3. Deux ans de dressage...

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Règle numéro trois de l'Aar'on modèle : s'il n'est pas bien tenu en laisse, un Kili'an cherchera toujours à dominer et rendra la vie impossible à son propriétaire, c'est dans l'ordre naturel des choses. Un Kili'an n'est pas soumis par nature, il se dresse. Le rôle de l'Aar'on modèle est d'assurer ce dressage, il en va de la stabilité de Vojolakta.

Règle numéro trois bis de l'Aar'on modèle : faire des bisous dans le cou à son Kili'an et lui masser les pieds n'est PAS considéré comme du dressage. Ça, c'est de la mièvrerie, et la mièvrerie, c'est dangereux et mal.

Extrait tiré du guide de bon comportement à l'usage des Aar'ons en devenir du précepteur Mathuz

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Miracle sur Marama : Solzabul libéré !

Par Jean'mich'apati, grand reporter au journal « L'Univers ».

Enfin, Vojolakta aurait-elle trouvé son rédempteur, en la personne du treizième Aar'on ? C'est en tout cas ce que l'Humanité et ses alliés Avs peuvent aujourd'hui espérer, après la libération héroïque du système Solzabul ! Reportage.

Après une série de très mauvais Aar'on, parfaitement illustrée par la mort pitoyable du douzième, retrouvé écrasé sur Horus, la Fédération chancelait. Les Ashtars étaient à notre porte, mais l'espoir n'était pas encore tout à fait mort. L'intronisation rapide du treizième brun pouvait nous laisser espérer des jours meilleurs. Conseillé par l'illustre ancien combattant Mathuz, son précepteur, le jeune garçon avait promis aux Âminêtres des résultats rapides et surtout des victoires. Sa jeunesse, sa beauté, son éclat naturel, la douceur de ses lèvres rouges et la noirceur de ses cheveux nous avaient mis en confiance. Sa première décision, courageuse, avait été de se mettre immédiatement en chasse de son Kili'an, un choix malin qui nous laissait entrevoir le meilleur pour la suite de son règne.

Après quelques dizaines de jours de préparations, l'armée Fédérale avait lancé à la surprise générale son assaut sur Solzabul. Le choix de ce système, assez éloigné des principales routes commerciales, eut de quoi étonner. Il se révéla au contraire des plus judicieux. Puisque les Ashtars avaient mobilisé le gros de leur force sur Yum pour réprimer le soulèvement Kekchi, le bon sens poussait à imaginer que notre grandiose Aar'on bien aimé irait leur porter secours, afin de renverser l'oppresseur. C'était passer à côté de l'intelligence du jeune leader. Embourbés, les soldats de l'odieux Bottel'ron ne pouvaient pas lutter sur plusieurs fronts simultanément.

Une alliance stratégique et temporaire avec des animaux, les Maors.

L'attaque de Solzabul eut lieu en deux temps. Dans un premier, notre grande armée prit possession des cieux. Dans un second, l'Aar'on lui-même se posa sur Marama afin d'y fédérer les peuples autochtones sous sa bannière. Au sein de la sainte marmite Maors, notre bien aimé leader signa un traité de paix avec les stupides locaux qui retenaient en otage son Kili'an bien aimé. Cette prise de risque insensée pour un brun fut heureusement couronnée du plus intense de tous les succès et se conclut par le massacre rituel des Maors, à présent inutiles, puis par l'union physique et morale de l'Aar'on et de son blond, aussi connue sous le nom légendaire de « saillie kilianesque ». D'après nos informations, cet instant de pur amour dévasta à lui seul une troupe Ashtar qui passait par là. Ce n'était pas encore la Résonnance, mais la Fédération tout entière pouvait à nouveau espérer. Nous avions un grand Aar'on, et lui avait trouvé son Kili'an.

Une libération blonde et rapide.

La suite des évènements ayant conduit au miracle de Marama est moins claire, mais le résultat, lui, est limpide. Après cette première union charnelle, motivé et heureux comme jamais, le Kili'an aurait libéré par lui-même et tout seul Marama en allant occire un à un tous les Ashtars qui croisaient sa route, ainsi que tous les témoins qui avaient eu la stupide idée de se trouver sur son chemin. Heureusement, nous avons pu interroger le grand Mathuz, précepteur de sa brunitude l'Aar'on. Présent aux avant-postes, le vaillant vétéran a pu nous expliquer ce qui s'était passé, non sans afficher une profonde émotion dans la voix : « Mais il est nul ! Il est nul ! J'ai jamais vu ça ! Pas foutu de pilonner, et il couine comme un Kili'an quand l'autre lui montre comment faut faire ! C'est le monde à l'envers ! Même le blond, à la fin, il en a eu marre, il est parti calmer ses nerfs en massacrant tout ce qui bougeait ! Ah certes, vu comment il boudait fort, Marama a été vite libérée, mais niveau légende, on repassera, hein ! Non, parce que ce n'est pas vous les journaleux qui l'écrivez, la légende ! C'est nous, les historiens ! Et j'peux vous dire qu'avec ces bras cassés qu'on se tape depuis le septième, j'vais en chier, moi, surtout pour expliquer qu'il n'est pas pitoyable, celui-là ! Non, parce que le débile, après, il a couru en canard après son blond sur des milliers de kilomètres la bouche amoureusement ouverte ! C'est toute son éducation qui est à refaire ! »

Les chroniques de VojolaktaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant