La Mascarade des Damnés - Tome. 1 L'enfant sans père [Terminé]

Le clan - Partie 1

Ambre quitta, déçue et seule, les ruines de la Fondation. 

La jeune femme traîna sa peine et ses regrets à travers la nuit, faisant dos à son passé pour de bon, tout en sachant pertinemment, qu'un jour, celui-ci viendrait lui demander des comptes, la jeune femme traîna sa peine et ses regrets à travers la nuit.

Mais pour l'instant, la vampire n'en avait que faire, elle voulait disparaître, trouver un moyen de réfléchir sur ce qui venait de se passer. Qu'était cette chose qui avait prit le contrôle ? Pourquoi avait elle pu lui parler ? 

Épuisée, la vampire finit pas trouver un coin sombre et désert à l'arrière d'un bâtiment pas franchement rassurant. Elle se laissa glisser contre le mur, entre les piles de détritus et les rats tirés de leur sommeil par son tapage. Et c'est là, à l'abri des regards, que la vampire put enfin pleurer toutes les larmes de son corps. 

Comme pour s'aligner avec son état d'esprit, une fine pluie vint s'écraser sur sa nuque. 

Elle resta un moment, tête sur les genoux, à évacuer tout son désespoir et sa déveine. C'est là qu'elle remarqua. D'instinct, elle avait choisit un lieu sombre et suffisamment isolé du passage pour que l'on puisse conspirer contre le monde sans craindre une oreille indiscrète. Une planque parfaite pour une créature qui devait maintenir un certain niveau de confidentialité. Mais la question qui lui brûlait était ; l'avait elle choisit seule ou bien lui avait on suggéré? La jeune femme ne savait plus, et cela faisait trop de bizarrerie en peu de temps pour qu'elle s'y penche dans l'immédiat. Elle voulait juste la paix, même quelques minutes.

- Je dois dire que tu m'impressionne, jeune fille. Dit une voix qu'elle connaissait maintenant beaucoup trop bien. Faire s'effondre la Fondation sur la tête de sa propriétaire, même moi, à ton âge, j'en aurais été bien incapable.

- Régent... C'était un accident... Se lamenta Ambre sans lever les yeux vers le nouveau venu. Je n'ai pas la moindre idée de ce qui s'est passé. Je ne voulais pas les tuer, je voulais juste...

Elle marqua une pause, incapable d'expliquer ce qui s'était passé. C'était beaucoup trop dingue. « Je voulais m'enfuir et une voix dans ma tête ma répondue. » Effectivement, c'était dingue.

- T'enfuir ? Survivre ? Lança-t-il simplement.

Ambre leva les yeux vers le Régent qui venait de lui arracher les mots de la bouche en perçant les ténèbres de la ruelle. Comment pouvais-t-il savoir ?

- Exactement. Je voulais m'enfuir.

- Et elle t'a répondue, la Bête. Elle sommeil en chacun de nous, sortant quand nous lâchons prise ou quand notre survie est menacée...

Comment pouvait il savoir ? Pourquoi avait elle l'impression de ne plus rien contrôler ? Pourquoi ? Pourquoi ?

- Jeune fille, crois tu vraiment que les vampires soient seuls un instant ? Nous vivons en clans et en lignées soudées. Si je ne lis pas en toi comme dans un livre ouvert, je saurais toujours où tu seras, et bientôt quand tu seras plus forte, nous pourrons parler à des villes de distances. Comment penses tu que je t'ai retrouvé ?

- Vous saviez où j'allais ?

- Pas au début, je ne suis pas encore habituée à ta présence, mais je l'ai déduis. Je suis juste désolé d'être arrivé trop tard pour t'épargner... ce que l'Aînée voulait te faire subir.

- C'est comme un fils à la patte...

- Sauf qu'il est réciproque. Si seulement tu essayas, juste un peu, d'accepter ta nature, tu découvrirais des merveilles dépassent sans difficultés ce que tu as perdu. C'est un monde dangereux, c'est vrai. Cruel, c'est vrai aussi. Mais, tu as tout un nouveau monde à découvrir, une place à y trouver, et une famille, une vraie, qui se réjouie de ta venue.

Ambre ne répondit rien, elle ne voyait que les mauvais cotés de sa condition. A ses yeux, il était fou, celui heureux de la vie de vampire. Le Régent se redressa et domina la jeune femme de toute sa présence, projetant sur elle une ombre à la fois protectrice et menaçante.

- Ambre, je ne peux pas te forcer à survivre si tu ne veux pas. Alors voilà le choix que je t'offre ; soit tu montes dans cette voiture et tu laisses une chance à cette nouvelle vie...

Il marqua une pause, l'air grave mais déterminé.

- ...soit tu attends le levé du jour et en finis maintenant. Il paraît que les aubes sont magnifiques en cette saison, ça te ferra une dernière vision agréable.

Ambre regarda une énième fois ces genoux, elle ne voulais pas de cette vie, mais plus que tout, elle ne voulais pas mourir. Quel autre choix avait elle ? Aucun.

Il lui tendit la main, elle hésita. Elle avait peur de lui mais tout autant envie de lui faire confiance. La jeune femme avança sa main, et à mesure qu'elle menaçait de toucher celle du Régent, elle sentie une force incroyable lui courir le corps. Cette une puissance sauvage, millénaire et nombreuse ; la puissance d'un clan. Des dizaines de visages lui vinrent alors à l'esprit, des hommes et des femmes de tous horizons, mais étrangement semblables, unis par les liens du sang.

Dans sa tourmente, ce sursaut d'énergie lui étira un sourire. Elle n'était plus seule, c'était une Walpurgienne, maintenant, et jusqu'à sa mort ultime.

Et puis qu'avait elle à perdre vraiment ? Au pire, un bain soleil et l'affaire était réglée.

Ainsi, c'est sur cette pensée, qu'Ambre monta dans la voiture, direction sa nouvelle vie.