XXI (Nate)

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Je suis assis sur mon lit, je tiens ce pendentif, c'est celui de sa grand-mère, elle le portait sur elle ce soir-là, je le regarde longuement. Je l'ai perdu à jamais cette fois-ci... On frappe à la porte de ma chambre, ma mère entre, habillée de sa robe noir, elle vient vers moi alors que je suis toujours en train de fixer ce pendentif.

« - Nate, mon cœur, nous partons. Tu viens ? »

« - Oui, juste un instant, j'arrive. »

Elle hoche la tête, elle me fait un bisou sur le haut de ma tête et elle sort. Je continue de regarder le pendentif, je sais à quel point c'était précieux pour elle, elle ne le mettait pas parce qu'elle avait peur de le casser ou de le perdre, mais elle l'a porté à sa sortie de l'hôpital.

Comment j'ai pu la laisser partir ? J'aurais dû aller vers elle, j'aurais dû lui prendre le bras, lui dire de ne rien faire. Elle est partie, devant mes yeux...

« - Ma grand-mère m'avait dit de prendre soin du pendentif, je l'aimais beaucoup. »

Je lève la tête et je vois Maria qui est contre le mur avec un sourire radieux, je fronce les sourcils et je ferme les yeux. Et maintenant, je rêve d'elle. J'ouvre à nouveau les yeux, elle est toujours là, merde...

« - Tu en prendras soin ? », elle me demande, toujours avec son sourire.

« - Oui... Mais attends... Tu es... Tu es réellement là ? », la porte de ma chambre s'ouvre.

« - Fiston, à qui tu parles ? », demande mon père, quand je regarde vers le mur, elle n'était plus là.

« - À personne. On y va ? »

Je descends avec mon père, on sort de la maison pour monter dans la voiture, je n'ai pas vraiment envie d'y aller, je ne veux pas lui faire mes adieux. On arrive au cimetière, je vois quand même beaucoup de personne, ils sont là mais personne ne l'aimait vraiment. Je me mets tout devant, là où il y a sa tombe.

Tout le monde passe, je vois son grand-père au bout de sa vie, il pleure tellement, son père n'est pas bien du tout, ça m'étonne beaucoup d'ailleurs, sa mère et sa sœur non plus, ils n'étaient pas là lorsqu'elle était vivante, sauf son grand-père. Je jette la rose blanche parmi toutes les roses rouges, la blanche était sa préférée, il n'y en a qu'une seule autre, ça doit être son grand-père. Alors que j'avançais pour partir, je vois sa psychologue, Bleta, je me dépêche d'aller vers elle.

« - Excusez-moi. », elle se tourne vers moi. « - Vous êtes bien Bleta, sa psychologue ? »

« - Oui, vous êtes ? »

« - Nate. »

« - Oh, je vois. »

« - Elle a parlé de moi, c'est ça ? », elle souffle et elle me regarde.

« - Je ne suis pas censé parler, mais oui. », j'attends qu'elle m'en dise plus, ce qu'elle comprend. « - Elle était vraiment amoureuse, mais elle était tellement blessée. Vous étiez celui dont elle était le plus amoureux, mais vous étiez celui qui la blessait le plus. »

« - J'ai voulu la sauver... »

« - On me l'a dit. Si vous avez besoin de me parler, vous pouvez m'appeler. », elle sort sa carte de son sac et elle me le donne.

« - Merci, je le ferais peut-être. »

Elle hoche la tête puis elle s'en va. Je retourne près de la tombe, je la regarde longuement, Maria est partie et je n'ai rien pu faire. Ils ont retrouvé son corps, mais c'était bel et bien trop tard. Je m'accroupis et je prends ma tête entre mes mains, je n'arrête pas de revoir en boucle cette scène où elle a mit fin à sa vie... Pourquoi elle ne m'a pas laissé l'aider...?

Shitty LifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant