Chapitre 17

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PDV de Sara

Stella&Summer occupe la moitié du soixante-douzième étages du GE building, l'un des gratte-ciel les plus emblématiques de la ville. Même moi, je suis capable de le reconnaître à plusieurs blocs de distance. C'est bien peu d'espace pour une entreprise si connue dans l'univers du capital-risque. Mais, au fond, une société dont l'activité consiste en gros à lever des fonds pour les réinvestir ne requiert pas beaucoup de personnel, Max, Will, quelques jeunes cadres et des surdoués en mathématiques.

Mon cur bat si fort que je dois prendre dix grandes inspirations avant de me ruer dans les toilettes, juste devant leurs bureaux, pour me reprendre.

Je vérifie sous les portes qu'il n'y a personne et je me regarde droit dans le miroir. "Si tu veux continuer ton petit jeu avec lui, tu dois réaliser trois choses, Sara. Un: il veut la même chose que toi. Du sexe, pas d'attaches. Tu ne lui dois rien d'autre. Deux: n'aie pas peur de demander ce que tu veux. Et trois... Je me redresse, encore une longue inspiration: Sois jeune. Amuse-toi. Oublie tout le reste."

De retour dans le hall, les portes de verre de Stella&Summer s'ouvrent automatiquement à mon approche. Une réceptionniste d'un certains âge m'accueille avec un large sourire.

-Je souhaiterais voir Max Stella, s'il vous plaît, dis-je en lui souriant en retour. Ses yeux me sont familiers, ses sourcils également. Mes yeux tombent sur son nom, épinglé sur son pull: BRIGID STELLA.

Merde alors, est-ce que sa mère, travaille comme réceptionniste?

-Avez-vous rendez-vous, ma chère?

Son accent ressemble terriblement au sien. Je fixe à nouveau mon attention sur son visage.

-En fait, non. J'espérais pouvoir le voir rien qu'une minute.

-Quel est votre nom?

-Sara Dillon.

Elle sourit, mais sans avoir l'air de me connaître, dieu merci, elle regarde son ordinateur et acquiesce avant de décrocher le téléphone.

-J'ai devant moi une certaine Sara Dillon qui voudrait te parler. ( Elle écoute trois seconde et dit) Bien.

Elle raccroche en hochant la tête.

-Tout droit au fond du couloir puis à gauche. Son bureau et au bout.

Je la remercie. Je suis ses indications et je vois bientôt Max qui se tient dans l'embrassure de sa porte, appuyé sur la chambranle, un sourire satisfait sur les lèvres. Je m'arrête à un mètre de lui.

Je murmure.

-Remets-toi...

Il éclate de rire, pivote sur ces talons et entre dans son bureau.

Je l'accompagne à l'intérieur en fermant la porte derrière moi.

-Je ne suis pas là pour ce que tu penses. (Je fais une pause, et après réflexion, je réponds) Ok, peut-être que je suis là pour ce que tu penses mais pas aujourd'hui ici, alors que ta mère est juste a côté! Oh mon dieu, mais qui engage sa mère comme réceptionniste?

Il rit toujours, sa putain de fossette creusée dans la joue. Il rit toujours plus fort en m'écoutant débiter ma tirade. Putain mais c'est vraiment un trou-du-cul le plus joueur, le plus adorable... et... le plus exaspérant de la Terre.

-Arrête de rire!

Je crie et plaque une main contre ma bouche, j'ai l'impression que les mots résonnent en écho, contre les murs autour de nous. Il lutte pour reprendre c'est esprit, s'approche de moi et m'embrasse avec tant de douceur que j'oublie un moment pourquoi je suis là.

beautiful strangerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant