Chapitre 14

300 19 22
                                    

Je me laisse tomber sur un siège. Les regards de mes amis, sont tous braqués sur moi.  Aucun n'est rassurant, ou bienveillant. Ils ne reflètent que de la tristesse et de la colère.
Le silence règne en maître, tandis que les battements de mon coeur martèlent mes tempes.
Je ramène mes mains contre ma poitrine, comme dans un reflex défensif. Elles sont moites et tremblent, sans que je ne puisse les contrôler. Une question brûle mes lèvres, mais les mots sont bloqués dans ma gorge.

-Luana, il y a eu un accident hier soir... commence Armin.

Je me tourne légèrement vers lui, comme pour l'inviter à poursuivre.  Mais lui aussi semble hésiter. C'est finalement Lysandre, qui prend le relais.

-Melody a été percutée par une voiture...

Je ne peux retenir un cris d'effroi. Et même si la réponse me paraît, évidente, je pose la question.

-Comment va-t-elle ?

Plus personne n'ose me regarder en face. La réponse qui semblait évidente , s'impose à moi, brutale.
Les larmes montent, et mes mains tentent maladroitement de les essuyer...
Je ne peux pas y croire... Hier encore, nous discutions...  Mon cerveau n'assimile plus les informations. Je vois les lèvres des garçons bouger. Ils tentent de m'expliquer la situation,  mais des acouphènes vrillent mes oreilles. 
Comment une telle chose à pu arriver ? Je ne comprends plus...Ou plutôt, je n'y crois pas... Melody pouvait être agaçante, mais je ne peux me résoudre à ne plus la voir... Je ne peux accepter, de ne plus l'avoir à mes côtés... Ne plus entendre ses interventions en cours, me paraît tellement improbable.  Je connaissais Melody depuis tellement longtemps...

-Ce sont ses parents qui nous ont prévenu....

Les garçons m'expliquent ce qu'ils savent sur les évènements d'hier soir.  Mais je ne les écoute plus. Mon esprit ne veut pas accepter, les informations qui me parviennent. Je me lève, et m'approche de la fenêtre pour contempler la rue passante. Les voitures avancent, certaines plus vite que d'autres. Leurs conducteurs n'ont pas conscience, du danger, qu'ils peuvent représenter... Je ferme les yeux, et laisse les larmes rouler le long de mes joues.

-Nous devrions rester tous ensembles, déclare Leigh, vous pouvez rester ici.

-Nous allons ramener le nécessaire, pour que cette cohabitation se passe dans les meilleures dispositions, propose Lysandre.

Les garçons discutent quelques secondes de l'organisation. Mais je ne les écoute plus. Je ne veux pas penser à ce genre de choses , pour l'instant. Je ne peux me résoudre à accepter ça...

-L'enterrement est dans trois jours...  déclare Alexy, nous pourrons aller voir le corps et rendre hommage à Mélody, dès demain...

Cette pensée me soulève un haut de coeur, que je ne parviens pas à réprimer... Comme beaucoup de monde, la mort m'a toujours mise mal à l'aise... Je ne sais jamais comment réagir face à une famille en deuil, ou face au mien.

Quand une main, vient se poser sur mon épaule, pour m'attirer à lui, je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agit... Cette chaleur, et cette odeur, sont celles de Castiel. J'ouvre les yeux, quelque peu surprise par ce contact. Ce n'est pas dans les habitudes de mon ami, de se montrer si tactile. Je suppose, que les circonstances changent tout...

Je me tourne légèrement pour croiser son regard encre. Celui ci est triste. Mélody et lui n'étaient pas proches. Je ne les avais jamais vu se parler du temps du lycée. Elle le prenait pour une racaille, et il la trouvait, trop niaise. Mais aujourd'hui, nous regrettons tous, ce que nous avons pu dire... Les aprioris que nous avons pu avoir sur chacun...

PromesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant