Writober 2018

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"Bilan du challenge. Tu viens de passer un mois à écrire quotidiennement (oui oui)... Que représente l'écriture pour toi (forme libre).„

Je n'ai vraiment aucune structure de ce que je pourrais bien dire mais donc je vais faire un truc un peu flou x)

Contrairement à beaucoup d'auteurices que j'ai eu la joie de croiser pendant mon périple wattpad, je ne me suis pas adonnée à l'écriture étant très jeune (et ayant déjà un talent remarquable). J'ai toujours aimé écrire, mais je ne m'en tenais qu'aux consignes de l'école. J'ai toujours eu des histoires dans la tête mais là encore, elles restaient dans ma tête. Pourquoi n'écrivais-je donc pas ? Pour la simple et triste raison que je ne m'en croyais pas capable. Je lis depuis que j'ai 3 ans et depuis lors, il ne s'est pas passé plus de deux soirs à la suite pendant lesquels je n'aie pas lu. De ce fait, j'ai toujours été sensible à la magie des mots, et cette magie si merveilleuse me paraissait inaccessible. Pour écrire, il m'aurait fallu rédiger un chef d'œuvre et aucune de mes idées en étaient dignes.

Je le regrette un peu.

Et puis, quelque part vers la fin de la cinquième (française), une idée s'est insinuée dans ma tête et m'a asservie. J'avais une histoire, une histoire digne d'être contée. Et je voulais écrire un livre. C'était un serment que j'ai gravé dans mon cœur.

Seulement, je ne me suis jamais posée pour commencer ce livre pendant de longs mois. La tâche me paraissait être une montagne infranchissable et je ne savais par où commencer à la gravir.

C'est alors que j'ai découvert Wattpad. Et des amies qui écrivaient à leur temps perdu et qui ne trouvaient pas cela ridicule et qui m'ont encouragée. Wattpad m'a beaucoup aidée. Wattpad vulgarise l'écriture, la rend plus accessible donc, c'est un terrain d'entraînement pour la grande bataille à venir.

Avant, je ne voyais de l'écriture que le résultat : un livre qui transporterait vers le lecteur une partie de mon univers et de ma pensée, un voyage, finalement, que j'offrirais à celui ou celle qui me lirait. En commençant à écrire, je me suis rendue compte que l'écriture est aussi magique que la lecture : elle permet de se soulager de son monde intérieur. L'écriture m'a aussi appris le partage incroyable que permettent les mots, les amitiés qui peuvent se créer entre auteurices « à notre portée ».

Cependant, depuis mon entrée sur la plateforme, c'est le sentiment inverse que celui que j'avais avant qui a grandi en moi : en lisant tou.te.s ces jeunes écrivain.e.s à la plume si magnifique « pour leur âge », je suis devenue de plus en plus sévère avec moi-même. Cristopher Paolini est celui qui m'a le plus marquée, je crois : en grande fan d'Eragon, je ne pouvais admettre qu'il ait créé tout ça à 15 ans. Je voulais être satisfaite de ce que j'écrivais, mais plus que cela, je voulais que ce soit parfait. J'ai commencé à lire les guides d'écriture et les critiques et de cette manière découvert tous les clichés, toutes les subtilités de l'écriture que je ne connaissais pas et qui encombraient ma pensée. Écrire était difficile, prenait du temps, et ce que j'offrais n'était pas à la hauteur de ce que je voulais offrir. Peu à peu, j'ai pris mes distances, me penchant sur mes œuvres avec mépris et lentement, l'écriture est redevenue cette montagne infranchissable.

Je ne sais pas si c'est le Writober qui m'a permis de réaliser ça ou que c'était juste une pensée qui est apparue au milieu par hasard, mais mon esprit a enfin gagné un équilibre et une paix sur la question. Bien sûr, des jeunes personnes peuvent avoir une plume sublime ou une imagination incroyable et mériter d'être publiées à quatorze ans. Bien sûr que c'est possible, et je l'encourage fortement. Les adolescent.e.s ont souvent une maturité, une sensibilité et une révolte qui déploient toute leur gloire mais s'émoussent avec le temps. Seulement, on n'est que des adolescent.e.s. Je ne dis pas par là qu'on ne peut pas le faire, mais on n'est pas non plus obligé.e.s de tout faire maintenant. Pour écrire, c'est comme pour toute discipline : il faut du temps, il faut de l'entraînement, il faut des erreurs, il faut de la patience. Combien de mes livres favoris ont coûté des années à leurs auteurices parce qu'il fallait enquêter, il fallait reprendre et reprendre encore pour que le rendu soit meilleur ?

A présent, j'éprouve une plus grande confiance en l'écriture. Ce défi m'a rappelé que j'aimais ça. Même si je ne veux pas en faire un métier, je veux que l'écriture soit à mes côtés toute ma vie. Alors, il serait bien dommage de « bâcler » mes plus gros projets pour avoir le mérite, non d'une belle œuvre, mais d'un jeune âge et « pour son âge c'est plutôt pas mal hein ! ». Je m'embrouille alors que c'est très simple : écrire, je le ferai toujours et à jamais. Ce n'est pas maintenant ou dans les courtes années à venir que j'écrirai l'œuvre qui justifiera mon existence. Et puis, plus je grandis, plus j'aurai de choses à raconter...

Alors, à toi petit.e auteurice désespéré.e de ne pas savoir écrire « assez bien », je veux te dire ceci :

Aie de la patience

Aie de l'espoir

Les graines que tu plantes aujourd'hui donneront un arbre robuste et plein de belles feuilles. La nature n'est pas toujours rapide, c'est vrai, mais le résultat en vaut la peine.

((Te cracher dessus, ça ne sert à rien <3))

(((((Sauf si tu écris des fictions badboy, chroniques, ou apologies au viol et à la pédophilie : tu devrais t'autoflageller un peu pour le bien de tout le monde ( : ))))))