No escape

Septième chapitre : Hoseok

Je ne peux pas croire ce qu'il m'a dit. Je n'y arrive tout simplement pas. Déjà, il y a cinq ans, je ne pouvais pas le croire. Yoongi n'a jamais été un menteur ou un manipulateur. Je le sens. Il ne m'a jamais utilisé. Je suis persuadé qu'il m'a aimé mais que quelque chose l'a poussé à me quitter en me faisant du mal. Je suis certain que c'est encore cette raison qui le force à me repousser encore une fois. Ca ne peut pas être autrement. Ou alors, c'est que je suis vraiment con et que je n'arrive pas à voir son vrai visage. Je lui colle un faux masque. Mais je ne peux pas croire qu'il ait été sincère dans ses paroles. Peut-être qu'aujourd'hui, il ne m'aime plus, mais à l'époque si. Je le sais. Ca ne peut pas être autrement.

Depuis ce baiser, je n'ai envie de rien. Je passe mon temps à réfléchir sur la situation. Il se retient, j'en suis persuadé, mais je ne comprends pas pourquoi. Quand je l'ai embrassé, j'ai senti que c'était comme un soulagement pour lui. Il ne l'a pas montré, mais je le connais par coeur. Après plusieurs jours de réflexion, j'ai fini par en conclure qu'il m'aime toujours. Je l'ai senti. Je n'en suis pas non plus complètement certain, mais c'est la forte impression que j'ai. Je veux le reconquérir, je veux savoir ce qu'il s'est passé. Je lui ai déjà pardonné, de toute façon. Je veux le voir de nouveau sourire et rire. Je veux retrouver la vie de couple que nous avions avant. Malgré tout le mal qu'il m'a fait, je suis prêt à fermer les yeux et à recommencer. Je l'aime, je ne peux pas m'en empêcher.

Les semaines passent sans que je ne puisse avoir d'autre confrontation avec lui. Il m'évite, et quand on se croise, son regard est tellement agressif que je n'ose pas l'approcher. Je l'entends, le soir. Des hommes lui rendent visite, j'ai l'impression qu'il continue de se prostituer. Pourtant, avant, je ne l'entendais pas. D'après ce que j'ai compris en faisant quelques recherches, il se déplaçait et ne faisait venir personne chez lui. Parfois, je l'entends râler, insulter, faire du bruit. Il boit. Je le sais. Ca s'entend quand il fait ses crises quand il est bourré. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir une boule au ventre quand je suis dans mon appartement. J'ai l'impression qu'il vit une descente aux enfers. Et que c'est de ma faute. Je l'ai embrassé et ça a tout provoqué. Je m'en veux. Je veux le sauver. Mais il ne me laisse pas faire.

La situation reste la même pendant un moment jusqu'à ce que je n'entende plus rien dans son appartement. Je surprends madame Pyo qui vient s'occuper du chat. Je lui demande ce qu'il se passe et elle m'explique qu'il est encore à l'hôpital. Elle sait même lequel et j'arrive à obtenir l'information. Je me promets d'y aller rapidement, dès que j'ai terminé mon tournage. Et c'est ce que je fais. Par chance, il a été transféré là où il était à Noël. Parce que parfois, il n'est pas toujours dans le même hôpital. J'explique que je suis son seul numéro d'urgence et que je ne comprenais pas pourquoi je n'ai pas été appelé. On me répond que je ne suis plus dans ses contacts téléphoniques et que c'est pour cette raison. Mais ils m'indiquent quand même où il se trouve, me demandant d'avoir l'accord d'un médecin pour aller le voir. C'est le même médecin que j'avais vu et il me reconnaît. Il m'explique alors que Yoongi a fait une overdose et qu'il a failli mourir. Il me demande depuis combien de temps il se drogue, mais je n'ai pas de réponse à sa question. Je ne savais pas. Mais je lui dis quand même qu'il boit depuis plusieurs semaines. Après de longues minutes de discussion, il m'autorise à le voir et m'indique son numéro de chambre. Je frappe et entre, anxieux. Yoongi est réveillé et dès il me voit, il se renferme sur lui-même. Je m'installe à côté de lui et garde le silence dans un premier temps. Puis je finis par parler, en colère contre lui.

- En fait, ce sale type a raison. Tu veux crever.

Il ne dit rien et me tourne le dos. Il n'a pas envie de parler mais n'a pas la force de me faire dégager. Pas de chance pour lui, moi j'ai besoin de parler.