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Je me précipitais vers elle et me laissais tomber à genou à ses côtés. Un vide immense m'envahit. Pourquoi ? Comment ? L'affolement et la panique commençaient à me gagner mais je me rappelais alors tout ces cours de secourismes auxquels j'avais assisté. Je pouvais la sauver.

- Chloé ? Tu m'entends ? Si tu m'entends, sers-moi la main, dis-je tout en saisissant la main de mon amie d'une main et en plaçant deux doigts au niveau de sa jugulaire de l'autre.

Rien. Pas de murmure, gémissement ou même une minuscule pression sur mes doigts. Les larmes me montèrent aux yeux tandis que je me concentrais sur le pouls inexistant de mon amie. Je devais surement mal le prendre, ça devait être l'anxiété : elle DEVAIT avoir du pouls !

- Chloé, reste avec moi... murmurais-je à mon amie de toujours. Lentement, je me redressais et commençais un massage cardiaque en y mettant toute l'énergie que je possédais. Un... Deux... Trois... Quatre... Et un... Deux...
Je ne comptais plus le nombre de fois où mes mains vinrent presser son torse ni le nombre de fois où je soufflais désespérément de l'air dans sa bouche en espérant une réaction. Je n'avais qu'une seule idée en tête : continuer.

Continuer jusqu'à ce qu'elle puisse enfin tousser, se redresser légèrement, ouvrir un œil et plonger son regard bleu profond dans le mien. Continuer jusqu'à ce que son cœur recommence sa danse répétitive qu'il répétait encore et encore depuis 24 années maintenant. Continuer jusqu'à ce que sa poitrine se soulève à nouveau et que son souffle vienne faire virevolter ses mèches blondes autour de son visage. Continuer jusqu'à ce qu'enfin, elle puisse me sourire à nouveau. De son sourire... De son magnifique sourire...

C'était dans une brume épaisse que j'entendis les sirènes retentir au loin, puis plus près, et encore plus près. Ce fut plus comme si ça avait été dans un film que je regardais les pompiers emmener son corps dans une ambulance. Ce fut comme si je regardais de l'extérieur le désespoir de cette jeune fille en pleur entre les bras d'un secouriste, cette jeune fille qui n'était pas moi, mais une autre. Ce fut comme ci c'était à une autre personne que s'adressèrent les officiers de police. Et pourtant... cette jeune fille en proie à un anéantissement absolu, c'était bien moi.

*

Elle prit une grande inspiration et elle souffla. Les flammes des bougies devant elle vacillèrent puis s'éteignirent une à une. Je fus la première à taper des mains, du plus fort que je pouvais, et bientôt, un applaudissement général retenti dans le petit jardin.

Elle nous regarda en souriant et sa mère s'approcha pour retirer les bougies du gâteau et je m'approchais pour l'aider.

- Bravo ma chérie, tu as 8 ans maintenant, tu es une grande et belle fille, lui murmura-t-elle à l'oreille en la serrant dans ses bras.

Elle se tortilla en grimaçant pour se dégager de l'étreinte maternelle.

Je fus la première à lui donner mon cadeau, soigneusement emballé dans du papier bleu, sa couleur préférée.

Elle m'adressa un grand sourire innocent où il manquait une dent. Des mèches d'un blond éclatant virevoltaient, portées par le vent, autour de son visage d'ange.

*

- Et donc la dernière fois que vous l'aviez vu, c'était ?

- Mardi soir, j'ai dormi chez elle et quand je me suis réveillée le lendemain, elle n'était plus là.

L'officier de police hocha la tête et griffona quelques mots sur son carnet avant de reporter de nouveau son regard sur moi.

- Et vous n'avez pas eu de ses nouvelles avant que vous ne la retrouviez après l'explosion ?

J'inspirais profondément pour refouler les larmes qui me montèrent aux yeux à la simple évocation de cette scène. Chloé. Le sang. Le froid. Le silence.

- Je... Je supposais qu'elle était là mais je n'en étais pas sûre donc après la... l'explosion, je suis allé la chercher et je l'ai... trouvée... inconsciente et...

- Bien bien bien, marmonna l'homme en face de moi.

Je le remerciais intérieurement du fait qu'il m'ai coupée. C'était beaucoup trop douloureux et je peinais déjà à rester ici à répondre à des questions que la vie de Chloé était en jeu. Maintenant, c'était à moi de poser les questions.

- Excusez-moi, est-ce que vous avez des nouvelles de Chloé ? Sur... son état ? Il a évolué ?

- Normalement, je ne devrais pas vous répondre...

- S'il vous plait. Je dois savoir. Elle compte énormément pour moi.

- Et bien, en vérité, nous n'en savons trop rien. Elle a directement été envoyé au bloc opératoire à son arrivé à l'hôpital mais depuis, aucune nouvelle... Mais ne vous inquiétez pas : une absence de nouvelles n'est pas forcément synonyme de mauvaises nouvelles. Heureusement que vous étiez là, votre massage cardiaque lui a sûrement sauvé la vie. Au moins, nous aurons eu de la chance sur ce coup là, elle a été la seule victime de cet accident.

Je réfléchis quelques instants avant de me lancer :

- Accident ?

- Ecoutez, je vous en ai déjà assez dit pour le moment, grommela l'officier.

- Non, vous écoutez moi ! Ce qui est arrivé à mon amie me concerne, et sûrement plus que vous : elle est entre la vie et la mort à cause de votre « accident ». De plus, j'ai également fallis être gravement blessé moi aussi donc je pense que je mérite au MINIMUM de savoir ce qu'il s'est passé !

Sans m'en rendre compte, je m'étais redressée et avais fait un pas en avant. Je ne sais pas si ce fut mon attitude, mes paroles ou les deux, mais le policiers se décida finalement à me dire la vérité.

- A vrai dire, ce n'était pas un « accident »...

- Sans blague.

Il me décocha un regard noir mais continua néanmoins.

- En vérité, il s'agissait plutôt d'un attentat-

- Un attentat ? Contre Chloé ???

- Mais laissez-moi finir bon sang ! Bien sûr que non pas contre votre amie, sauf s'il y a une raison qui vous laisse à penser le contraire ?

- Non, bien sûr que non !

- Bien ! Des traces d'une bombe ont été relevées dans le laboratoire et nos experts pensent à un défaut de fabrication : la bombe n'aurait pas explosé au moment voulu. Sinon, quel intérêt de blesser une jeune étudiante et détruire une infime partie du laboratoire du MIT ? D'autant plus que personne ne s'est manifesté pour revendiquer quoi que ce soit... Il restait donc à déterminer quand la bombe aurait dû exploser mais ça, nous pensons avoir trouvé la réponse.

- Et ?

- Quelle personne dans un passé ou un futur récent se serait trouvée dans ce laboratoire et aurait un intérêt pour un quelconque individu à être morte ou grièvement blessée ? Une personne suffisamment connue pour que l'attentat ai une répercussion mondiale importante et une grande couverture médiatique ?

- ...

- Aucune idée ?

- ... Tony... Tony Stark...

- Bravo, vous êtes déductive.

Tout se mélangeait dans ma tête. Quoi ? On avait posé une bombe dans le laboratoire de Chloé pour tuer Tony Stark ? Pourquoi cet endroit ? Pourquoi ce moment ? Je fis part de mes interrogations à l'officier.

- Et bien, tout compte fait, le campus d'une école, même s'il s'agit du MIT, est plutôt facile d'accès, donc mettre en place un dispositif était simple. De plus, Mr. Stark était ici sous moindre protection, dans un lieu que ni lui ni son garde du corps ne connaissaient donc...

- Je ne comprends toujours pas... Qui voudrait sa mort et pourquoi ?

- Alors la fillette, je donnerais beaucoup pour avoir la réponse à ces questions !

***
Chapitre un peu triste, je vous l'accorde mais bon... ça vous a plut quand même ? 😁🤷‍♀️

COMA ~ Marvel [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant