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"Ecris un petit récit-abécédaire ; soit, une histoire en prose où la première phrase commence par un A, la deuxième par un B, la troisième par un C, etc.„

((J'ai un peu triché, la moitié c'est pas des phrases mais on va se prendre la tête :') ))

+ est-ce que je suis la seule à devoir réciter mon alphabet depuis le début à chaque fois pour savoir où j'en suis ?

Je ne me suis pas installé d'horaire précis pour ma routine, je me demande combien de temps je vais tenir...

Admirable ou dénuée d'intérêt. Belle ou moche. Classifications désuètes qui grouillent au sein de nos relations avortées.

Descriptions déroulées d'un seul coup d'œil superficiel, coupant court à notre âme aventurière de découverte.

Elles le subissent toutes, ce passage aux rayons laser qui les séparent, les montent les unes contre les autres, se critiquant sans arrêt par jalousie ou par dégoût. Femmes ou fillettes, leur destin est tracé par tou.te.s celleux qui croisent leur chemin : tu briseras des cœurs ou tu auras un beau diplôme, mais jamais les deux !

Gabrielle échappait à cette règle générale. Hilare ou en rage, elle laissait perplexes ses camarades de classe qui ne parvenaient pas à la cerner. Iels tentaient sans relâche de l'enfermer dans une case, comme tou.te.s les autres, mais, tel un papillon fugace, elle détruisait les cloisons, voletait d'un enclos à l'autre sans jamais y rester bien longtemps.

Jusque là, elle n'était pas une de ces filles canon qui faisaient baver sur leur passage mais ne récoltait pas de rires ou de regards réprobateurs ; elle n'était pas fichée comme "intello" mais ne recevait pas non plus de remontrances de ses professeur.e.s ; jusque là, on aurait pu fourrer Gabrielle dans la case "banale" mais on n'avait pas non plus pu l'y enfermer bien longtemps. Koala affectueux, toujours en quête de câlins, elle pouvait se révolter violemment contre quiconque osait s'en prendre à ses opinions de poète.

Le secret était là : Gabrielle n'était qu'une fille extraordinaire comme toutes les autres. Mais au lieu de se laisser coller des étiquettes en se convainquant qu'elles disaient vrai, elle les renvoyait d'une pichenette et se contentait d'être et d'agir comme elle sentait qu'elle voulait le faire instinctivement.

N'écoutant que son for intérieur, elle pouvait changer d'attitude ou d'humeur très rapidement. On la voyait un jour au naturel, le suivant sous une couche de maquillage ; un instant elle riait aux éclats, l'autre elle affichait une mine sombre et boudeuse ; parfois elle lisait pendant des journées entières, d'autres elle affirmait qu'elle n'avait pas le temps de lire.

Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous fait croire que j'ai une réponse à cette question ? Raison de plus pour ses camarades d'en chercher inlassablement une. Souvent, elle donnait des tapes aux garçons malins qui affirmaient que c'étaient ses règles. Travaillés par la question, iels finissaient par se demander "pourquoi pas moi ?".

Un.e humain.e est tellement riche et différent.e qu'iel ne saurait être enfermé.e dans une case, pourquoi restent-iels derrière les barreaux si le verrou n'est pas tiré ? Voulant sûrement qu'on aie confiance en elleux, qu'on sache à quoi s'attendre, iels ne se dévoilent que quand on est assez proches d'elleux pour avoir franchi les barrières qu'iels érigent.

Walkyrie sauveuse et guerrière, Gabrielle était toujours présente pour les aider ou les contredire. X, la parfaite inconnue. Zébrée de mille couleurs.

(((J'aime l'inclusif mais je dois avouer que ça me fait encore très bizarre + trop chargé dans un texte)))

(( Pas de commentaires sur le koala  et le zèbre x) ))

Writober 2018Où les histoires vivent. Découvrez maintenant