COMA ~ Marvel [Terminé]

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Donc, courir n'était pas une option. Grimper non plus : il n'y avait aucune branche plus basse que celle au-dessus de ma tête. Maudis soit ces sapins géants ! Qu'est-ce qui faisait peur aux loups ? Aller Hannah, y'a forcément un truc ! Pas le bruit, pas la lumière, mais... Le feu ! Tous les animaux ont peur du feu ! Je cherchais fébrilement un briquet dans mon sac, sans quitter des yeux les regards fluorescents qui me fixaient. J'en comptais cinq. Cinq, c'était trop pour que je puisse les mettre KO à main nu si ils décidaient de passer à l'attaque, d'autant plus que je m'étais entrainée toute ma vie sur des humains et jamais sur autre chose.

Je ramassais un rameau au sol et y mettais le feu. Une lumière orangée créa un cercle autour de moi et je pus voir des ombres furtives reculer en dehors de celui-ci. Ça marchait ! Mais la branche était trempée et le flambeau ne dura pas longtemps, j'en ramassais un autre et y mettais à nouveau le feu avec mon briquet. Il me glissa des mains et commença à glisser sur le terrain boueux.

- M*rde ! Non !

Je me précipitais pour le ramasser, ma branche enflammée à la main. Il avait disparut parmi les feuilles mortes. Je me baissais et commençais à soulever branches et feuillages à la recherche de la petite forme caractéristique grise. Il ne pouvait pas avoir disparu comme ça ! Il était forcément là !

Un craquement derrière moi me fit me retourner brusquement et je me retrouvai face à un loup énorme. Son poil gris, presque noir, était hérissée, et tout dans sa position indiquait la menace, que ce soit ses mâchoires en avant ou son grondement sourd. Je me mis à faire de grands gestes avec mon flambeau dans sa direction en criant en même temps :

- Je ne suis pas une proie. Dégage ! Toi et tes potes, dégagez tous et laissez moi ! Je ne suis PAS à bouffer !!!

Il ne recula que de quelques mètres et resta à distance respectueuse de moi, sans toutefois fuir. Ils m'encerclaient, ils étaient partout. Et le plus horrible, c'était qu'ils attendaient. Ils attendaient que je lâche prise, que le feu s'éteigne. Et alors, ils attaqueront.

Je levais la tête vers la flamme qui faiblissait à une vitesse folle, et mon regard passa des yeux verts qui se détachaient des ombres à la petite lumière dansante au bout de ma branche. Il n'y avait plus qu'une seule option. Elle me répugnait. Mais je voulais survivre.

Je tendis mes doigts à ma hanche, saisis la crosse du pistolet à pleine main, dégaina lentement, pointa la canon vers le ciel, retirais la sécurité et pressais la détente. BAM ! Un coup sourd partit, résonnant dans toute la forêt. Je n'avais pas lâché les loups du regard : ils avaient légèrement sursautés, mais n'étaient pas partis.

Je réitérais mon action, sans plus de succès. Ils ne bougèrent même pas. La flamme commençait à vaciller. Les larmes me montèrent aux yeux. Je ne voulais pas le faire. Pourquoi la vie était-elle si cruelle ? Je descendais mon bras droit à l'horizontal, et pointais le canon sur une des ombres. Je visais entre les deux yeux verts, pleins de vie et de liberté, mais aussi de soif de sang. Les larmes coulaient sur mes joues. Qu'est ce que j'allais faire ? Qu'est ce que j'allais faire ? HANNAH ! Tu faisais quoi ?

Je détournais la tête, le doigt sur la détente, puis prenais une grande inspiration. Je fis face à l'animal que je m'apprêtais à abattre et plantais mes yeux dans les siens.

- Désolé, murmurais-je.

Au moment oú la flamme s'éteignit, le coup partit. J'entendis un glapissement, des gémissements, puis une galopade effrénée dont les bruits de course s'éloignaient. Ils partaient. Ils fuyaient. J'avais réussi.

Je rallumais ma torche et fis quelques pas en avant. Est-ce que je voulais vraiment voir ? Non. Mais je me devais de le faire. J'avais peut-être ôté la vie à ce loup, il méritait bien ça.