" Il n'y a pas que les humains qui craignent les enfers, les vampires aussi, bien que cela soit étonnant. Mes recherches tendent à montrer que durant l'obscurantisme, la population de vampire avait tellement tendance à mettre fin d'elle même à son existence, peur du Saint Père oblige, que la Société fut obligée de créer le mythe de la renaissance.
Selon la légende, tout vampire qui porterait atteinte à ses jours de sa propre volonté renaîtrait irrémédiablement, encore et encore, laissant à chaque fois un peu de sa santé mentale au passage. Cette croyance est encore si forte de nos jours que s'en est navrant. Mais bon, voyons le coté positif, au moins aucun vampire ne sera tenter de commettre un suicide...
- Journal d'un inconnu."
***
Elle avisa la foule et la réponse se présenta d'elle même ; les battements de cœur.
Il ne lui était pas difficile de vérifier si l'un ou l'autre dansait parmi les vivant ou les morts. Ambre se mit à parcourir la salle, bravant la promiscuité, sans succès. Alors qu'elle allait se décourager, elle leva les yeux vers l'étage. Accoudé à une rambarde, un homme sirotait un cocktail en la fixant intensément. Malgré la distance, elle savait que c'était elle qu'il regardait. Était-ce possible que ? Ambre ferma prestement les yeux pour faire le vide autour d'elle et il n'y eu plus de doute possible, le cœur de cet homme, était aussi silencieux que le sien. Pleine d'espoir elle traversa la foule pour monter rapidement à sa rencontre, bien qu'il se détourne d'elle sans l'attendre. Après de longues minutes à lutter contre les popotins et les bras qui lui barraient la route, Ambre déboucha sur le plateau de l'étage supérieur. Le lieu était à peine plus audible que la salle principale et accueillait un grand nombre de tables et de banquettes propice aux rapprochements dans cette pénombre. Elle chercha le mystérieux vampire un moment avant de retrouver sa trace au coin le plus extrême de la pièce. Il était attablé seul, malgré le nombre impressionnant de convives présents, perdu dans la contemplation de son verre. Décidément, elle avait le chic pour faire des escortes à thème ; des vampires portés sur la bouteille.
Tant pis, elle devrait faire avec.
La jeune femme vint à sa rencontre en quelques enjambées trop pressées pour être honnêtes, avant de ralentir le pas, histoire de paraître moins impatiente. Malgré son air sinistre il avait un charme indéniable. Une mâchoire saillante, de grand yeux bleus et des cheveux noirs courts négligemment rabattu en arrière et qui ondulaient dans son cou. Tout comme elle, il portait simplement un blouson de cuir, un jean et une chemise blanche. Mais contrairement à elle, même dans cette tenue simple, il était d'une classe absolue. Quelque chose se dégageait de son aura, une sorte de prestance inexplicable qui semblait le placer tellement au dessus de la jeune femme.
- Bonsoir. Tenta Ambre d'une petite voix, un peu impressionnée.
Pas de réponse. Le vampire se contenta de soupirer en touillant sa consommation.
« Vampire, porté sur la bouteille et déprimé. » Pensa-t-elle « Tout un programme ».
- Hum...Vous êtes l'Amabilis qui n'est pas d'ici ? Fit elle en rassemblant le peu de confiance en soi et de contenance à sa disposition.
Même elle trouva sa phrase stupide.
- Qui le demande ? Répondit le vampire sans même lever les yeux de son cocktail qu'il tournait machinalement.
- L'Administrateur d'Atlanta. Il m'envoie pour...
- Dites à Michel que je ne veux rien de lui, surtout si c'est une enfant qui fait le sale boulot. S'il veut me parler qu'il descende de sa tour et vienne braver les chasseurs lui même.
- Michel ? C'est... Le nom de l'Administrateur ?
- Oui, Michel Morrel. Il ne s'en vante pas ? Comme c'est étonnant. Ambre décela un certain plaisir dans ce cynisme, et cela lui donna de l'espoir. Vous pensiez qu'il avait pour simple nom : « L'Administrateur » ? Ou alors se fait il déjà appelé "Votre Altesse" dans ce trou ? Nous avons tous eux des parents un jour... Ce dernier mot sembla réanimer son spleen et il reprit sa touillette pour mélanger l'alcool.
- Peut importe. Reprit Ambre une fois sa fascination pour le mouvement du liquide terminée. Vous dites vous même que cet endroit est plein de chasseur, alors pourquoi ne pas me suivre ? Je dois vous emmener dans le lieu sure de votre choix. Je connais un Amabilis qui vous guidera...
- Ma chère, pardon de vous couper, mais sachez que, quand on vit aussi vieux que moi, on appel la mort de ses vœux plutôt que de la fuir. Votre mission ici, je le crains, va être un grand échec, car je ne compte pas bouger d'un pouce avant que les chasseurs ne me trouvent. Et, sans vouloir être impoli, ou douter de votre charmante présence, je souhaiterais finir ce Sunset tranquillement. Je vous souhaite donc la bonne nuit.
Il pointa son cocktail du doigt et se remit à touiller.
- Mais, vous... Commença à argumenter Ambre.
- J'ai dis, bonne nuit, jeune fille.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
Il soupira, et se vautra en arrière dans la banquette tout en la toisant, l'air agacé mais tellement lasse qu'il semblait incapable de faire le moindre geste. L'étrange vampire se mit à la dévorer de son regard bleu, sans qu'Ambre puisse dire si cela reflétait du désir ou de l'agacement.
- Qu'est ce que vous ne comprenez pas dans la phrase :"laissez moi mourir" ? Dit il en articulant chaque mot comme si elle avait le QI d'un palourde.
Cette fois Ambre était irritée. Elle se pencha vers lui et soutien son regard aussi intense soit il :
- Pour être honnête, le principe. Et ne comptez pas sur moi pour vous laisser vous suicider sous mes yeux.
Ah, de vrais drama-queens ces vampires je vous dis.
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La Mascarade des Damnés - Tome. 1 L'enfant sans père [Terminé]
VampireGéorgie, de nos jours. Vampire, Loup-garous, Sorcières et Croisés, se livrent une guerre sans merci pour le contrôle de la plus grande ressource qui soit; l'Humanité. Impitoyable et éternelle, la Société, principale groupement de vampires, étend de...