Bienvenue dans la Société - Partie 2

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Peut-être ce vide dura-t-il une éternité ? Ou un instant ? Ambre ne savait dire. Elle flottait entre deux réalités sans que son corps accepte de lui répondre. Seul le vide et le noir absolu étaient perceptibles à ses yeux. Etait-ce cela la mort ? Ce qui l'attendait après ? Rien que le vide.

Puis, quelque chose changea sans qu'elle se l'explique. Des mots résonnaient à ses oreilles :

Walpurgien... Société... Pas le droit... Vampire... Loi... Notre secret...

Ambre ne reconnue aucune des voix en grande discussion prêt d'elle. Ces drôles de mots dansaient dans les oreilles de la jeune femme alors qu'elle revenait doucement à elle. Émergent de son coma, une sensation de confort l'envahit, la faisant refuser d'ouvrir immédiatement les yeux. 

Elle semblait lovée dans une matière douce et, à l'écoute, elle comprit qu'un feu crépitait non loin. La vampire mit une seconde avant de réalisé qu'elle était allongée sur un canapé. De ce qu'elle voyait en ouvrant un yeux, tout autour d'elle respirait un luxe ostentatoire et anachronique. La pièce semblait faite d'or et de diamant du sol au plafond tant elle brillait. Les meuble étaient richement décorés et ornés, sans avoir besoin de les touchées elle était certaine que les boiseries étaient plaquées or. Son esprit réussit à se focaliser suffisamment pour qu'elle puise comprendre où elle se trouvait. C'était un bureau ou bien une salle de réception, vue sa taille, digne des plus beaux cabinets d'affaire parisiens. Directement en face d'elle trônait un immense bureau de PDG, derrière lequel un homme faisait les cent pas de manière frénétique.

Pas très grand, la peau aussi pâle que la mort et des cheveux bruns gominés en arrière, il était la caricature du jeune cadre dynamique occidental. S'ajoutait à ce tableau son costume et sa cravate que même Ambre, qui n'avait pourtant pas vraiment d'expérience en la matière, savait hors de prix, et on obtenait le parfait tableau de quelqu'un qui avait quelque chose à compenser.

- Un regrettable contre-temps, mon cher Administrateur, dit une voix masculine d'un calme exagéré.

Elle semblait venir de juste derrière la jeune femme.

- Vos services n'ont pas été assez rapides pour vous la transmettre, mais j'ai bien ici la preuve que la demande a été faite en temps et en heure. 

L'administrateur, qui était donc le jeune « cadre dynamique », se figea face à l'une des immenses fenêtres de la pièce. Il leva sa main d'un air de roi dans les tragédies grecques avant de répondre d'une voix grinçante.

- Ne trouvez vous pas cela curieux, mon cher Régent ?

- Les mystères de l'administration, même chez nous, ils sont inexplicables.

Les deux voix se répondaient dans une exagérée politesse, réussissant à peine à couvrir leur inimité mutuelle, quoique celle du Régent fut la plus convaincante des deux.

La réponse de l'Administrateur fut, cette fois, ironique et grinçante.

- Oui, c'est certainement cela... Il fit volte face et claqua des talons dans air martial. C'est étonnant, car justement je croyais que les « mystères » était la spécialité de la maison Walpurgienne ? Il s'approcha et pointa Ambre du doigt qui fit semblant d'être toujours inconsciente. Dites moi, mon cher Régent, ne seriez vous pas entrain d'user de quelques ruses pour faire croire à une demande en bonne et due forme ? Et cela, justement pour contourner la loi et sauver cette nouvelle-née qui, comme par hasard, est de votre lignée ?

- Moi, voilà bien une drôle d'insinuation ? S'étonna la voix qui semblait donc appartenir au Régent. Vous savez bien, cher Administrateur, que je respect plus que tout les règles de la Société, et sa sauvegarde est ma seule mission...

La Mascarade des Damnés - Tome. 1 L'enfant sans père [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant