Tant qu'il fait danser mon cœur

I - 11

_ Madonna Santa, qu'elle est belle cette enfant. soupiré-je en regardant Lili jouer au bord de l'eau avec son grand-père.
_ Elle a de qui tenir. intervient Roman.
Sa remarque lui vaut de sa belle un sourire et un regard qui lui promet des choses inavouables pour les moins de dix-huit ans.
_ Arrêtez ça tout de suite tous les deux, non mais. Votre bonheur est limite indécent.
_ Jalouse ? me demande Elise, un sourire coquin sur les lèvres.
_ Et pas qu'un peu ! dis-je en lui donnant un léger coup d'épaule.
Elle sourit et pose sa tête sur mon épaule, à mon tour, je repose ma tête sur la sienne.
_ Ça viendra tu sais, ça va te tomber dessus sans que tu t'en aperçoives.
_ Tant qu'il est beau, indépendant et riche ça me va.
Roman fait semblant d'être choqué.
_ Non c'est vrai, tu as raison, tant qu'il sait me faire vibrer tout ira bien. ajouté-je.
Elise et moi rions en voyant Roman marquer un temps d'arrêt.
_ Bon les filles je vous laisse à vos projets, moi je file à l'eau.

Amusées, nous regardons Roman s'éloigner, remettre correctement le chapeau de Lili sur sa tête et finir dans l'eau.
J'ai de suite accroché avec lui. Il est top avec Lili, il l'aime comme si c'était sa propre fille. Avant même d'être ensemble il a été présent pour Elise. Ça n'a pas été évident quand le père de la petite a surgit neuf ans après.
Ça fait plus d'un an qu'ils ne se lâchent plus. Leur bonheur est aussi beau qu'il en est même bénéfique pour les gens qui les entourent.
Des deux cousines, j'ai toujours adoré la douceur d'Elise, autant que la bouille capricieuse d'Alexine. Elles me le rendaient bien quand je venais faire du babysitting. La famille VOLKOV est pour la mienne une seconde famille. Ils ont toujours su mener leur affaire a bien en tenant compte du bien-être de leurs employés. Bien que le monde du transport soit extrêmement prenant, ils veillaient à ce que leurs chauffeurs soient à la maison pour les fêtes et anniversaires. Cette politique d'entreprise leur vaut un taux de turnover quasi nul et crée des liens solides entre eux.
Quand j'y ai travaillé deux ans, certes j'aimais ce que je faisais, mais le plus dur a été de leur dire au revoir. Bien que je sache que je les reverrai car ils font parti de mon petit monde, le pot de départ a été chargé d'émotions. Tout comme le moment où je quitte mes amis après une semaine pour rejoindre Milan. Nous nous séparons le sourire aux lèvres et des petits mots pour chacun. Je ne me fais pas trop de soucis pour mes chéries, elles sont entre de bonnes mains avec Roman.

_ Ciao bellezza ! (Salut beauté !)
_ Oh, stai scherzando ? Ma guardati ! Sei bellissima ! (Oh, tu rigoles ? Regardes toi ! Tu es magnifique !) répondis-je à Sofia toute pimpante.
_ Ça fait du bien de te voir ! Mes parents n'ont pas été trop chiants au boulot ?
_ Non, je les voyais que rarement. Par contre si tu pouvais éviter d'écraser autant tes seins sur les miens ça serait génial.
Ma réplique fait sourire le beau brun qui se tient derrière elle. Mon Dieu ! Qu'il ressemble à son frère.
_ Roh, arrêtes, t'adore ça. Adèle je te présente Dezio, mon fiancé, Dezio...
Hein ?! Sofia n'a pas le temps de continuer les présentations.
_ Quoi ? Qu'est-ce que tu as dit ?! demandé-je aussi surprise qu'excitée.
_ Dezio m'a fait sa demande la semaine dernière ! m'apprend la jolie Sofia en me tendant sa main pour admirer son splendide rubis solitaire monté sur un  anneau d'or blanc où sont sertis des diamants.
Je relève la tête vers le jeune homme qui m'adresse un sourire fière et ne lâche pas sa belle des yeux. Oh mon Dieu ! J'attrape la petite tornade dans mes bras et nous sautillons toutes les deux, totalement hystériques.
_ Dis Adèle.
_ Oui ma chérie ?
_ C'est pas toi qui te plaignais de mes seins tout à l'heure ? Parce que là, tu ne me lâches plus.
_ Oh, finalement c'est pas grave. dis-je en relâchant mon étreinte.
Je m'essuie le coin des yeux avant d'embrasser le fiancé.
_ Même sans te connaître j'aurais su que c'était toi. lui dis-je.
_ Je lui ressemble tant que ça ? dit-il d'un air faussement surpris, en parlant de son frère aîné.
_ Oh que oui et c'est pas pour déplaire à la gente féminine. Par contre tu me diras ton secret pour lui avoir passé la bague au doigt.
_ Ah, mais tu as tout dis, c'est un secret. répond-il en me faisant un clin d'œil.
Ah, si son aîné pouvait prendre de la graine de ses frères sur ce plan, ça serait tout aussi bien. Ah, ma petite Léo.
_ Surtout, n'oublie pas, pas un mot aux parents, je leur ai dit qu'on arrivait vendredi. m'apprend Sofia.
_ Oui c'est vrai, mais tu ne m'as pas dis pourquoi au fait ?
_ Oh, tu les connais, ils ne vont pas me lâcher après la nouvelle.
_ Les chiens ne font pas des chats.
Je récolte un petit coup d'épaule tout en sortant de l'aéroport.

Ah la la, ma petite Sofia va se marier ! Je la revois encore en coloc avec ma cousine Aurore. Depuis toute petite ma cousine a toujours voulu faire une coloc avec moi mais étant plus vieille, j'étais déjà avec Paul et nous avions la bougeotte. Du coup, une tornade du nom de Sofia est apparu dans sa vie.

Le soir même, j'en profite pour envoyer un message à Léo :
« Comment as-tu pu garder le secret ? Sofia fiancée !? Même mon mobile a du mal à l'écrire ! Le choc, Dezio est le portrait craché de son frère... Non, j'efface la dernière phrase avant de reprendre. Vivement que j'arrive te botter les fesses. »
« Oui ! C'est génial ! Qui l'eût cru ? Je suis super contente. Toi aussi tu me manques. »