Chapitre 25

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PDV Max

Lundi matin, je suis de mauvaise humeur. Il fait chaud comme en enfer dehors, et ma sœur aînée est en train de faire beaucoup de bruit pour convaincre maman de revenir à Leeds. Et puis le bureau de Will a une plus belle vue que le mien.

-Tu es en putain de branleur, dis-je en plantant mon couteau dans mon poulet.

Will se met à rire en enfournant une bouchée.

-C'est encore à cause de la vue de ma fenêtre?

-Tu mange comme un cochon.

Je pointe ma fourchette vers son visage, à peine capable de comprendre ce qu'il dit, une aubergine à la sauce piquante dans la bouche.

-Rappelle-moi encore comment tu t'es débrouillé pour ce bureau?

-Tu était en retard pour la visite. J'ai mis ma plaque sur la porte. Et voilà.

C'est vrai. C'était la première fois, depuis mon arrivée à New-York, que j'avais baisé une fille chez elle, et comme je m'y attendais, elle m'avait piégé. Je préfère normalement baiser chez moi où je peux toujours dire que ma mère va passer ou que je dois partir quelque part. Chez elle, une femme, ça fait du thé et ça m'invite à passer la nuit.

Je ne suis pas un vrai connard. Je suis aussi ouvert à l'idée d'avoir une relation que m'importe qui. Je n'avais juste pas encore rencontré une femme qui me donnait envie de quitter mon lit si confortable. Les femmes que je rencontre se présentent toutes à moi en sachant qui je suis et ce qu'elles attendent de moi. Pour une si grande ville, j'ai parfois l'impression que New-York est minuscule.

Je regarde par la fenêtre, la vue est fantastique, quel enculé, ce Will, et je pense à Sara. Elle est ma distraction par défaut, c'est derniers temps. C'est une véritable mystère, cette fille. Si une femme veut qu'un home pense à elle constamment,elle n'a qu'à lui dire qu'il ne la baisera qu'une fois par semaine et vlan, adieu la concentration.

Et maintenant, je me demande, si elle me proposait de passer la nuit avec elle, qu'est-ce que je dirais?

J'ai baisé des dizaine de femmes depuis que je suis arrivé aux Etat-Unis, mais depuis peu, je n'arrive plus à m'en souvenir en détail. Chaque fois que je pense au sexe, c'est Sara que je vois. Elle est douce et dévergondée. Et elle me laisse tout faire. Je n'ai jamais rencontré de femme si paradoxalement secrète et ouverte.

-J'ai rencontré une fille, mec.

Will balance ses baguette chinoise dans l'emballage blanc.

-Et tu vas m'en parler maintenant?

-Aie. Peut-être.

-Tu la vois depuis un moment, non ?

-Quelque semaines, ouais.

-Seulement elle?

J'acquiesce.

-C'est un putain de bon coup. C'est bien aussi parce qu'elle m'a demandé de ne pas coucher avec d'autre femmes.

Will fait une tête "Oh putain" Je l'ignore.

-Mais elle est différente. Il y a quelque chose en elle.

Je me gratte le menton en regardant par la fenêtre. Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi aujourd'hui? Je n'arrive pas à la sortir de ma tête

-Est-ce que je la connais ?

-Je ne crois pas.

J'essaie de me rappeler si Will a rencontré Sara au gala ou non. J'ai passé le reste de la soirée avec lui après l'avoir quitter en train de remettre sa robe et de se rafraîchir. Je ne pense pas les avoir vue se parler.

-Donc tu ne compte pas me dire qui c'est. (Will, en se penchant en arrière sur sa chaise.) Elle t'a volé ton cœur, jeune homme?

-Ta gueule. (J'attrape un sac en plastique où j'entasse toutes les boîte vide.) Elle me plaît. Mais c'est juste un plan cul pour l'instant. Accord mutuel.

-Ce qui n'est pas plus mal. Ce n'est pas une croqueuse de diamants, au moins?

-Est-ce que je suis con de penser que c'est bizarre? Elle n'en veut pas plus. Et même si moi je voulais passer à autre chose, je pense que ça la ferait fuir. Elle est terrifiée à l'idée d'apparaître en public avec moi. Est-ce que tu penses que je l'aime autant parce qu'elle ne s'intéresse qu'à ma putain de bite?

Et comme à chaque fois que je pense à Sara, j'imagine le dénouement de nos relations.

Will sifflote.

-Elle a l'air fantastique. Mais je n'arrive pas à imaginer. Avec cette petite chose =, tu ne seras jamais la moitié de l'homme qu'est ta mère.

-Est-ce que tu viens d'insulter Brigid ? Tu es un enculé!

Il hausse les épaules et casse un fortune cookie en deux.

-Tu t'assois pour pisser, toi, hein?

-Non. Je n'aime pas mouiller ma bite.

-Will, ta seule manière de donner du plaisir à une femme, c'est de lui tendre ta carte de crédit.

Et quelque part, dans le flot d'insultes qui suit, Will m'aide à oublier d'agir comme un pathétique connard et j'arrête de m'inquiéter de l'effet de Sara sur ma capacité à raisonner.


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