Bienvenue dans la Société - Partie 3

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 - J'ai dit « ASSISE ». Articula l'Administrateur.

Cette fois c'était trop fort, l'envie saissit la vampire comme un besoin viscéral et obligatoire pour sa survie; tel manger ou boire. Elle se laissa tomber immédiatement sur le canapé comme si ses membres pesaient des tonnes et se mit à contempler le parquet inerte.

- Vous voyez, Administrateur, je vous l'avez dit, cette novice est spéciale. Le Régent eut du mal à caché une pointe d'allégresse dans ses paroles. A peine née, elle montre déjà des signes d'une puissance certaine. Nos ennemis sont à nos portes et vous voudriez vous privez d'une recrue aussi prometteuse?

Le vampire technocrate se détourna et ajusta nerveusement sa cravate sans que quiconque, à part les personnes non loin de lui, puisse le voir troublé. Comment cette sale gamine avait elle pu résister à son don? Deux siècles d'entrainement ne pouvaient pas être balayés par de simple capacités d'enfant têtue. A moins que sa force de caractère ne renforce ses dons de lignée ? Il devrait creuser le sujet plus tard, mais cette expérience confirma sa position : elle devait disparaitre du paysage. Mais faisons cela de manière habile...

- Certes, certes, mais elle est fougueuse. Finit-il par articuler. Traits de personnalité dont nous ne pouvons pas souffrir les frasques, pour le bien de toute la communauté. Nous nous devons tous de maintenir la Grand Illusion devant les humains, quoi qu'il en coûte. Imaginez qu'ils nous découvrent, il ne faudra pas longtemps avant qu'ils s'arment en nombre et nous donne la chasse. Non, nous nous devons d'être discret et d'œuvrer dans l'ombre. Notre communauté ne peut souffrir d'éléments incontrôlable. C'est pour cela que la Société et les règles existent.

- La fougue est aussi la marque de la jeunesse. Si vous la mettez à l'épreuve, après son éducation, je suis sure qu'elle saura se montrer digne de notre Société et de ses valeurs, que sont la discrétion et la retenue.

L'Administrateue sembla hésité un instant, toujours dos à l'assistance.

- Pourquoi attendre son éducation ? Voyons donc cela maintenant ! Dit il avec un entrain qui ne présageait rien de bon. Si elle est digne de la Société qu'elle le prouve maintenant devant témoins. Si elle réussit personne ne pourra plus douter de sa capacité à vivre parmi nous, et cela me permettra de clore tout à fait légalement cette fâcheuse affaire d'autorisation. Qu'en pensez vous, cher Seigneur ?

- Qu'avez vous en tête, dit le Régent méfiant.

- Petite, tu dois avoir faim, non ? Allons ne soit pas timide, je sens que tu meurs de faim. Tu n'as jamais bu à une gorge n'est ce pas ? En voici un test parfait, le pilier de notre communauté : le sang. Faites entrée un donneur, aller ! Il se pencha vers elle. Qu'est ce qui te tente, un homme, une femme ? Sens toi libre, j'ai un peu de tout sous mon toit.

Ambre ne répondit rien, à la fois gênée et dépassée par se qui se passait sous ses yeux.

- Non, vraiment ? Pas de préférence ? Faisons classique alors. Faites venir un garçon, s'il vous plaît, et un beau !

- Votre demande est injuste ne pensez vous pas ? Tout les nouveaux-nées sont assistés la première fois qu'ils se nourrissent, sans cela ils risquent...

- Mais enfin, Régent, c'est vous même qui nous avez dit qu'elle était « spéciale », voyons donc maintenant l'étendu de son talent. Après tout, si nous devions la traiter comme n'importe quel vampire sans parent et sans autorisation, comme mon devoir m'y oblige, nous devrions la tuer dans l'instant. N'ai-je pas raison Alice ? Toi qui est Shérif, tu connais mieux que nous la loi, non ?

- Absolument, mon Sire. Vous avez raison. Tout nouveau-né doit avoir été autorisé et être présenté à la Société par son parent. Sans personne pour le guider c'est une menace pour toute la communauté et, à se titre, nous devons l'éliminer. Pour le bien de tous, évidement. Récita la Shérif sans conviction.

- Vous voyez, Régent. Je ne me pli qu'à la loi. Mais, par respect pour votre lignée, je suis prêt à faire une exception. Qu'elle nous prouve sa valeur en tant que vampire et je l'autoriserais à rejoindre la Société et son clan. C'est à prendre ou à laisser.

Le Régent observa Ambre longuement, en proie à un doute qu'elle devina rare.

- Soit, finit il par dire dans un ton de défi, j'ai confiance en elle, faite entré le dîner, Administrateur, et que le clan Walpurgien vous prouve une fois encore son exemplarité.

Le technocrate étira un sourire qui dévoila ses canines, et Ambre frémit de peur face à son regard de prédateur.

La Mascarade des Damnés - Tome. 1 L'enfant sans père [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant