La Mascarade des Damnés - Tome. 1 L'enfant sans père [Terminé]

Le clan - Partie 2

Emblème du clan Walpur

« Tous ce qui est sure, c'est que les Walpurgiens sont à la fois le plus jeune, le plus soudé et le plus mystérieux des clans. Aucun ne garde plus jalousement ses secrets, et ne lance de fausse piste pour les conserver. La rumeur voudrait qu'ils descendent d'une puissante sorcière transformée contre son gré par un seigneur vampire qui la désirait ardemment. Furieuse de perdre ses pouvoirs à la suite du baiser noir, elle chercha par tout moyen à regagner ses dons de vivante et à se venger, sans succès. A la place, elle mit au jour autre chose, de plus sombre et de de bien plus dangereux ; la magie du sang était née.

- Extrait du tome 4 du Codex vampiris»

Ambre somnola pendant que la voiture traversait la ville en direction de Midtown. Cela dura une bonne heure avant qu'enfin la ville cesse de défiler.

Quand elle ouvrit les yeux, la vampire se retrouva face à un immeuble de taille plus que respectable. Sa façade était d'inspiration coloniale, colonnade blanche sur peinture beige et toit de tuile rouges sombre.

Grenat. Pensa Ambre.

Il était logé entre deux autres blocs plus modernes, et, de l'avis de la sorcière, sans personnalité.

- Bienvenue à la maison, jeune fille, dit le Régent qui quittait le véhicule. Je suis sûre que tu te sentira très vite chez toi.

Avant qu'elle ne sorte de ses pensées, le Quia, se perdant en courbette, vint lui ouvrir la porte pour lui permettre de descendre. Ambre fut gênée devant tant d'attention et le remercia timidement. 

C'est n'est qu'en mettant un pied hors de la voiture qu'elle remarqua une veste sur ses genoux, c'était celle du Régent. Lui avait il donné alors qu'elle dormait ? Elle avisa le dos du personnage et constata qu'il ne portait plus qu'une chemise blanche sans artifices. Ce geste troubla la jeune femme qui ne se serait jamais attendu à cela de sa part. Elle prit délicatement le veston au moment de sortir, remercia encore le Quia puis lui emboîtant le pas. Ambre comprit qu'elle ne connaissait vraiment rien de cet étrange personnage qui se présentait comme son "grand-père". Et pourtant, en une nuit, il avait prit une place démesurée dans sa vie. Le détaillant encore avec insistance elle ne vit rien qui lui permettrait de percer ses grands mystères. A l'œil nu, c'était un homme tout à ait commun, un occidental aux cheveux bruns, ni trop grand, ni trop petit, ni fort, ni maigre. Sa seule fantaisie était sa paire de lunette fumée qu'il ne semblait jamais quitter, mais à part cela, les informations de la vampire étaient bien limitées.

Arrivant sur le perron de la "maison", Ambre sue que Régent ne lui avait pas menti ; sans avoir à pousser la porte, elle se savait chez elle. Le vieux vampire eut un regard en coin qui ressemblait à de la connivence ou de l'amusement. Il prit une seconde pour la voir se questionner puis, mettant fin au suspense, poussa les portes dévoilant le hall.

- C'est ... Il y a un truc qui cloche.

La jeune femme eut un moment de reculer pour aviser le bâtiment, puis le hall, à nouveau le hall, puis le bâtiment. Elle n'était pas architecte, et n'avait pas spécialement le compas dans l'œil, mais elle était absolument sure que ce qui se dévoilait sous ces yeux ne pouvait pas se tenir dans un si "petit" immeuble.

Le « hall » était une véritable salle de bal, pour ce qu'elle s'en faisait comme idée, un espace immense, à la déco à mi-chemin entre l'audace de la modernité et le raffinement de l'ancien temps, le tout dans un trio de couleur ; noir, blanc et rouge. Au plafond, d'immenses lustres faits de cristaux baignaient la pièce dans une lumière allant du blanc au rouge. Sur les cotés, se déployaient deux immenses escaliers aux marches de marbre menant vers des étages dont Ambre ne pouvait voir la fin.

La vampire avait le souffle coupé, bien qu'elle ne respire plus. Cet effet sembla ravir le Régent qui l'incita à entrer la première d'un geste de la main. Ce n'est qu'une fois le seuil franchit qu'Ambre pu prendre toute la mesure de l'espace de la pièce qui semblait n'en plus finir de se prolonger.

De même, c'est à ce moment qu'elle se rendit compte qu'elle n'était pas seul dans ce hall immense. Accoudée à la rambarde du second étage, figée dans l'escalier ou simplement immobile dans le couloir centrale, une foule de vampire l'observait. Une foule à la fois curieuse et étrangement accueillante. 

Ambre se surprit à ne pas sentir de malaise devant tous ces regards alors qu'elle aurait normalement due, mais elle avait juste l'impression d'être en famille. Elle connaissait chacun d'eux sans jamais leurs avoir parler. Elle ne pouvait l'expliquer mais ils étaient comme des ombres flous dans la réalité de son existence, à la limite ténue du rêve et du conscient. Ce flou que le contact précédent avec le Régent lui avait dévoilé.

Bien qu'ils soient tous différents, par l'âge, l'apparence et l'origine, quelque chose semblait les lier dans leur nature profonde. Ils avaient tous, aussi, à leur manière, de ce rouge grenat si particulier, qui donnait à cette foule hétéroclite un incroyable sentiment d'harmonie et d'unité.

- Bienvenue à toi, Ambre, fille d'Hamet. Dit une voix féminine dont la jeune femme n'identifia par la source. Tu es ici en sécurité.

- Bienvenue à toi, confirma une grande partie de l'assistance.

Elle avait son nom sur le bout de la langue, c'était sure, mais il refusa de lui revenir.

Les autres vampires eurent un geste de tête respectueux à l'entrée du Régent dans la pièce ce qui tira Ambre de son excavation de souvenir.

- Ma chère famille, commença le Régent l'air et la voix grave, nous vivons un moment de chagrin et de trouble. Mon fils, Hamet que vous connaissiez tous, et dont certains ont été élève, a été assassiné par par des chasseurs de l'Ordre de Saint Michel...

Un murmure parcourut l'assistance, à mi-chemin entre la stupéfaction, la colère et la tristesse.

- ...Nous pleurons notre frère, ami et fils, mais l'heure n'est pas encore au recueillement...

- Vengeance ! Hurla une puissante voix masculine.