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J'étais assise au sommet de mon immeuble, face à la ville, comme ça m'arrivait si souvent maintenant. Cela faisait désormais une semaine. Une semaine depuis l'accident de Chloé. Une semaine depuis mon enlèvement. Une semaine depuis la disparition de mes parents.

Je tentais de reprendre une vie normale. Mais chaque élément de cette nouvelle vie me rappelait tout ce qui n'allait pas. Les inconnus qui m'arrêtaient dans la rue pour me demander si j'étais la fille kidnappée. Le numéro de Happy Hogan dans mes contacts. Toutes les fois où je me suis perdue dans mon nouveau quartier. L'absence de notifications des habituels messages sarcastiques de mon amie. Ma boîte mail vide de tout mails accompagnés de petits mots et signés par « bisous chérie ». Les murs de ma chambre dépourvus de photos, comme si tous les bons souvenirs avec ces personnes, maintenant inaccessibles, avaient disparus.

J'essayais de mon convaincre du mieux que je pouvais que la police faisait tout ce qui était en son pouvoir pour retrouver mes parents et que les médecins faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour sauver Chloé.

J'étais passé la voir une fois. Mais ce fut trop dur de voir son visage autrefois toujours animé d'un sourire ou d'une grimace désormais impassible et figé.

Je ne suivais plus les cours, ne parlais plus à personne, restais des heures assises sur le toit de l'immeuble, le regard fixé à l'horizon et mes pensées tournées vers les êtres qui m'étaient chers. Le karaté ne me changeait même plus les idées, j'avais arrêté d'y aller.

Certains diraient qu'il s'agissait d'une dépression. Moi, je dirais juste qu'il s'agissait du début d'une longue répétition de journées sans intérêt.

J'étais dans une de ces phases quand une ombre atterrit sur mon toit. C'était pas possible, on était tranquille nulle part ! Je me retournais pour voir quel oiseau s'était malencontreusement écrasé quand je constatais que la forme allongée au sol était beaucoup trop grande pour être celle d'un oiseau. Ou même d'un chat d'ailleurs.

C'était un homme. Je vis son visage tandis qu'il se relevait souplement. C'était un jeune homme même. En me voyant, il eu un air surpris puis haussa les épaules comme si ma présence lui importait peu, il prit son élan, traversa le toit à toute allure, passa à côté de moi et sauta dans le vide.

Il était fou ! Je me relevais en sursaut pour regarder où il avait atterrit juste à temps pour le voir achever une roulade et recommencer à courir de plus belle sur un autre toit. Sautant agilement de d'immeubles en immeubles, il disparut rapidement dans la lumière orangée du soleil couchant.

Je poussais un soupir soulagé. Un adepte du parkours ! C'était vraiment une passion que je ne comprenais pas : qui voudrait risquer sa vie ainsi pour rien ? A tout moment, il pouvait tomber et... ba... mourir !

Je redescendais jusque mon appartement par l'escalier de secours, tournait la clef dans la serrure, poussait ma porte et marqua un temps d'arrêt devant la lettre posée sur ma table basse, bien en évidence. Elle n'y était pas quand j'étais partie.

Je la saisis avec précaution comme si elle risquait de m'exploser à la figure et la fixais quelques secondes, hésitant à l'ouvrir. Si elle était là, c'est que quelqu'un était entré dans mon appartement... Immédiatement, je me mis sur mes gardes, l'oreille aux aguets, mon cœur battant à la chamade dans ma poitrine. Je ne voulais pas ENCORE être attrapée par cette association de types légués contre Stark !

J'entrepris de faire un tour de mon appartement d'un air nonchalant au cas où je serais observée. Je commençais à devenir parano maintenant... Après avoir fait le tour de chaque pièce, je dus me rendre à l'évidence : j'étais seule.

Je vérifiais ensuite les fenêtres et la porte d'entrée. Rien n'avait été forcé et je me rappelais très bien avoir fermé chaque fenêtre. En même temps, qui laissait une fenêtre ouverte en hiver ? Et je me souvenais avoir utilisé ma clef pour entrer, donc j'avais bien fermé la porte...

Je me résolu donc à m'assoir sur mon canapé, la lettre sur mes genoux. Bon, je faisais quoi ? Après tout, ça ne me coutait rien de l'ouvrir... Et peut-être que j'aurais l'explication de sa présence ici, car mis à part de pouvoir traverser les murs, je ne voyais pas comment elle avait pu atterrir ici.

Je pris une inspiration et ouvrit l'enveloppe vierge. Elle était vide.

Je la retournais en tout sens et un petit coupon en sortit enfin. Il virevolta autour de moi et quand je l'attrapais enfin pour le déchiffrer, ce que j'y lus me coupa le souffle.

Non ! C'était quoi cette merde encore ?

Je relisais une nouvelle fois les 6 petits mots griffonnés sur le morceau de papier.

6h00 : en bas de l'immeuble.

Mes mains tremblotaient légèrement. Devais-je suivre ces indications ? Ça pouvait être un piège. Pourquoi 6h00 ? Pourquoi en bas de mon immeuble ? Pourquoi une lettre ? Et je ne savais toujours pas comment elle était arrivée chez moi alors que tout était fermé. Mais surtout, une question me taraudait plus que toutes celles-ci.

C'était qui, BORDEL ?

***

Beaaaaaucoup trop cours, je sais 😖
Desolééé ! N'hésitez surtout pas à laisser un commentaire : j'adore les lire ! ❤

COMA ~ Marvel [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant