Vendredi 25 novembre 2016
-Mademoiselle Summer ce n'est pas en restant muette que vous réussirez à faire avancer les choses. Je n'obtiens rien de vous depuis des semaines, je vous rappelle que le procès est dans moins de deux mois alors il serait peut-être temps de commencer à me parler. Vous souffrez d'une amnésie post-traumatique, des gens comme vous j'en vois passer des dizaines dans mon cabinet chaque semaine mais vous êtes bien la seule pour qui je me donne autant de mal.
Elle me sermonne pour la énième fois, je sais pertinemment que c'est mérité. Je reste fermée à toute discussion avec elle depuis le début, pourtant c'est pas faute d'avoir envie de parler mais c'est comme si j'étais pétrifiée. Aucun son ne sort de ma bouche à chaque fois que je rendre dans cette pièce et que je me retourne face à elle.
-Mademoiselle Summer vous comptez admirer encore longtemps le paysage par la fenêtre ? Non parce que si ça vous plaît tant que ça vous n'avez qu'à allez l'admirer d'un peu plus près. Je pense d'ailleurs que c'est ce que vous devriez faire, vous allez quitter mon cabinet et vous reviendrez le jour où vous aurez enfin décidé à me parler.
Elle se lève de son fauteuil et se dirige vers la porte en m'invitant à prendre la sortir. Je m'excuse auprès d'elle et me dirige honteusement vers sa secrétaire.
-Non vous ne me devez rien, nos séances ne servent à rien. Elles me font perdre plus de temps qu'autre chose, je n'ai besoin d'argent que lorsqu'il est mérité. J'ai l'impression de ne pas faire mon travail convenablement avec vous alors inutile de vous facturer cette séance. Vous ne faites que régresser dans vos actes et vous ne vous donnez pas le courage de parler. Vous êtes aussi fermée qu'une huître, je ne suis pas ostréiculteur je n'ai pas le don de vous ouvrir si vous ne m'en donnez pas le pouvoir. Je préfère mettre un terme à nos séances jusqu'à ce que vous preniez conscience que tout ceci ne mène à rien. Je vous souhaite une bonne continuation en espérant que cela puisse vous faire réagir. Si un jour l'envie vous prend de parler, appelez-moi.
Elle retourne dans son bureau et s'y enferme.
La secrétaire me regarde alors avec un air de compassion.
-Prenez votre temps, ne vous forcez pas, tout vient à point à qui c'est attendre. Essayez d'être en osmose avec vous-même et ça finira par revenir petit à petit. C'est un travail entre vous et seulement vous qui vous attend. Apprenez à vous écoutez et à considérer que chaque détails à son importance. Ça viendra Mademoiselle Summer, n'ayez pas peur. Son but n'est pas de vous abandonner, elle essaye une tout autre manière pour vous faire comprendre qu'il est grand temps pour vous, de vous ouvrir à elle. Personne n'est là pour vous juger bien au contraire. Elle vous aidera à trouver réponse à vos questions ainsi qu'à vos plus grandes peurs. Ne perdez pas espoir, soyez forte et ne baissez pas les bras. Je crois durement en vous.
Je la remercie et quitte les lieux. Je me mets en chemin, dehors la pluie à pointer le bout de son nez. Je rabats la capuche de ma veste sur mes cheveux et marche tête baissée jusqu'à chez moi.
Je franchis le seuil de la porte et me dirige vers la salle de bain. Je me déshabille et allume l'eau de la cabine de douche.
J'attends que l'eau soit assez chaude et entre dans la cabine de douche. Je reste de longues minutes visage baissé sans rien dire, je me perds dans mes pensées.
Pourquoi je n'y arrive pas ? Pourquoi je n'arrive pas à parler c'est pourtant pas si compliqué que ça, si ?
Lors des premiers interrogatoires j'ai parlé, j'ai raconté et je me suis exprimé sans trop de difficulté. Lors des premières séances du procès je me suis exprimé devant tout un jury ainsi que devant mes proches, j'ai dû ressasser des souvenirs du passé devant eux. Et à l'heure d'aujourd'hui il m'est devenu impossible d'en parler devant une psychologue.
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Illusion / Vald
FanfictionOn m'importune à peine que l'on cite ton nom Mon cœur porte une attelle, depuis j'trouve le temps long Je t'aime encore, mon ami, je t'aime à mort et à vie Le temps efface tout qu'on a dit J'vais mourir affichant complet Vous donnerez mon corps...