Chapitre 7

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Après une dispute débile sur le programme du lendemain -je voulais sortir avec Greg et lui préférais passer la journée au foot- je ruminais mon ressentiment.

Je me tournais dans mon lit, repensant à la conversation avec ma mère avant qu'elle ne parte, j'aurais voulu qu'elle me rassure mais ce n'était pas le cas. Je n'avais pas envie de passer ma vie dans une impasse. Je méritais mieux et Gregory aussi. Etais-je bête de vouloir croire en l'amour ?

Je me rendis compte que cela faisait déjà un moment que je me posais la question, j'étais avec Greg par habitude, pas par choix. Depuis notre arrivée à Mougins, mes doutes empiraient. Coincée ici, sans rien pour me distraire, je n'arrivais pas à penser à autre chose, enfin, à rien qui m'aide.

La présence de Rémy dans mon esprit n'aidait pas. Pourquoi pensais-je sans arrêt à lui ? C'était à peine si on se parlait, il ne me calculait pas, me regardait de haut et mon crétin de cerveau n'arrêtait pas de penser à lui. Il me troublait, plus que n'importe quel homme jusqu'ici. Je n'avais jamais ressenti cela, il m'agaçait et en même temps j'avais envie de lui parler, de le découvrir, de passer du temps avec lui. J'avais envie qu'il me remarque, surement une conséquence logique lorsque l'on se sent prise pour acquis.

Je me surprenais souvent à regarder par la fenêtre sans raison, juste pour l'apercevoir. Il était attirant, magnétique, mais il restait un inconnu. Je n'osais pas aller vers lui. A quoi cela aurait-il pu servir ? Nous n'avions rien en commun, rien à échanger. Autant continuer de rêvasser, maintenir l'illusion pour pouvoir échapper au quotidien trop terne à mon goût. Je l'imaginais en homme idéal, j'inventais des conversations animées, des moments de complicité...

Lorsque l'on se croisait, son dédain faisait exploser ma bulle de savon finement construite. Tout cela n'était qu'imaginaire, il n'y avait rien entre nous, il n'y aurait jamais rien. Pourquoi étais-je autant attirée physiquement par un homme que je ne connaissais pas ? C'était un crétin condescendant et pourtant dès que je fermais les yeux, il prenait vie devant moi.

C'était la première fois que je ressentais cela. Il m'était arrivé de trouver un homme beau, mais je l'oubliais dans la seconde, lui, il accaparait mes pensées. Je ne savais quasiment rien de lui, il passait son temps à m'ignorer, je n'étais pas digne d'intérêt et pourtant, dès que je le voyais mon cœur s'accélérait. J'avais envie de passer du temps avec lui, qu'il me prenne dans ses bras... pourtant je ne l'appréciais pas, et il me prenait pour une idiote avec son rictus moqueur.

J'aimerais tellement ressentir la même attraction pour Gregory, au lieu de cela, plus je le voyais, plus il m'horripilait. Ces paroles, ces gestes, rien ne trouvait grâce à mes yeux. Plus il me touchait, plus je me dégoutais.

J'attendais patiemment le retour de mes parents, je voulais tellement partir loin, loin de Greg, loin de Rémy, arrêter de souffrir pour rien, respirer librement et vivre. 

Lui ou toi (plus moi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant