La Mascarade des Damnés - Tome. 1 L'enfant sans père [Terminé]

C'est un monde cruel, gamine - Partie 1

Emblème de l'Amabilia

"Aucun vampire n'est plus doux, plus plaisant et avenant qu'un Amabilis. Ils sont de cette image que les humains se font des nôtres, charmants, plaisants, romantiques quand il faut et amicaux avec tous. Toujours prêt à vous tendre une main secourable sans demander de service. Ils vivent sans mal parmis les humains, usant de leurs dons et de leurs charmes pour obtenir une armée de courtisans, qu'ils mettront toujours, mon Prince, bien généreusement à votre bouche. Mais que mon Seigneur ne s'y trompe, tel le serpent dans le jardin d'Eden, l'Amabilia n'a de foi que pour ses intérêts, et tous vampires qui, sans faire partie du clan, s'en approche de trop prêt, finira tôt ou tard par le regretter amèrement.

- Lettre d'un Quia Regno à son Seigneur vampire."

***

Ambre marchait sans but depuis plusieurs heures avec pour seule compagnie la lune croissante et les réminiscences des passés qui n'étaient pas les siens. Devant ses yeux dansaient des batailles qu'elle n'avaient pas vécue, des duels qu'elle n'avait pas conduit et des visages qu'elle ne reconnaissait pas. Incapable de calmer ses vagues d'image, elle se contentait de regarder ses pieds et de marcher tout droit, espérant que cela cesse pour qu'elle puisse réfléchir.

Seulement vêtue de son jean et de son débardeur de dentelle noire, elle aurait du mourir de froid sous la brise d'automne, mais il n'en était rien, à son grand regret. A ce moment, elle aurait donné n'importe quoi pour ressentir quelque chose, n'importe quoi, tout plutôt que ce serrement qui lui ligaturait le cœur de colère et de désespoirs.

Hamet, le Régent, l'Aînée, l'Administrateur, Maxon... Elle le savait maintenant, tous se servait d'elle pour de sombres dessins que sa méconnaissance du monde des vampires et de la guerre l'empêchait d'anticiper. Le monde qui se dévoilait devant ses yeux en était la preuve. On la forçait à faire des choses qu'elle ne voulait pas, à ressentir contre son gré, à haïr sans connaître.

Mais Ambre n'avait rien d'un pion aisément manipulable, et cette situation de dépendance lui pesait au plus haut point.

Arrivant à Northbridge la jeune vampire fit halte pour admirer la jeté qui se dévoilait sous ses yeux. Même dans l'ombre, le spectacle était saisissant, et le silence de la nuit l'amplifiait encore. Ce bref instant de contemplation apaisait son trouble autant que les images, et les embruns sur sa peau la faisait se sentir un peu plus vivante. Elle avisa les portant de construction et son esprit dessina immédiatement un chemin vers où elle désirait se rendre ; tout en haut. Elle s'accrocha au pilonne comme si elle l'avait fait cent fois, tout en sachant qu'elle n'aurait jamais put le faire il y a deux nuits, et commença son ascension sans mal. Sans essoufflement ou signe de fatigue, la vampire arriva rapidement en haut de la structure.