« Bon, joyeux, super, sexy... Anniversaire Adèle, ma chérie, ma douce, ma poulette, la femme de ma vie... ».
Voici les messages et les vidéos que je reçois pour mes trente ans, venant de toutes part, suivis de petits commentaires par certains, très proches, me faisant volontairement culpabiliser d'être si loin. Raffaele ne m'a pas souhaité mon anniversaire alors que toute sa famille a eu une attention. Je ne vais pas lui en vouloir, après tout nous avons passé un excellent Noël, sa présence me manquerait presque à l'appartement.
Sur le chemin du retour, je reçois un appel visio de Gian, entendre sa voix me fait chaud au cœur, toute l'Italie vient à moi.
_ Tu fais quoi ce soir ma belle ?
_ Je ne sais pas encore, peut-être que j'irai au bar cubain boire un coup ou je materai un film, je ne sais pas trop.
_ Ça te dit une balade ?
_ Une balade ?
_ Oui fais moi faire une ballade dans ton New-York.
_ Il a neigé et je n'ai qu'une envie, une bonne douche.
_ Une petite alors, montre-moi la jolie vue depuis ton parc.
_ Celle du parc aux lanternes ? Derrière l'immeuble ?
_ Oui.
_ Roh, c'est bien parce que c'est toi.
Tout en passant devant l'entrée du bâtiment, j'écoute Gian me parler de ses projets pour leur anniversaire avec Iago, c'est le 31. Ils se sont rencontrés lors d'une soirée de premier de l'an et ne se sont pas lâchés depuis. Iago a toujours travaillé pour le 1er de l'an, les cachets sont toujours plus intéressants mais cette année ils ont décidés de partir en vacances.
_ Et vous partez où ? demandé-je en arrivant le long de la rive de Battery Park City en tournant l'écran vers l'Hudson River.
_ Pourquoi pas ici. demande-t'il.
_ Ici ?
_ Oui. répond-il tout prêt.
Je fais volte face et tombe nez à nez avec mon ami. Il me soulève de terre et me fait tourner. Une joie immense m'envahit, comment ai-je pu tenir six mois sans le voir ?
Les larmes me sont déjà monter aux yeux quand il embrasse mon front. Iago rejoint notre cocon et embrasse mes joues humides.
_ Ce que vous m'avez manqués ! Vous êtes des amours !
_ Tu remercieras aussi un autre amour, il se peut même que Gian soit jaloux. me glisse Iago en souriant.
Le temps d'arriver à l'appartement, je les bombarde de questions. En entrant je tombe sur un bouquet de pivoines en origami délicatement parfumé. Elles ont la couleur de la Coral Charm, un léger corail emprunt de douceur. Une carte est glissée dans le bouquet, sur la quelle il y a de noté « Tanjôbi omedetô ». Bon anniversaire, en japonais, il n'y a pas de marque de politesse superflue, seulement cette formule me signifiant que la personne s'estime être un ami proche. Au verso est imprimé un magnifique monogramme RV, si j'avais eu un doute maintenant il n'y en a plus.Les garçons ont attendu que je me prépare rapidement, c'est encore l'happy hour !
J'ai essayé d'appeler Raffaele pour le remercier mais je suis tombée sur sa messagerie, personne à son appartement. Nous partons bras dessus bras dessous au bar. Les garçons découvrent le métro new-yorkais est encore là ça va. Celui qui se plaint du métro parisien n'a jamais pris un express le long de Central Park, faut bien s'accrocher, un vrai panier à salade.
Les garçons sont arrivés vers midi, ceux sont posés à leur appartement. Ils restent jusqu'au quatorze. C'est excellent nous allons passer trois week-end ensemble.
Le barman nous salue et me reconnaît. Depuis mon arrivée, je viens trois fois par semaine, leur cocktail sont à tomber ! Ils sont loin des excentriques américains qui vont jusqu'à fumer les alcools, ça donne une amertume exécrable, bref chacun son palais. Le vieil oncle du barman vient me saluer, nous avions fais quelque pas ensemble un soir, il est adorable. Bien qu'il parle aussi bien l'anglais que sa langue d'origine, ensemble, nous parlons exclusivement espagnol. Iago qui parle parfaitement espagnol lui avoue que c'est mon anniversaire. Du coup Pedro ordonne à son neveu de m'offrir mes boissons et d'hausser la musique.
Voilà comment je me retrouve pendant une bonne demie heure à danser, le vieil homme a de l'endurance ! Les garçons me font des clins d'œil depuis le bar, prennent des photos et filment même quand Pedro se met à chanter pour notre dernière danse. Ils sont tous dingues !
Je laisse les garçons me guider vers le restaurant dans le quartier coréen, à croire que c'est moi qui suis en vacances ! Les garçons ont réservé dans un barbecue coréen, je ne savais même pas que ça existait. L'odeur des viandes saisies nous donne l'eau à la bouche. J'adore la salle, pas besoin de fioritures, les matériaux du mobilier font le travail, bois brut, métal noir et cuivre des tuyaux d'évacuation. L'espace est petit mais très convivial, le barbecue est au centre de la table. Nous nous installons à peine que les garçons regardent derrière moi en souriant.
_ Ah le voilà. dit Gian.
_ Qui ça ? demandé-je en me retournant.
_ L'organisateur. répond Iago.
Ah bon ?! Je regarde dans la même direction et vois Raffaele saluer l'hôtesse. C'est lui qui a tout organisé ? Je le regarde s'avancer et serrer la main des garçons en leur demandant s'ils sont bien installés. Ils leur répondent par l'affirmative et lui posent la même question, à laquelle il répond seulement d'un sourire malicieux. Je ne comprends pas trop leur échange, ça fait déjà trois semaines que nous sommes là. Honnêtement, je ne cherche pas plus loin, mon estomac crie d'envie.
Le repas est excellent, à nous voir manger avec cet appétit vorace, on pourrait croire que nous n'avons rien manger depuis trois jours. Les viandes sont savamment relevées, marinées, c'est vraiment très bon. Nous réchauffons nos œsophages à grandes lampées de soju. Mon Dieu ! J'ai cru que j'allais m'étouffer, je ne suis vraiment pas fan des alcools à base de riz.
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Tant qu'il fait danser mon cœur
Любовные романыLibre, indépendante, enthousiaste, à bientôt trente ans, Adèle souhaite enfin se poser et ça, dans sa ville natale. Au détriment de son cœur d'artichaut, là où se posent ses valises, des liens uniques se créent, c'est comme ça avec elle, elle n'y p...