Vitae Vampiris - Partie 3

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 - Ils sont là ! Perça la voix masculine d'un des chasseurs qui apparut au coin de la rue. Ne les laissez pas s'échapper !

Immédiatement, ils furent trois à venir vers eux au pas de course. 

Alors qu'ils approchaient, Ambre pouvait parfaitement les distinguer. L'un d'eux était en fait une femme, et ils portaient tous le même manteau long gris ainsi qu'une sorte de tenue noire renforcée aux points vitaux et au cou. La logique parue évidente à la jeune femme. Quand on chasse le vampire il paraît normal de laisser le moins de peau visible. 

L'ancienne sorcière fut chassée de sa réflexion en observant ce qu'ils amenaient avec eux. Ils portaient un véritable arsenal, des lames cachés dans les plis de leur manteau et un fusil en bandoulière. Voyant maintenant parfaitement dans le noir, la jeune femme put aussi remarquer toutes sorte de grenades. Elle déglutit péniblement. Ça s'annonçait mal. Vie et mort d'un vampire, la plus rapide de l'histoire qu'il disait ?

Avant qu'elle puise dire le moindre mot, Hamet la fit passer derrière lui.

- Je vais essayer de les distraire. A la moindre occasion tu t'enfuis, quoi que tu vois, c'est clair ? Ordonna le vampire, trahissant son trouble. Tu dois atteindre Peachtree Street, après North Bridge et avant le centre, cherches le bâtiment Atlas. Précise bien que c'est moi qui t'envoie. Tu as compris ?

- Mais, et vous ? Osa questionner la jeune femme.

- Je te retrouverais, maintenant silence, et, pour l'amour du Porteur de Lumière, fais ce que je te dis, bourrique. Je ne tiens pas a devoir retrouver une progéniture.

Ambre hocha frénétiquement la tête. Pas que son nouveau statut de vampire lui soit particulièrement plaisant, mais tout son instinct lui hurlait que, même maintenant, elle ne voulait pas mourir. Elle devait vivre, vivre pour trouver un remède à son état et reprendre sa vie d'avant.

Sans parlementer, dès qu'ils furent à portée, les chasseurs ouvrir le feu sur les vampires. Ambre se recroquevilla aussi tôt contre la paroi, ne pouvant retenir son effroi. Hamet, lui, fit face. Le vampire leva une main, et comme si c'était le chose la plus naturelle, dressa un mur entre lui et ses assaillants. 

Quand elle s'habitua au bruit des balles qui volaient, Ambre osa ouvrir les yeux pour observer. Si la soirée n'avait pas été aussi dingue elle aurait inventer n'importe quoi plutôt que de décrire ce qu'elle voyait. Mais là, elle en était sure, c'était du sang qui composait la barrière. Hamet avait devant lui un mur de sang à la fois liquide et opaque, qui absorbait les projectiles comme s'il s'agissait de sucre se diluant dans de l'eau.

Un des chasseurs hurla d'horreur lui aussi, tandis que la femme tonna :

- Merde, c'est un Walpurgien ! Il nous faut de la lumière ! Allez !

Mais Hamet était plus rapide. Tout en tenant sa barrière, il avait incanté de l'autre main et les effets se faisaient sentir. L'un des chasseurs hurla, de douleur cette fois. Du sol s'était élevés de long fils rouge sanguinolant qui transperçaient l'homme de part en part malgré son armure. Quand ils disparurent, il s'effondra au sol sans vie.

Durant une seconde, Ambre se pris à espérer qu'il gagne. Elle se demanda pourquoi, c'était un vampire après tout ? Le combat reprit ses droits sur le moment de flottement de la jeune femme. La guerrière s'était saisie d'une grenade sur le corps de son acolyte qu'elle fit exploser au pied d'Hamet. Un bruit, suivit d'une vive lumière que la jeune femme ne put supporter. Quand elle rouvrit les yeux, le mur protecteur s'était dissipé, et son Sire fumait par endroit. Sa peau pâle était marbrée de brûlures superficielles et il semblait grandement souffrir.

- Ambre, maintenant ! Hurla-t-il.

Sans réfléchir, elle obéit. Le jeune femme se révéla d'un bond et courut en direction des chasseurs qui bloquaient la ruelle. Avant qu'elle n'ai pu concevoir l'étrangeté de la situation, les deux opposants restant furent plaqués contre le mur lui laissant enfin le champs libre. La jeune femme exulta de joie en les dépassant.

Pour une courte durée.

Un bruit sourd suivi d'une douleur immense lui saisit la cuisse. Sa jambe l'abandonna et elle s'effondra au sol à moins d'un mètre de la délivrance. Elle se tourna vers la source de sa douleur et découvrit une lame dentelée profondément enfoncée dans sa chair. Des fumerolles s'échappaient de la plaie ouverte, au travers, elle remarqua le sourire du chasseur qu'elle pensait mort. Il baignait dans son sang, mais avait trouvé la force de la taillader lors de son passage.

Il y eut un bruit caractéristique d'une arme chargée. Ambre porta son regard vers les deux chasseurs au mur, l'un eux avait réussi à libérer son bras du sort et la tenait bien en joue, chien armé.

C'était fini pour elle, elle ferma les yeux.

Un coup de feu.

Suivi d'un bruit d'impact dans un corps.

Ambre ne ressenti aucune douleur, même morte elle s'attendait à au moins sentir la balle la transpercer, mais rien. Elle ouvrit les yeux.

Hamet se tenait entre elle et le tireur. Il y eut un instant suspendu où ses yeux se perdirent dans ceux de son sire. C'est là qu'elle le vit. L'amour. Le vrai. Il n'avait rien de charnel ou de sensuel, non. C'était un sentiment profond qui poussait son porteur à faire l'impensable.

- Sire... ?

- Fille. Rien... Ne compte... plus, que la famille. Articula-t-il dans un souffle pénible et douloureux.

Ambre ne comprit pas ce qu'il voulait dire.

Il sembla lutter quelques instants, ses veines paraissant faites de lumière, puis ce fut finit. Une lumière, aussi brillante que le soleil du midi fuita par chaque pore de sa peau. Dans un hurlement et un éclat, Hamet disparut. Ne restait de lui que les retombées brûlantes qui voletaient autour de sa progéniture.

Ambre resta interdite, une larme roulant sur sa joue. Hamet venait de se sacrifier pour elle.

La Mascarade des Damnés - Tome. 1 L'enfant sans père [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant