sourire encourageant.
Elle détourne tout de suite le regard mais je peux bien voir du rose apparaître sur ses joues.
- Je suis désolée, s'excuse-t-elle en me tournant le dos.
Je ne bouge pas, étonné de son attitude, et quand elle arrive en bas des escaliers, elle se retourne et j'ai l'impression de voir un sourire se former sur ses lèvres quand elle reprend son chemin.
C'est la première fois qu'une fille est gênée à cause de moi, et je réalise que j'ai une nouvelle carte à jouer en matière de drague.
J'ouvre à nouveau les yeux avec l'impression d'avoir perdu connaissance pendant longtemps, mais je réalise que ça ne doit pas être le cas parce que la fille devant moi n'a pas bougé.
- Je suis désolée, tu vas bien ? Tu t'es fait mal ? reprend-elle, et je remarque qu'elle a décidé de me tutoyer, ce qui paraît normal parce qu'elle a l'air d'avoir le même âge que moi.
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Demain est un autre jour - Tome 3
Fanfic« - Ça va, Kara ? - Oui, pourquoi ? - Je sais pas, on aurait dit que quelque chose te perturbait. - Non, c'est bien que l'amour puisse changer les gens. Si, quelque chose me perturbe, mais personne n'a besoin de le savoir. » *** Bienvenue sur le 3e...