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Je lui jetais un énième coup d'œil stressé et elle me le rendit. Je remarquais que le professeur me dévisageait et je baissais mon visage vers la table en bois. J'attendis dans le stress et l'impatience, et une feuille blanche glissa enfin sur ma table.

Je la fixais de longues minutes avant que la voix sèche du professeur ne nous autorise à la retourner. Je parcouru rapidement le sujet des yeux : fonction affine, Pythagore, factorisation.

Je poussais un soupir de soulagement : il n'y avait que des thèmes que j'avais bien révisé. Je jetais à nouveau un regard sur ma gauche et vis le visage de mon amie baissée sur sa copie, concentrée à lire soigneusement chaque consigne. Elle du sentir mon regard car elle leva les yeux vers moi et m'adressa un grand sourire. On avait révisé ensemble : elle aussi connaissait très bien tous ses cours.

Je levais le pouce en signe de victoire, mais déjà, elle s'était replongée dans sa copie. Elle tapotait légèrement du pied par terre : elle était un peu stressée, comme nous tous dans cette salle. Mais elle allait réussir et rendre une copie géniale, comme à chaque fois.

J'en étais persuadée.

*

Je ne vis pas l'ombre arriver derrière moi et je me sentis partir en arrière sans avoir eu le temps de ne bouger ne serait-ce que le petit doigt. J'eu cependant le réflexe de tourner sur moi-même avant que mon dos ne heurte le sol. Je me relevais d'une roulade en avant et faisait volte face pour voir mon assaillant mais je ne le vis pas : il n'y avait personne.

Je me mis automatiquement en garde, un point serré sous le menton, mon avant-bras protégeant mon abdomen, mes appuis solidement plantés dans le sol, les yeux aux aguets, m'attendant à tout instant à une attaque.

Mon agresseur surgit sur mon flanc droit et je lui décochais un coup de pied circulaire qu'il esquiva souplement avant de saisir ma jambe encore levée pour y appliquer une torsion. Je grimaçais de douleur et puisa dans toutes mes forces pour lever mon autre jambe, me retrouvant temporairement sans appuis au sol. J'envoyais mon talon au niveau de l'arrière des genoux de mon attaquant qui flanchât aussitôt et me lâcha la jambe. J'atterris sur mes deux pieds tant bien que mal et esquivais de justesse un coup de poing au visage. Il ne fatiguait donc jamais ?

Je me baissais pour éviter le suivant et en profita pour tenter une balayette au sol, percutant les chevilles de mon assaillant avec mon pied. Il ne fut même pas déstabilisé, je n'avais pas dû assener le coup au bon endroit... Je roulais en avant aussi bien pour esquiver le coup de pied que pour m'éloigner de mon adversaire, et je me redressais vivement dans son dos. En une seconde, j'avais passé mon avant-bras autour de son coup et le tenais fermement contre moi. Je souriais, heureuse d'avoir réussi à l'immobiliser.

Cependant, le soulagement fut de courte durée quand mon adversaire se renversa en arrière, ramenant ses jambes à la verticale, puis derrière moi. Sans que je comprenne ce qu'il m'arriva, je fus plaquée le dos au sol, incapable de bouger, à peine de respirer. Mon bras était dans une position que j'ignorais qu'il pouvait prendre, maintenu dans cette posture par une main ferme. Je tentais quelques mouvements avant de me rendre à l'évidence : je ne pouvais pas bouger...

Je soupirais et tapotais le sol de ma main libre. Aussitôt, je fus à nouveau maitresse de mes mouvements et je tentais de reprendre le contrôle de ma respiration saccadée, tandis que mon adversaire me toisait de tout son haut, à peine essoufflée ou transpirante.

- Tu gagnes en vitesse mais tu te laisses toujours trop facilement surprendre.

Je hochais la tête de haut en bas, incapable de prononcer un mot. Natasha poursuivit :

COMA ~ Marvel [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant