XXII (Papa)

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On est rentré à la maison, je suis assis dans le salon et je réfléchis longuement. Je viens d'enterrer mon enfant. Mon premier enfant, ma fille, celle que j'aurais dû aimer et chérir, mais moi, je l'ai détesté... Je regarde mon père qui n'arrête pas de pleurer, Hannah pleure entre ses bras.

« - Grand-père, tu étais le seul que Maria aimait vraiment... », dit Hannah en pleurant.

« - Non, elle vous aimait tous. Mais vous ne lui avez jamais montré votre amour... »

« - Papa, restes à la maison. Je sais que tu n'es pas bien par rapport à la mort de Maria. », je lui dis mais il ne me regarde même pas.

« - Maintenant qu'elle n'est plus là, je ne pourrais pas rester... »

Je pleure moi aussi après ce qu'il dit, ce qui étonne tout le monde, je fonds en larme, je suis au bout de ma vie. Je l'ai perdu, c'est de ma faute, réellement de ma faute. Mon père vient me prendre entre ses bras, je ne me retiens plus de pleurer, j'ai tellement mal au cœur.

« - Papa, tout est de ma faute... »

Mon père ne dit rien, il pleure avec moi, il me donne raison avec le silence, tout est vraiment de ma faute. J'ai tué ma fille...

Je suis au restaurant où elle travaillait, je ne m'en remets absolument pas de sa mort, j'ai une allure minable, je ne vis même plus correctement, je suis complètement au bout du rouleau. Alors que je bois mon énième verre, je plonge ma tête entre mes bras. Et si elle venait encore une fois...

« - Qu'est-ce que je peux vous servir, monsieur ? »

Je lève ma tête, je la regarde droit dans les yeux, elle est là, Maria est là, avec ce sourire que je lui disais toujours d'enlever, mais elle est là, et je ne veux pas qu'elle l'enlève ce sourire. Je souris en retour.

« - Maria... Tu es là. »

« - Oui, mais je peux repartir. »

« - Non, restes. Ne t'en vas pas, ne me laisses pas. »

« - Pourquoi ? », elle fronce les sourcils en me regardant avec son sourire. « - Tu me dis de partir d'habitude. »

« - Non, maintenant je veux que tu restes. Tu es ma fille, je t'aime plus que tout, je donnerai tout pour toi, même si je suis très méchant. J'ai toujours voulu que tu sois dans le droit chemin, que tu deviennes quelqu'un de bon et de grand. Tu es le contraire de ce que je voulais, insolente, tu réponds à tout, tu fais des choses pas très bien, surtout avec les garçons. Ça m'énerve, Maria. Mais je te promets que je suis prêt à oublier tout ça, à faire comme s'il n'y avait rien eu, tu es ma fille. Je veux que tu m'aimes, comme moi je t'aime au fond, même si je ne le laisse jamais paraître. Je veux que tu reviennes à la maison, je veux qu'on ait une vraie relation père et fille, parce que je t'aime, Maria. »

Elle laisse une larme couler sur sa joue, d'autres suivent le chemin. Elle tente de ne pas perdre son sourire et ne me lâche pas du regard, mais elle perd finalement son sourire pour laisser place à la tristesse, en un clin d'œil, elle est complètement mouillé de la tête au pied, des larmes qui coulent abondamment sur ses joues sans qu'elle ne fasse un bruit, comme elle a toujours pleuré.

« - Pourquoi tu ne m'as pas dit ça quand j'étais vivante, papa ? »

Je me mets à pleurer, une main se pose sur mon épaule, je me tourne et je vois mon ami, il me regarde d'un air inquiet.

« - Je crois que tu as trop bu, rentres chez toi, je vais t'appeler un taxi. », il me dit mais je tire mon épaule.

« - Qu'est-ce qui te fait dire ça ? »

« - Tu parles tout seul depuis un petit moment. Allez, viens. »

« - Mais non, je parle à ma fille. », je regarde où se trouvait Maria, mais elle n'est plus là.

« - Mon ami, tu as un peu trop bu. On a enterré Maria hier, viens. »

Il m'aide à me lever, on sort dehors, il me met dans le taxi et il donne mon adresse au chauffeur qui me conduit jusqu'à chez moi. Je lui donne des billets, je descends du taxi, je marche jusqu'à la maison, Hannah m'ouvre la porte, je ne dis rien, je monte sans un mot dans la chambre de Maria. Je m'allonge sur son lit, c'est comme si elle est là, il y a son odeur partout. Elle me manque. Si seulement je lui avais parlé... Si seulement je lui avais dit que je l'aimais une seule fois...

Shitty LifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant