III - 14

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_ Bientôt au complet. m'apprend Chiara.
_ Qui manque-t'il ?
_ Ah ah, tu verras bien. me glisse Léo.
Je regarde notre petit groupe, les filles et Roxane, qui, depuis que Raffaele est arrivé, se tient maintenant à carreaux. Je ne sais pas du tout qui elles ont pu invités à ce petit pot de retour ou de départ à nouveau, bref je ne sais pas trop comment nommer notre petit rassemblement mais ce n'est pas le plus important.
_ Cuanto sei bella ! (Comme tu es belle !) s'exclame une voix sur la droite.
_ Sofia ?!
_ Mia cara. (Ma chérie) dit-elle entre deux bises sonores.
_ Mia bellezza (Ma beauté), je te pensais avec ton futur fi-an-cé. dis-je tout bas avec un sourire malicieux.
_ J'allais pas te louper avant le jour J !
_ Merci d'être là.
_ Pfff, t'as pas besoin ! Oh, je crois que quelqu'un vient d'arriver, je vais saluer tout le monde. dit-elle en allant vers le groupe.
_ Bonsoir. murmure à mon oreille, une voix que je reconnaîtrais entre mille, Paul !
_ Tu es là ?
_ Toujours présent pour la femme de ma vie. dit-il en me serrant fort dans ses bras.
Ses bras et son parfum sont réconfortant, rassurant. Par tous temps, il est et restera ma bouée de sauvetage.
_ Ça fait du bien de te voir. murmuré-je contre son cou.
_ Toi aussi tu m'as manqué Doudoune. dit-il en embrassant ma tempe avant de continuer.
_ Mais je ne crois pas que ça soit l'avis de tout le monde. Je suis littéralement entrain de me faire pulvériser du regard. Pour la peine, reste encore un peu contre moi avant qu'il m'enlève définitivement à toi.
_ Fais pas l'idiot.
_ Tu penses qu'il va me broyer la main ?
_ Fais lui la bise. plaisanté-je.
_ Pour qu'il m'arrache l'oreille ?
_ Allez viens Holyfield, je vais te présenter.

L'échange est cordial, la main de Paul est indemne et ses oreilles sauves.

La soirée se passe divinement bien. Roxane est étonnée de voir à quel point je connais les VALENTINO. Raffaele s'est chargé de lui faire comprendre que pour des raisons strictement professionnelles nous continuerons à taire notre entente personnelle. Le message est très bien passé, Roxane, certainement avec deux bulles de trop dans le gosier, m'a demandé un peu trop fort quelque chose qu'elle regretta rapidement.
_ Mais alors, ne me dis pas que Flavio VALENTINO sait que je mate son parfait petit cul ?
Oh mon Dieu, j'ai failli recracher dans mon verre.
Chiara a dissipé la gêne de la tablée en pouffant de rire, ce qui bien sûr a interpellé Roxane qui du coup s'est rendue compte d'avoir parlé trop fort.
_ Maintenant il risque de le savoir. lui dis-je.
_ Oh non pitié, c'est extrêmement gênant.
_ Roxane, ne t'inquiètes pas, je pense que tout l'étage le regarde, tu sais. dit blondinette.
_ Non, pas Adèle. répond Roxane au tac au tac.
_ Pas étonnant, elle préfère les bruns. révèle Paul en me faisant un clin d'œil.
Beurk ! Ça y est, j'ai recraché dans mon verre.
_ Surtout si ils sont grands. ajoute Léo un sourire en coin.
Droite, gauche, je cherche un échappatoire.
_ Et avec de belles épaules. surenchère Sofia en me faisant un grand sourire hypocrite.
Venez me sauver ! Je meurs...
_ Ah tout s'explique alors. dit Roxane comme si elle voyait où mes amis voulaient en venir.
_ Ah ah ah, je reviens, je vais commander les cafés. dis-je en m'enfuyant le plus dignement possible.
Le temps que ça soit prêt, j'en profite pour souffler un peu dehors.
Mes amis sont fous ! Si Roxane n'a pas encore fait le rapprochement, Chiara, elle, a du le faire et ne parlons pas de...
_ Passe la nuit avec moi.
Nom d'une pipe ! Il a fallut qu'il vienne jusque là.
_ Je t'attendrai. rajoute Raffaele avant de rentrer dans le bar.

_ Tiens tiens, on dirait bien que tu ne vas pas dormir avec moi sur le canapé. dit malicieusement Paul.
_ Tu m'en vois fortement désolée. dis-je en paraissant exagérément peinée.
_ Ça m'aurait rappelé des souvenirs.
_ Oui, notre premier studio.
_ Allez, viens là avant de t'échapper en douce. dit-il en tapant sur ses genoux.
_ Les filles se sont endormies comme des souches. dis-je à m'asseyant contre lui.
_ Tu m'étonnes, elles en tenaient une bonne.
_ Oui, mais pas autant que Roxane. dis-je en souriant.
_ C'est sûr. Il a l'air sérieux. dit-il d'un ton grave.
_ Il est très pro.
_ Je parlais vis à vis de toi.
_ Hum. Je rapporte les chocolatines pour onze heures.
_ Ok. Passe une bonne nuit.
_ Fais de beaux rêves, à demain. dis-je avant de lui faire une bise.

Je peux compter sur Paul pour continuer notre discussion demain, je ne passerai pas entre les mailles du filet.

Punaise !
En plus d'avoir l'impression d'aller aux bureaux, j'ai cru voir Katrina au coin de la rue ! Comme une imbécile je me suis couchée sur la banquette arrière du taxi, mais quelle cruche, le chauffeur a cru que je vomissais. Ça fait une semaine que j'ai l'impression d'être épiée, surveillée. J'ai l'impression qu'elle attend le moment opportun pour me sauter dessus ongles aiguisés en avant. Pourtant, à plus de deux heures du matin, je suis bien au dernier étage d'un immeuble de la Défense, le doigt sur la sonnette.
« Tu t'es faite désirer. », ceux sont les seuls mots que Raffaele a prononcé avant de me tirer dans son penthouse et de coller sa bouche à la mienne.
Pfft, Katrina disparue...

Nous n'avons pas pris le temps d'atteindre la chambre, seulement la table du salon et ce n'est pas pour me déplaire.

Maintenant, enfin nus, l'un contre l'autre dans ses draps, nos mains cherchent à éveiller des plaisirs plus délicats mais tout aussi puissants.

Un bruit me dérange, encore un, puis un autre finit par me réveiller. Mes yeux s'ouvrent sur une silhouette de dos, de toute beauté. Nu, l'appareil à la main, Raffaele sort sur sa terrasse dans l'aube naissante. Je passe le premier vêtement que j'attrape et rejoins mon hôte. Quelle fraîcheur ! Heureusement qu'il n'y pas de vent. Les lueurs de l'aube commencent à blanchir l'horizon. Jamais je n'aurais pensé que voir le soleil se lever sur les immeubles miroitant de La Défense pouvait être beau.
_ Approche. me demande Raffaele assis sur le large sofa.
Debout, devant lui, entre ses jambes, il fronce les sourcils et tire sur le tissu afin de me rapprocher. Maintenant à califourchon sur lui, le front déplissé, il a l'air satisfait.
_ Cette chemise te vas très bien mais elle est de trop. dit-il en passant les doigts sur mes épaules tout en faisant glisser le tissu sur ma peau.
_ Je ne voulais pas te distraire.
_ Me distraire ? Tu fais bien plus. susurre-t'il contre ma clavicule.

Par l'effleurement de ses doigts, ma peau a frissonné de plaisir. De ses lèvres sur ma poitrine, mon corps vibrait pour lui. Enfin, quand son souffle a caressé ma bouche, il m'a possédé, langoureusement, douloureusement.

A nouveau, j'aurais voulu pouvoir m'endormir contre lui mais le sommeil ne vint pas, pas cette fois.
Pour la première fois, j'ai attendu qu'il s'endorme. Tout en m'habillant, je l'ai regardé dormir puis une dernière fois avant de quitter la pièce pour finalement partir sans me retourner.

Tant qu'il fait danser mon cœur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant