Illusion / Vald

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Mardi 3 mai 2016

Je rentre du travail vers 17h15, arrivé à l'appartement je me déchausse et m'empresse d'aller à la cuisine pour me servir à boire.

Mon père fait son apparition quelques minutes plus tard.

-Ça a été ta journée ?

-Ça peut aller et toi ?

-Je suis pas sortie, j'ai regardé ma série et j'ai trouvé un vol pour 15h00 demain.

-Tu as finis de faire tes valises ?

-Il ne me reste plus qu'à ranger ma trousse de toilette et deux trois affaires. Ça te dis qu'on aille manger au restaurant ce soir pour fêter mon départ ?

-Si on pouvait fêter ton arrivée ça serait encore mieux, dis-je avec une pointe d'amertume.

Le temps est passé à une vitesse folle, j'ai pas l'impression qu'il soit resté aussi longtemps.

-On aura d'autres occasions de se revoir et puis rien ne t'empêche de venir toi. Je suis sûr qu'ils seraient heureux de tous te revoir.

Il est un peu plus de 20h50, je plonge la cuillère dans le fondant au chocolat sauce caramel beurre salé et goûte cette merveille. Mon père quant à lui a préféré prendre une salade de fruits.

Il plante sa fourchette dans le dernier morceau de fruit qui se trouve dans la coupelle.

-Est-ce que je peux ouvrir mon cadeau ?

Je lui tends les deux sacs.

Il ouvre le premier emballage cadeau et découvre la bouteille de son parfum.

-J'ai vu qu'il ne t'en restait presque plus alors je me suis dit que ça te ferais plaisir. Je l'ai fait graver pour que tu partes avec un souvenir.

Il sort la bouteille de parfum de son emballage et lit à voix haute la gravure.

-Sempre comigo.

Ce qui signifie Toujours avec moi. Car même si des milliers de kilomètres nous sépare mon père sera toujours auprès de moi.

Il me remercie, la larme à l'œil. Et ouvre le deuxième paquet qui pour le coup m'a coûté la moitié d'un salaire.

-Louis Vuitton ? Alexis mais tu es folle.

-Je sais mais avec Lisa on se disait que ça te plairais.

-Est elle sublime.

Il déplie la ceinture et l'ajuste à sa taille.

Il m'embrasse fort et me serre dans ses bras.

Il paye l'addition et nous rentrons en taxi.

Une fois arrivé en bas de l'immeuble il se met en travers de mon chemin et m'arrête.

-Au fait moi aussi j'ai une surprise pour toi.

Il me tend un petit écrin noir.

-Papa bien que tu sois l'homme de ma vie je pense pas qu'une demande en mariage soit toléré.

-Ouvre tu m'en diras des nouvelles.

J'ouvre la boîte est découvre un trousseau de clés.

Je n'ai pas l'air d'avoir très bien compris.

-Tu m'explique ?

-Sors-les tu comprendras très vite.

Je sors les clés et découvre qu'il s'agit des clés d'une voiture.

Je peux y voir le symbole Mini.

J'ouvre grand les yeux.

-J'espère que ça te plaira.

-Papa t'as pas fait ce que je crois ?

-T'es ma fille, je me sentirais plus rassuré en te sachant dans une voiture plutôt que dans un wagon de métro.

Je me mets alors à pleurer en découvrant la voiture garée quelques mètres plus loin.

-Papa c'est...je ne peux pas accepter.

-Écoute Alexis je sais que tu as toujours rêvé d'avoir cette voiture. Alors rien ne me ferait plus plaisir que de t'y voir à l'intérieur.

Je le serre fort contre moi en le remerciant une bonne centaine de fois au moins.

-Bon on va faire un tour ?

Je m'empresse de monter à l'intérieur pour prendre mes marques.

-On va où ?

-Fais-moi faire le tour de Paris pour que je puisse l'admirer une dernière fois.

J'allume le moteur et démarre en trombe. J'ai l'impression de redécouvrir la conduite, c'est fou comme ça m'avait manqué.

-Toi qui te posait tant de questions au sujet de mes absences maintenant tu sais où j'étais. Je passais mes journées chez les concessionnaires pour trouver la voiture de tes rêves.

Mercredi 4 mai 2016

Il est un peu plus de 14h30, avec mon père c'est le moment de se dire au revoir. C'est avec un gros pincement au cœur que je le serre une dernière fois contre moi et me vois obligé de le laisser partir.

-N'oublie pas Alexis tu viens quand tu veux à la maison. Tu seras traité comme une reine là-bas. Je veux que tu prennes soin de toi ma fille, je t'aime.

Le voilà partie.

En rentrant à l'appartement la sensation de vide se fait deux fois plus importante.

Je décide de faire le ménage pour me changer les idées. Je retire mes appareils auditifs et pars me changer. Troquant ma tenue du jour contre une vieille tenue pour traîner.

Je m'attaque à la poussière suivie de l'aspirateur pour finir par la serpillière. En attendant que le sol sèche je vais aller faire quelques courses à la supérette du coin.