Vendredi 20 janvier 2017
Comme à son habitude mon père entre dans ma chambre pour obtenir de moi un geste de compassion à son égard et comme à chaque fois il se retrouve à faire demi tour en repartant bredouille.
Je n'ai plus rien à lui dire. Il me dégoûte jusqu'au plus haut point. Qu'il s'estime déjà heureux que je ne l'ai pas viré de chez moi.
Comme vous devez vous en douter, j'ai prolongé mes arrêts maladie. Je n'ai toujours pas posé le pied en dehors de chez moi. Je crois avoir développé une certaine forme d'agoraphobie. Le simple fait de sortir de ma chambre m'enchante guère alors imaginez la sensation que je ressens lorsque je pose le pied sur le palier de ma porte d'entrée.
Je plonge la pièce dans le noir pour laisser place à la lumière artificielle du lampadaire de la rue d'en face. Je viens m'agenouiller contre la fenêtre et comme chaque soir je viens me confier au ciel étoilé. Je m'en remets à mon frère, à mon ange gardien, à mon Dieu de croyance, à ma foi. Je me confie sur mes ressenties, sur mes craintes, sur mes inquiétudes. Je m'en remets à eux afin de trouver réponse à mes interrogations.
Je brûle une bougie en guise d'offrande pour les remercier d'être toujours d'une bonne aide...
Je ne pourrais pas dire que mon état s'améliore car ça serait ironique de ma part. Je vois bien que plus les jours défilent et plus mon corps change. Mes muscles fondent considérablement, j'ai le teint de plus en plus pâle et je me sens de plus en mal intérieurement. Je ne me reconnais même plus lorsque je croise mon reflet dans le miroir. J'en viens même en m'en dégoûter alors j'évite de le regarder.
Je file à la salle de bain histoire de me décrasser un peu. C'est la seule chose qui me permette de maintenir une hygiène de vie normale et de stimuler mes déplacements en dehors de ma chambre.
Je retire le dernier bout de tissu de mon corps et entre dans la cabine.
Je laisse passer quelques minutes avant de me faire un shampooing et d'utiliser le gel douche. Je laisse mes mains parcourir mon horrible corps. Sentiment de dégoût.J'enfile mon pyjama et sors enfin de la salle de bain. Je traverse le couloir pour aller me réfugier dans ma chambre où bizarrement Valentin a trouver place sur mon lit.
Je ne m'attendais pas à le voir ici.
Je fais comme si de rien n'était et dépose ma pile de vêtements que je remettrais sûrement demain matin.Après ça je suis venue m'allonger sur mon lit. Le regard fixé sur le plafond. Il lui aura fallu seulement quelques secondes avant de venir coller sa tête contre mon ventre.
Sa proximité avec moi ne me fait même plus sursauter. J'ai finis par m'y habituer.
-J'ai croisé ton filleul tout à l'heure en allant récupérer mon fils. Il avait pas l'air très emballé à l'idée de partir avec sa mère, si tu veux mon avis il s'attendait plutôt à voir arriver sa marraine. Pourquoi tu ne le laisserais pas venir ici, je suis presque sûr que sa présence te ferait le plus grand des biens.
Peut-être parce que je n'ai tout simplement pas envie qu'il me voit dans cet état.
-De toute façon tu finiras bien par être obligé de sortir d'ici. Tes arrêts de maladie ne dureront pas éternellement. Ton filleul commence déjà à te réclamer et ta sœur va avoir besoin de toi pour pouvoir l'emmener à son lieu de stage. Tu ne crois pas ? Évidemment non vu que tes journées se résument à admirer ce pathétique plafond.
Depuis que Valentin et tout le groupe ont pris refuge ici, j'encaisse à longueur de journée ce genre de réflexion. Que ça soit de sa part à lui ou bien celle des autres. Ils n'ont pas totalement tort je le sais bien mais est-ce une raison justifiée ? Ils devraient se mettre à ma place au moins une fois pour comprendre ce que je ressens au fond de moi.
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Illusion / Vald
FanfictionOn m'importune à peine que l'on cite ton nom Mon cœur porte une attelle, depuis j'trouve le temps long Je t'aime encore, mon ami, je t'aime à mort et à vie Le temps efface tout qu'on a dit J'vais mourir affichant complet Vous donnerez mon corps...