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Samedi 14 mai 2016

Point de vue Valentin :

Je jette un œil à mon cellulaire, 02h25. Qu'est-ce que je peux me faire chier, cette soirée je la sentais pas depuis le début. Je crois que j'ai développé un certain flaire pour repérer ça.

Je suis comme un con pendant que les autres draguent cinq-six tromblons. Je brûle mon dernier spliff et quitte la soirée.

Je sors de cette foutu baraque et me pointe devant la caisse de Seezy.

-Merde les clefs !

Obligé de faire demi-tour. Je retourne à l'intérieur et monte à l'étage. J'ouvre chacune des portes qui se trouvent devant moi. Après cinq échecs je finis enfin par trouver celle qui m'intéresse.

Ça pue le sexe à plein nez là-dedans.

-J'crois y a quelqu'un.

-Mais non t'es parano.

-Si je te jure.

-Eh vas-y commence pas à me casser les couilles, ferme-la et ouvre tes cuisses.

Quel batard celui-là, quand je pense que c'est moi qui l'ai initié.

Je cherche à tâtons sa veste.

-Gros qu'est-ce que tu fous-là ?! Tu vas me péter mon coup ! Dégage. Hurle mon collègue pile au moment où je trouve enfin ses putains de clefs.

-Bonne baise, leur souhaitais-je. Moi je me casse.

Je ressors de la villa.

Je met le contact et allume le poste radio. Que des vieux sons qu'on écoute même plus. Je fouille dans la boîte à gants et opte pour l'album de 1995.

Je roule les fenêtres ouvertes toujours avec mon joint à la bouche. J'trace le périph' en deux-deux. J'arrive dans un boulevard.

3h20 affiche l'écran de mon téléphone.

Je fais quoi ? J'y vais j'y vais pas ? Je vais l'emmerder ? Ou bien je rentre pioncer ? Je donne un coup dans le volant et prends la sortie de droite.

Une dizaine de minutes plus tard je me gare enfin dans une ruelle. Je sors de la voiture et me dirige vers l'interphone.

Je sonne. Personne.

Je resonne.

Au bout de quelques secondes je vois de la lumière depuis le deuxième étage.

-Oui ? Entendis-je depuis l'interphone.

-C'est val ouvre-moi.

-Val ? Okay...

Elle cherche même pas à comprendre et j'entends le bruit du déverrouillage de la porte. Je m'engouffre dans le hall d'entrée et monte les escaliers.

Lorsque j'arrive devant sa porte j'en viens à me demander ce que je fous ici en plein milieu de la nuit. Tant pis c'est trop tard les regrets ça sera pour plus tard.

Elle m'ouvre la porte. Elle a une sale mine.
Son visage est marqué par des cernes bleuâtres sous ses putains de beaux yeux verts.

Elle me laisse entrer sans rien dire et referme la porte derrière elle.

-T'es tout seul ?

-Ouais.

Elle part s'asseoir sur le canapé en me jaugeant du regard. Je prends ça comme une invitation pour venir m'asseoir.

Illusion / Vald Où les histoires vivent. Découvrez maintenant