Chapitre 19

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— Tu es encore clouée à cette fenêtre ! s'emporta Greg.

Je sursautais violemment, ne l'ayant pas entendu arriver.

— Il faut bien aérer, lui répondis-je d'un ton calme et reprenant mon chiffon.

— Tu parles ! maugréa-t-il.

— Qu'est-ce que tu me reproches exactement ? De faire le ménage ?!

Il se renfrogna et allait tourner les talons. Visiblement, me donner un coup de main ne lui venait pas à l'esprit.

— Tu couches avec ?!

— Pardon ? m'écriais-je.

— Rémy. Tu couches avec lui ?

— Non, mais ça ne va pas !

— J'ai vu comment il te regarde ! m'aboya-t-il dessus.

— Et comment il me regarde ? le défiais-je les bras croisés.

Je n'avais qu'une envie m'enfermer dans la salle de bain, face à son excès de rage, mais je refusais de reculer. Le connaissant, il verrait cela comme un aveu.

— Tu sais très bien, grimaça-t-il. Tu fais l'allumeuse juste sous son nez.

J'en étais trop, je jetais mon chiffon et lui criais de dégager. Il ne se le fit pas dire deux fois. Quelques minutes plus tard, j'entendis la Maserati démarrer en trompe, alors que j'avais rejoint la terrasse. A grand coup de balai, je laissais passer ma colère. D'accord, j'avais la tête ailleurs, mais je ne l'avais pas trompé. Pour qui me prenait-il ? Moi une allumeuse ?! Même si je le voulais, je ne serais pas comment m'y prendre.

— Est-ce que tout va bien ?

Je sursautais pour la deuxième fois en peu de temps. Décidément, j'avais de la chance d'avoir le cœur bien accroché.

— Qu'est-ce que tu fais là ? m'écriais-je la main sur le cœur. On est samedi !

L'éternel sourire en coin se dessina sur ses lèvres pleines.

— Je sais quel jour on est ! me taquina Rémy. Si tu veux que les travaux soient finis dans les temps avec l'équipe de bras cassés qui s'en occupe, il faut bien que je vienne le samedi, plaisanta-t-il avant de reprendre son sérieux. Est-ce que tout va bien ? J'ai entendu une dispute, j'allais monter voir quand j'ai vu Gregory partir.

— Tout va bien, acquiesçais-je en me demandant ce qu'il avait entendu exactement.

—Cela lui arrive souvent d'hurler comme cela. Je n'ai pas compris un traître mot mais j'ai eu peur pour toi !

— Non, non, ça va, je t'assure.

Je lui tournais le dos pour cacher mes mains qui tremblaient. Je n'avais jamais été aussi méticuleuse en balayant cette terrasse.

— Je ne te crois pas.

— Eh bien, ne me crois pas, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

— J'avais presque fini, mais...tu veux que je reste avec toi jusqu'à ce qu'il revienne, offrit-il.

— Non, ce n'est vraiment pas la peine. Je suis à peu près certaine qu'il est parti pour le weekend. Il m'avait parlé d'une fête qu'il ne voulait pas rater et je lui avais demandé de passer la soirée avec moi, alors...

Je haussais les épaules, la suite était tellement logique. Pourquoi n'y avais-je pas pensé avant ? Je n'avais rien à me reprocher, il cherchait juste un prétexte, et comme il détestait Rémy...

Lui ou toi (plus moi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant