COMA ~ Marvel [Terminé]

13

C'était les parents de Chloé.

Pourquoi avaient-ils laissé leur fille seule ? Il y avait un problème ?

Pourquoi mes parents n'étaient pas venus voir leur propre fille après un kidnapping ? Il y avait sûrement un problème...

Et puis j'ai vu les larmes sur leur visage, leur air désespéré et je sus. Il y avait un problème.

Ils étaient comme ma deuxième famille mais à ce moment là, personne n'aurait pu remplacer la présence de mes parents. Personne.

Je tombais néanmoins dans leur bras. Leur disant que j'allais bien et que tout irais bien maintenant. Mais je ne croyais ni à l'un ni à l'autre une seule seconde. Je voyais qu'ils voulaient me dire quelque chose, qu'ils hésitaient. Mais j'insistais, je voulais savoir ! Pourquoi mes parents n'étaient pas là ?

Et la nouvelle arriva. Dure, froide, violente.

Ils avaient disparus.

En même temps que moi.

POUF.

Plus de famille Erick.

Moi j'avais été sauvé.

Qui allait les sauver eux ?

Il fallait que je fasse quelque chose.

Il fallait que QUELQU'UN fasse quelque chose.

Un vide immense se faisait en moi. L'anéantissement me submergeait. Chloé, moi et maintenant mes parents. C'était trop ! Trop pour moi. Trop pour tout.

Je m'éloignais peu à peu du monde qui m'entourait. Je voyais flou. J'entendais les bruits de façon assourdie. Je plongeais dans une brume épaisse.

Les parents de Chloé me demandèrent si je voulais venir avec eux. Mais je voulais être seule. Je n'avais nulle part où aller. Mon appartement était détruit. J'étais toujours dans mon survêtement sale donc sortir était improbable. Je restais donc sur une chaise dans un couloir annexe du hall. Je ne sais pas combien de temps j'y restais à me morfondre. A me demander ce que j'avais raté dans ma vie ou fait pour mériter ça.

Des employés passaient devant moi sans me voir. La lumière du soleil fut progressivement remplacée par celle des lampes.

- Excusez-moi ! Mademoiselle !

Je fis un effort qui me sembla insurmontable pour sortir de ma torpeur et reprendre pied dans la vie réelle. Si dure. Si horrible.

- On ferme le bâtiment au public, veuillez sortir s'il vous plait.

Je regardais l'agent de sécurité, perdue.

- Qu... Quoi ?

Ce devait-être les premiers mots que j'avais prononcés depuis plusieurs heures.

- On ferme ! répéta-t-il d'une voix froide et lassée.

- Mais... Je...

Je ne savais pas comment finir ma phrase. « Je n'ai nulle part où aller » sonnait un peu trop SDF ou fille paumée mais reflétait pourtant au mieux ma situation. Il ne me laissa pas d'avantage de temps pour réfléchir. Il m'empoigna le bras et commença à me trainer jusqu'à la porte de sortie à travers le hall désert.

- Non... S'il vous plait...

Je n'avais plus la force de lutter. Plus la force de me battre. Et pourtant, je ne voulais pas franchir cette porte. Derrière cette porte, je n'étais rien, je n'avais personne. Ici aussi ceci-dit. Mais je ne cherchais plus à comprendre la logique de ma pensée. Je ne voulais pas sortir. Point. Il caillait dehors et je n'avais presque rien sur moi. J'en fis la remarque au type de la sécurité qui me répondit en grommelant que ce n'était pas son problème.