Chapitre 19

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Je suis face à une Ambre totalement paniquée. Ses cheveux sont défaits, comme si elle avait couru. Elle porte une robe de soirée, sûrement mise pour l'occasion. Son maquillage a coulé, et son mascara a laissé des traces sombres, comme si elle avait pleuré. Lorsqu'elle prononce les mots : « Il est arrivé quelque chose à Nathaniel ! » mon cœur loupe un battement. Immédiatement, les pires scénarios défilent dans mon esprit. Je ne contrôle plus mon corps.Sans réellement cherché à réfléchir, ni même pensé aux conséquences, je lui empoigne la main, faisant tomber son téléphone au passage. Mais ni l'une ni l'autre n'y prêtons attention. Je claque la porte, comme une furie, et nous dévalons les escaliers de mon immeuble. Ambre me fait signe de la suivre, jusqu'à une voiture garée en double file. Nous montons dedans, et Ambre prend le volant. Elle démarre en trombe, et je profite de cet instant pour lui demander des explications. J'ai laissé parler mon instinct et mon cœur, mais je n'ai pensé à rien et maintenant je le regrette.

-J'ai reçu un message de mon frère en début de soirée pour me souhaiter un bon réveillon... Puis c'est mon père qui m'a appelé... Seulement, il ne m'a pas parlé... J'ai entendu au loin des cris, et des bruit d'objets qui se cassent...

En entendant ça, mon sang se glace... Est ce que son père serait capable du pire en ce jour de fête ? Est ce qu'il serait réellement capable de blesser de cette manière son propre fils ? Le passé m'avait montré que oui... Mais aujourd'hui, après toutes les épreuves traversées, et toutes peines surmontées, est ce qu'il en serait de même ?

-Je suis tout de suite venue à toi... Tu es la seule, que mon frère écoutera ! Il n'y a que toi, qui pourra le convaincre de quitter cet appartement !

-Et s'il ne m'écoute pas ?

-Il t'écoutera... Malgré tout ce qu'il peut dire, il tient encore beaucoup à toi... Tu es la seule qui a encore de l'influence sur lui...

Le collier qu'il m'a offert, hier semble peser si lourd tout à coup... Comme pour me rassurer, je passe mes doigts dessus, avant de le serrer. Par ce geste j'espère transmettre un peu de ma force à Nathaniel, pour qu'il tienne bon... Ambre a les yeux rivés sur la route... Entre nous, l'angoisse ne cesse de grimper... Bien sûr elle avait pensé à prévenir les secours. Mais la police lui avait répondu qu'ils ne pouvaient rien faire sans preuve... Ils ont ajouté, que cela pouvait bien être une mauvaise blague d'étudiants ivres, ou alors qu'une fête pouvait dégénérer, sans que cela ne s'avère dangereux. J'en avais conclu qu'ils ne souhaitaient pas se déplacer ! Cela m'avait mise hors de moi ! Mais l'inquiétude avait rapidement repris le dessus... Je n'ose imaginer ce que peut ressentir Nathaniel, en ce moment précis... Est ce qu'il a peur ? Est ce qu'il est en colère ? Est ce qu'il se défend ? Ou bien est ce qu'il accepte d'être le souffre douleur de son père ?

Je jette un coup d'œil à Ambre, qui n'est pas mieux que moi.... Ses mains tremblent et des larmes menacent de couler à chaque instant. Si moi, je suis en piteux état, et m'inquiète pour Nath... Elle doit aussi être paniquée à l'idée qu'il puisse arriver quelque chose à son jumeau... Il est la dernière famille saine qu'il lui reste...

-S'il lui a fait du mal, je... je...

-Je suis sûre qu'il va bien... je tente de la rassurer, je suis sûre qu'il va bien...

Je répète ces mots pour m'en convaincre autant, que pour elle....L'une comme l'autre nous sommes rongées par l'inquiétude, qui nous tord les entrailles. Le plus rapidement possible, Ambre se gare sans réellement faire attention à la manière. Nous sortons de la voiture en trombe, et pénétrons dans le bâtiment, comme de véritables boulets de canons ! Nous ne prenons pas le temps de prendre l'ascenseur. Celui ci serait trop long pour nous. Étonnamment mes talons hauts ne gênent pas. L'adrénaline semble prendre le pas sur tout. Arrivées face à l'immense porte qui nous sépare de Nathaniel, mon cœur s'accélère... Des éclats de voix parviennent à nos oreilles. Ambre tremblante et paniquée insère sa clé dans la serrure, mais peine à ouvrir la porte. Nous devons nous y mettre toutes les deux pour y parvenir. L'urgence de la situation a coupé toute raison... Nous sommes seules face à ce monstre...Comme une idiote, j'ai laissé mon téléphone chez moi, et Ambre a perdu le sien dans mon couloir... Nous sommes seules face à cet homme, qui est capable du pire...

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