La Mascarade des Damnés - Tome. 1 L'enfant sans père [Terminé]

Premiers pas - Partie 2

Ambre garda en réserve sa question sur cette « Mascarade » craignant d'être bonne pour une nouvelle histoire interminable. Pour l'instant, une autre préoccupation lui brûlait les lèvres :

- Juste une question, pas que la lecture du manuel des castors juniors version mort-vivant détraqué ne me passionne pas, mais combien de temps vais je devoir rester ici ?

Hamet leva vers elle un œil redevenu vert, et prit un ton tranquille :

- Aussi longtemps que nécessaire.

- Vous êtes conscient que ce n'est pas une réponse, Sire. S'amusa la nouvelle-née.

- Bien sur que si. Il lui fit un clin d'œil. Ce n'est juste pas celle que tu voulais entendre.

- D'accord... Pourriez vous être un peut plus précis alors, Sire ? Vous parliez d'une Société, pourquoi ne m'y emmenez vous pas immédiatement. Vu à qu'elle point cela semble important.

Le vampire fixa les bouteilles qui couvraient le mur d'en face, comme s'il réfléchissait à son discours :

- Disons, jusqu'à ce que le situation soit... Régularisée. Il hésita longuement sur ce dernier mot. Ce qui ne devrait plus prendre que quelques heures maintenant, connaissant l'efficacité de mon père.

- Régularisée ?

- Tu répètes souvent les derniers mots des phrases ? Lui fit le flamboyant vampire en sirotant son verre. Ça ne te rends pas plus intelligente ou mystérieuse, je t'assure.

Ambre piqua un phare. C'était un sale toc qu'elle avait depuis toujours... Hamet étira un demi-sourire de prédateur en direction de sa progéniture ; touchée. Il eut la grâce de mettre fin à son malaise.

- Disons, ma chère enfant, que ta "naissance" ne s'est pas faites selon le protocole habituel, ce qui... est très gênant. Aussi bien pour toi que pour moi.

La jeune femme haussa un sourcil. Un protocole ? C'était nouveau. Les vampires n'avaient pas la réputation de s'embarrasser de règles.

- Vous voulez dire qu'il y a des règles pour...

Elle n'osa pas finir.

- Les transformations ? Oui. Est ce si surprenant ? Il avait l'air sincèrement curieux. En quoi est-ce étonnant ? Pour le bon ordre et la survie de notre race nous avons du mettre fin aux naissances anarchiques. Faute à la grande inquisition Espagnol, tout ça, tout ça. Mais le Régent t'expliquera cela mieux que moi. C'est un peu notre Wikipedia à nous, tu verras.

Ambre restait surprise de la manière dont il parlait librement de sa condition dans un lieu public plein à craquer. Les vampires n'étaient ils pas tenus à l'omerta sous peine de mal finir? Les images de Max se liquéfiant sur place lui revirent en mémoire.

Hamet sembla voir son trouble et posa une main sur son avant bras.

- Ne t'inquiète pas, tant que je serais là il ne t'arrivera rien. La rassura-t-il. J'ai fais jouer quelques ficelles, ta situation sera vite réglée et je pourrais te présenter au clan.

Étonnement, le jeune femme se prit à le croire, tout dans son attitude avait un air affectueux.

Elle ne se laissa distraire qu'un instant par cette scène, elle ne resterait pas vampire longtemps, alors pourquoi s'en faire ? Dès qu'une occasion se présenterait, Ambre tenterait de s'enfuir afin de revenir au Sabbat. Là, quelqu'un trouverait bien un moyen de la rendre sorcière de nouveau... alors autant en apprendre le plus possible sur l'ennemi entre temps.

Elle prit sa voix la plus enfantine possible afin de paraître vraiment troublée :

- Je ne suis pas sure de comprendre, Sire. Ne prenez vous pas tous ce que vous voulez sans demander?

- Aux humains oui, mais quand il s'agit de la Société c'est une autre chanson. Elle nous gouverne, ce qui veut dire qu'elle peut nous protéger autant que nous détruire. Il soupira comme s'il s'apprêtait à parler d'une chose qui le rebutait. Pour des raisons de sécurité nous avons dû stopper les naissances non programmées. Trop de vampire non préparés, encadrés, ou consentant ne supportant pas leur nouvelle condition... Cela finissait souvent en drame. De ce que je sais, il y a eut un pique naissances « fâcheuses » à partir du Moyen-âge, en Europe surtout. La foi, très forte, faisait que l'immortalité était souvent vu comme une damnation. Il n'était donc pas rare de voir un nouveau-né se ruer a l'église en priant le Seigneur de le libérer ou bien tuer ce qui bouge.

Il prit un instant pour laisser passer le barman, craignant des oreilles indiscrètes sans doute.

- Cela faisait un peu désordre... et à eu de catastrophique conséquences pour tous.

- Les chasses aux sorcières... Comprit immédiatement Ambre.

- Yep. Fit il en buvant. Aujourd'hui, engendrer sans accord préalable de la Société est un crime très grave. Tout comme engendré une personne sans son consentement et sa formation préalable. La dernière chose que nous voulons c'est éventer notre existence ou notre réelle manière de vivre, surtout à une époque où les humaines peuvent rendre la nuit aussi brillante que le jour.

- Je crois que je comprends. La Société, elle va vous punir pour m'avoir transformer c'est ça ?

Il perdit son expression détendu et se tourna vers elle l'air grave.

- Pas moi Ambre, toi. La plus forte douleur que l'ont puisse infliger à un Sire c'est de détruire sa progéniture, cela lui déchire l'âme.

Ambre blêmit. Mourir ? Genre pour de vrai ? Mais ce n'était pas du tout dans ces plans. Pourquoi avait il prit un tel risque ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Trop de questions l'assaillaient sans que la jeune femme réussisse à clarifier sa pensée. Hamet continua son explication comme si de rien n'était.

- C'est une manière pour la Société d'assurer son emprise sur les clans et une certaine stabilité. Les naissances contrôler assurer l'équilibre des forces entre les clans ainsi qu'une surveillance mutuelle, sous couvert du bien commun, évidement.

- L'équilibre des forces? Finit par articuler Ambre. Vous n'êtes pas une grande et heureuse famille unie dans l'amour du sang et du cornu?

Hamet haussa un sourcils autant circonspect qu'amusé.

- Une grande et heureuse famille... Il eu un rire étrange et inquiétant avant de reprendre d'un voix grave. Ou l'ont se poignarde entre le fromage et le dessert.

Ambre déglutie péniblement. C'était quoi le monde de fou où elle était tombé?

- Mais tu as encore une petite centaines d'année avant d avoir a te préoccuper de cela, enfin si tu survie. Pour l'instant parons au plus urgent, veux tu ? Te maintenir en vie le temps que tu sois administrativement viable.

La jeune femme blêmit encore un peu plus tendit qu'Hamet porta sa bière à ses lèvres.

- Ah, fit il comme si ce n'était rien, et ne te retourne pas fille. Nous avons de la compagnie qui vient d'entrer.

Le vampire fit lentement tourner sa chope afin d'en présenter sa surface à sa progéniture. Dans le reflet, Ambre aperçue deux chasseurs qui perçaient la foule du bar pour s'installer à une table proche...